APPEL URGENT A TOUS LES RWANDAIS : S’UNIR, SE MOBILISER ET S’ORGANISER POUR UNE REVOLUTION DEMOCRATIQUE NATIONALE !

Pour la quasi-totalité d’entre nous rwandais, nous savons combien nous subissons des souffrances. Nous sommes une nation craintive. Sur chaque colline, nous vivons dans la peur, la colère, la suspicion, et l’incertitude de ce que l’avenir nous réserve. Nous sommes en prison au Rwanda. Nous sommes en prison à Arusha et même lorsque nous sommes libres, nous ne pouvons pas retourner au pays comme des hommes libres. Nous sommes bannis comme réfugiés dans tous les coins du monde. Nous sommes contraints au silence par crainte de persécutions si nous osons parler. Nous sommes des cibles d’assassinat aux quatre coins du monde. Nous sommes dans la jungle du Congo, menant des guerres sans fin qui emportent la vie des jeunes rwandais et congolais afin qu’un dictateur puisse survivre plus longtemps. Nous sommes pauvres, et de surcroit contraints de donner de l’argent au soi-disant Fonds de Développement Agaciro, à un dictateur qui pille et tue les rwandais. Nous applaudissons pour le dictateur et lorsqu’il n’est pas là, ou secrètement dans nos cœurs, nous lui souhaitons la mort. Nous sommes beaucoup humiliés, vivant comme des citoyens de seconde zone dans le pays qui nous appartient tous.

La révolution est mûre, car il y a suffisