ALLOCUTION DE M. PAUL RUSESABAGINA AUX ASSISES DU PDR-Ihumure le 15/12/2012

« Nous affirmons haut et fort que la solution militaire n’est pas notre premier choix. Mais il faut comprendre aussi que notre arsenal de solutions pacifiques n’est pas inépuisable. Trop c’est trop »

Mesdames, Messieurs
Distingués Invités,
Chers Compatriotes,

Permettez-moi de vous adresser, tous, mes chaleureuses salutations fraternelles et mes profonds remerciements pour être venus si nombreux vous joindre à nous au cours des présentes assises d’évaluation de notre combat politique pour libérer le Rwanda de l’actuelle dictature du FPR.

Je voudrais aussi saluer la présence parmi nous de vaillants combattants de la liberté, de la justice, de la paix, et de la primauté du droit: le Sénateur Ambassadeur Américain Robert Krueger, le Représentant de France Turquoise Mr Charles Geldoff, l’ancien administrateur territorial du Rwanda, M. Marcel Pochet, l’ancien commandant des casques bleues belges de la MINUAR et Assistant direct du Gen. Dallaire, le Col Luc Marchal,la Délégation Italienne M. Antonello Di Florio et Mme Rossita, Maitres Giuseppe et Ersilia Corti M. Alfonso et Mme Flavia Difonso et leurs enfants nos amis de la Fondation Hotel Rwanda à Chicago, Mme Kitty Kurth, son compagnon Kevin Lampe, ainsi que le Professeur Brian Endless.

Votre présence aujourd’hui à ces assises est un témoignage vibrant de votre fidèle attachement à notre combat et aux valeurs républicaines et démocratiques qui sont les nôtres. Je m’en voudrais de ne pas vous exprimer notre profonde gratitude.

Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,

les présentes assises du PDR-Ihumure constituent un tournant décisif dans la lutte politique nationale rwandaise. Aujourd’hui, vous êtes témoins de l’histoire, vous êtes en train d’assister à la naissance d’un mouvement de libération de notre pays le Rwanda. En cette date d’aujourd’hui, je suis fier de déclarer solennellement que j’assume les pleins droits et
responsabilités de Président du Parti pour la Démocratie au Rwanda, le PDR-Ihumure, qui m’a élu à ce poste lors de son congrès ordinaire au mois de juin dernier aux Etats-Unis. Après plusieurs années de sensibilisation assidue sur le drame rwandais et une campagne serrée de démystification de l’identité vraie du régime rwandais, j’ai estimé que le terrain était à présent fertile et que l’heure était venue de conjuguer l’action humanitaire avec l’action politique pour enfin libérer le peuple rwandais embastillé par la dictature implacable du FPR.

En effet, depuis 2004 après la sortie du film “Hôtel Rwanda”, j’ai eu, à travers des centaines de conférences et de débats publics sur presque tous les continents, l’immense opportunité d’écouter l’opinion internationale dans toute son étendue sur la question rwandaise.

D’emblée, il m’est apparu que cette opinion internationale était largement gagnée par le mensonge politique et l’offensive médiatique savamment orchestrée par les multiples réseaux du FPR, auxquels s’ajoutait une campagne virulente de diabolisation de tous les opposants politiques, réels ou supposés. Vous le savez sans doute, j’ai été vicieusement attaqué et taxé de révisionniste et de négationniste dans les conférences et les forums de discussion publics, et mon domicile ici à Bruxelles a fait l’objet de plusieurs cambriolages nocturnes commandités par le régime de Kigali. J’ai également échappé à des attentats contre ma personne. Il est donc devenu clair, au cours des dernières années, que face à un régime dont la mission semble être celle de sévir contre sa propre population et de s’acharner sur toute la classe politique de l’opposition, on ne peut plus rester les bras croisés. Un de mes héros, le Révérend Archevêque Desmond Tutu de l’Afrique du Sud, a fait une observation profonde qui nous interpelle tous:

[je cite] “Si vous restez neutre dans des situations d’injustice, vous avez choisi le camp de
l’oppresseur” [fin de citation].

Eh bien, au regard de tous les crimes horribles, passés et actuels, et de toutes les forfaitures dont le régime de Kigali n’a cessé de se rendre coupable au cours des deux dernières décennies de son règne, il ne nous est plus permis de rester sans agir.

Mesdames et Messieurs,

vous conviendrez avec moi qu’il y a une multitude de raisons pour lesquelles tout le peuple rwandais, toutes ethnies confondues, ainsi que la communauté internationale, doivent se mobiliser collectivement pour venir à bout du régime de Kigali. Voici, pour ma part, quelques unes de ces raisons qui me tiennent le plus particulièrement à cœur :

Un: l’héritage sanglant du FPR. A partir du 1er octobre 1990, les seigneurs de guerre du Front Patriotique Rwandais avec le général Paul Kagame en tête, ont entrepris l’œuvre macabre de tuer des millions de leurs propres concitoyens, et cette action perdure aujourd’hui.

Dans tous les coins du pays, * ils ont liquidé des collines entières en convoquant des réunions pour ensuite tirer sur les foules, ils ont violé et éventré des milliers de femmes enceintes, ils ont déclenché le génocide rwandais en tuant les Présidents Rwandais et Burundais le 6 avril 1994, ils ont décapité l’Eglise Catholique en liquidant leurs Evêques à Gakurazo, * ils ont incinéré des milliers de cadavres au parc national de l’Akagera et dans la forêt de Nyungwe pour dissimuler les preuves de leurs forfaits, ils ont créé des millions de veuves et d’orphelins dans tout le pays et spécialement dans le nord et le nord-ouest du pays en éliminant systématiquement toute la population mâle ayant atteint l’âge de 14 ans, ils ont mitraillé et abattu à l’hélicoptère des milliers de déplacés internes au camp de Kibeho, ils ont enterré vivant des milliers de foules dans les grottes de Nyakimana, ils ont fait périr dans des “conteneurs” et des prisons secrètes des milliers d’innocents, ils ont pourchassé et abattu dans les forêts congolaises des milliers de femmes, d’enfants et de vieillards Hutu, et, malheureusement cette hécatombe perdure aujourd’hui.

A partir d’ octobre 1996, les seigneurs de guerre du FPR ont entrepris l’action sinistre de lancer des guerres de pillage et d’occupation du Congo au moyen de groupes rebelles interposés dont le RCD, devenu ensuite le CNDP du général Laurent Nkunda, lui-même devenu aujourd’hui le M23 du général Bosco Ntaganda qui fait rage dans la région du Kivu.
Cette folie meurtrière du FPR vient de faire plus de 6 millions de victimes Congolaises. Tous ces massacres affreux du FPR au Congo ont été soigneusement documentés par des experts des Nations Unies dans le rapport Mapping d’octobre 2010 et dans d’autres rapports plus récents produits par les mêmes experts.

Je salue la communauté des nations qui a finalement bien compris que l’origine des conflits sans fin dans la région des Grands Lacs Africains n’est autre que le Rwanda, et qui vient de prendre des mesures de suspension d’aides financières destinées au Rwanda. Nous demandons aussi à cette même Communauté Internationale de mettre en place un régime
d’embargo frappant toutes sortes d’armements en destination du Rwanda, ainsi que des mesures de gel contre les avoirs de tous les seigneurs de guerre au pouvoir à Kigali.

Deux: le travestissement de la cause des rescapés du génocide. Pour qui a les yeux ouverts, il n’y a pas l’ombre d’un doute que le régime du FPR a fait du génocide de 1994 un fonds de commerce politique inépuisable, au plus grand mépris des victimes et des rescapés. Pour le FPR, les rescapés du génocide ne sont pas créés égaux. D’abord, ils sont tous invariablement de l’ethnie Tutsi, avant d’être répartis en différentes catégories où les droits des uns sont supérieurs à ceux des autres. Alors que dans son discours politique le FPR se targue d’être la voix de tous ceux qui ont souffert pendant le génocide, en réalité il privilégie et défend les intérêts des seuls Tutsis venus de l’Ouganda au moment où les rescapés Tutsi de l’intérieur ont été abandonnés à leur misère. Le fameux FARG, le Fonds d’Assitance aux Rescapés du
Génocide, qui bénéficie d’aides financières étrangères importantes destinées à la formation scolaire et universitaire des rescapés, est un scandale du fait qu’il est devenu une vache à traire au profit des seuls enfants de la classe dirigeante. Oser parler de rescapés Hutu au Rwanda constitue un crime de négationnisme et de révisionnisme. Or, les milliers de veuves et d’orphelins Hutu qui souffrent en silence à travers tout le pays, les milliers de Hutu mortvivants dans les prisons rwandaises, dans les forêts tropicales du Congo et dans plusieurs villes Africaines et Européennes, sont à juste titre des rescapés de la terreur du FPR. En vérité, nous tous réfugiés rwandais et congolais sommes des rescapés des escadrons de la mort du FPR. Pendant que toute la population souffre, la clique au pouvoir beigne dans l’opulence
dans leurs villas “vive le génocide”, pendant que le Président Paul Kagame passe ses jours à voyager dans le monde entier aux frais des contribuables dans ses avions “vive la guerre au Congo et vive l’aide étrangère”. L’heure est venue pour dire non à cette politique de terreur, de discrimination ethnique, et d’exploitation de notre tragédie nationale volant et détournant les aides publiques.

Trois: les mémoriaux nationaux et la profanation du corps humain. Nous condamnons avec la dernière énergie la politique du FPR qui a institutionnalisé la profanation du corps humain à travers les différents mémoriaux du génocide. L’essence de notre culture rwandaise ainsi que les règles de décence et de bienséance élémentaires universelles nous interdisent formellement de souiller et d’avilir nos morts mais plutôt nous prescrivent de leur porter le maximum de notre respect, parce que l’être humain est sacré. Mais le cynisme du FPR est tel que les dignitaires du régime ont pris soin d’enterrer les leurs dans toute la dignité humaine, mais trouvent entière satisfaction à exposer dans les mémoriaux les ossements de leurs compatriotes rwandais de “basse classe”. C’est la plus grande et la plus sauvage violation des droits humains dont le régime du FPR s’est rendu coupable. Si les dignitaires du FPR pensent qu’il est bon et correct d’exposer des cadavres humains, pourquoi n’exposent-ils pas les cadavres des leurs qui sont morts dans le génocide? Nous disons non à un pouvoir dictatorial et criminel qui n’a aucune moralité humaine.

Quatre: la diabolisation du groupe rebelle des FDLR. Durant ses 18 ans de règne, le FPR a sans cesse agité la menace posée contre le Rwanda par les FDLR de l’autre côté de la frontière pour justifier ses multiples invasions et guerres d’occupation de la RDC. Les preuves sur terrain ont montré à suffisance que cette justification est vide. Le régime du FPR vient de se discréditer en préconisant des négociations de paix entre le gouvernement congolais et le
groupe rebelle M23 qu’il est accusé par la Communauté Internationale de financer, d’armer et d’entrainer. Or, le même régime du FPR qui affirme que le M23 mérite une place autour d’une table de négociations malgré des crimes odieux de viols, de pillages, et de massacres à grande échelle qu’il a commis dans toute la région du Nord Kivu, a catégoriquement refusé de négocier avec les rebelles FDLR sous prétexte qu’ils ont commis des crimes. Le régime de Kigali voit la paille dans l’œil du voisin mais ne parvient pas à voir la poutre qui est dans le sien. La position de notre parti, le PDR-Ihumure, a toujours été claire: S’il y a des criminels au sein des FDLR, ils doivent être poursuivis par la justice, tout comme s’il y a des criminels – et nous savons qu’il y en a – au sein du FPR, ils doivent également être poursuivis par la justice. Mais de là vouloir diaboliser tout le groupe des FDLR, dont la plupart des membres actuels ont fui au Congo sur le dos de leurs mères ou dans les bras de leurs pères, constitue une fuite en avant pour un régime de plus en plus isolé et à bout de
souffle.

Cinq: l’ostracisme des acquittés d’Arusha. Nous condamnons sans réserve la politique de diabolisation et d’ingérence du FPR dans la justice internationale, qui est à l’origine de la quarantaine ayant transformé en apatrides les acquittés du Tribunal Pénal International pour le Rwanda à Arusha. Nous considérons qu’il est absolument injuste de la part de la communauté internationale de refuser de rétablir dans leurs pleins droits et d’accorder asile à nos compatriotes qui ont été blanchis des accusations du crime de génocide. Refuser à nos concitoyens reconnus innocents par le tribunal le droit de réintégration dans la société, sans une quelconque compensation contre des années d’incarcération à tort, revient à porter l’insulte à son comble et à conforter le sentiment erroné de superpuissance et de gain de cause du régime de Kigali. Ces acquittés, qui n’ont d’autre péché que d’avoir été accusés, ont besoin
de refaire leurs vies et celles de leurs familles.

Chers Invités,
Chers compatriotes,

Conscient des défis qui pèsent lourdement sur notre pays, notre formation n’a ménagé aucun effort pour démasquer le mensonge du FPR.

La communauté internationale nous a prêté une oreille attentive et commence à réagir, bien que sa réaction soit encore timide ! Mais on sait qu’elle connaît suffisamment les problèmes qui se posent au peuple rwandais. Elle a compris que l’essentiel de ces problèmes réside dans la source même du pouvoir qui au fil des siècles a tissé des goulots d’étranglement et qui, malheureusement, ont atteint leur point culminant avec le génocide rwandais. C’est le génocide des rwandais qui a permis au FPR Inkotanyi d’arriver au pouvoir en 1994.

Nous avons à plusieurs reprises, seul ou en collaboration avec les autres partis de l’opposition démocratique ainsi que la Société Civile, plaidé pour un dialogue inter-rwandais hautement inclusif sanctionne par la Communauté Internationale. Bien sûr, le Gouvernement FPR s’y est toujours oppose. Nous ne cesserons jamais de plaider pour le dialogue a fin que toute la vérité sur la tragédie Rwandaise soit rétablie et qu’une justice équitable soit rendue. Tels sont, les deux préalables a une honnête réconciliation du peuple Rwandais. Nous ne nous laisserons jamais tenter par de fausses négociations qui ne tendraient qu’à légitimer une fois de plus les crimes du pouvoir en place.

(Mais, chers compatriotes et amis du Rwanda, nous ne sommes pas naïfs. Nous savons très bien que le seul langage compris et mis en avant par ce pouvoir est celui des armes. Si le FPR n’a pas encore compris que le peuple rwandais en assez d’être persécuté et opprimé, il sera tenu pour responsable de la souffrance et la tragédie du peuple rwandais et de la sous-région et surtout responsable des conséquences qui pourraient en découler. Nous affirmons haut et
fort que la solution militaire n’est pas notre premier choix. Mais il faut comprendre aussi que notre arsenal de solutions pacifiques n’est pas inépuisable. Trop c’est trop.)

D’emblée l’échéance electorale de 2017 ne nous concerne pas tant que le FPR continue d’occuper seul et par force l’espace politique, de violer massivement les droits de l’homme, le droit d’expression, détient des milliers de prisonniers sans dossier, persécute, assassine des réfugiés, dépouille les paysans de leurs terres et de leurs récoltes.

Le PDR Ihumure ne croit pas du tout en un processus démocratique (viable ???) initié par le FPR qui a eu suffisamment de temps pour prouver ce dont il est capable. Lui donner une chance de plus serait lui donner une chance de trop et engager notre responsabilité morale devant la souffrance et le désarroi du peuple rwandais.

Nous appelons donc à une mobilisation générale pour nous débarrasser de ce pouvoir criminel.

1. Nous attendons de la communauté internationale :

-qu’elle respecte ses propres engagements en matière de droit international en donnant une suite appropriée au rapport « DRC Mapping report » pour mettre fin à l’impunité dont jouissent pratiquement les caciques du FPR.

-qu’elle cesse toute aide directe bilatérale et multilatérale à l’Etat Rwandais.

– qu’elle décrète un embargo total sur les armes à destination de l’Etat Rwandais car elles sont souvent retournées contre le peuple quand elles ne sont pas utilisées pour appuyer des groupes rebelles en RDC.

-qu’elle cesse tout appui politique et diplomatique au régime du FPR.

-qu’elle gèle tous les avoirs des personnalités rwandaises qui se sont enrichies en pillant l’Etat voisin du Congo.

-qu’elle refuse les visas à ces personnalités, a ces seigneurs de guerre ainsi qu’ à leur entourage direct.

2. Nous attendons de vous, chers compatriotes, de l’intérieur et de l’extérieur, que vous vous mobilisiez massivement pour marquer votre désaccord avec le régime du FPR :

-que l’armée et les services de sécurité cessent d’être un outil à la solde d’une clique de malfaiteurs ,

-que les fonctionnaires servent le peuple,

-que vous, chers jeunes, rejettiez à jamais toute instrumentalisation basée sur des critères ethniques ou régionalistes,

-que les partis d’opposition démocratiques de l’intérieur et de l’extérieur, conjuguent leurs efforts en vue de l’instauration d’un régime démocratique dans notre pays, -que les organisations de la société civile se mobilisent davantage pour revendiquer le respect des droits de l’homme,

-que le peuple en général revendique son droit inaliénable à la vie, à l’éducation, aux soins, à la propriété, à l’égalité des chances pour tous.

Chers Invités,

Chers compatriotes,

Avec les présentes assises, notre formation, le PDR-Ihumure, prend officiellement l’engagement de passer à l’étape suivante de notre combat politique entrepris lors de son lancement il y a six ans, au mois de juin 2006 à Washington, DC. Nous passons à l’étape suivante parce que nous avons une grande vision des (potentialités) possibilités de notre pays
le Rwanda. C’est la vision 2060, quand notre pays marquera son CENTENAIRE D’INDEPENDANCE.

L’horizon 2060, c’est celui du Rwanda en harmonie parfaite avec lui-même et avec ses voisins. C’est la vision du Rwanda de 4 langues, le Français, l’Anglais, le Swahili, et bien sûr notre chère langue maternelle le Kinyarwanda. Et pas le Rwanda de 2 langues comme c’est le cas aujourd’hui. C’est une vision du Rwanda comme centre financier et touristique
international. C’est la vision du Rwanda producteur et exportateur de paix et de bien-être. Aujourd’hui, nous sommes animés par une conviction forte, une foi inébranlable que nous sommes bien capables de réussir ce grand pari, et par une volonté ferme que nous pouvons faire la différence. Nous voulons démarrer une ère nouvelle, apporter un souffle nouveau. Nous voulons asseoir la paix et faire prospérer dans tous les coins du pays nos chères valeurs républicaines et démocratiques. Nous voulons mettre fin à un Etat garnison, à la terreur comme mode de gouvernement, à un état de guerre permanent. Nous voulons que prennent fin toutes les guerres et toute la tyrannie, que les armes se taisent, que les larmes et le sang cessent de couler au sein du peuple rwandais, et que nous tous réfugiés rwandais retournions enfin au bercail national. Nous voulons que IHUMURE, l’apaisement, l’accalmie totale revienne et s’étende sur toute l’étendue du territoire national. Nous voulons affranchir un peuple asservi !

Concrètement, voici en quelques mots notre engagement devant vous aujourd’hui :

1. Permettre au peuple rwandais de s’exprimer librement et démocratiquement au travers de la mise en place d’une Constitution proche et respectueuse des attentes de toute la Nation ;

2. Multiplier nos efforts pour mettre à nu et démanteler le système du FPR basé sur la violence, le mensonge et l’appauvrissement des populations toujours au service d’une aristocratie affairiste ;

3. Réconcilier le peuple rwandais déchiré par la stigmatisation ethnique, la tragédie du génocide et la condamnation à l’exil des forces vives de la nation ;

4. Instaurer un espace politique démocratique et soucieux des intérêts du peuple rwandais

5. Pacifier les cœurs et les institutions dignes et respectueuses des droits fondamentaux de l’homme et des valeurs humanistes ;

6. Consolider l’unité nationale ;

7. Participer à la stabilité régionale en tant qu’acteur et bénéficiaire ;

8. Libérer et accompagner l’initiative économique et sociopolitique avec les différentes institutions religieuses et caritatives du pays ;

Nous sollicitons également votre soutien pour montrer au monde entier que :

– l’image du Rwanda actuel est loin d’être la nôtre,

– l’avenir de nos enfants ne peut être lié à celui du FPR

– la paix dans la région passe par le Rwanda

– la force des institutions se trouve dans leur légitimité

– la région des Grands Lacs mérite mieux que l’arrogance et la violence du FPR

– la stabilité de la région passe par le courage des hommes et des femmes épris des valeurs humaines et citoyennes.

Chers Invités,

Chers compatriotes,

Voilà l’œuvre grandiose nationale, ardue mais pas impossible, à laquelle je vous convie tous. Si nous cheminons ensemble, main dans la main, soucieux de sauvegarder les liens forts de fraternité qui nous unissent et d’éviter les petites différences qui peuvent nous séparer et nous affaiblir, nous obtiendrons la victoire.

Je vous remercie.

15 Décembre 2012

Bruxelles, BELGIQUE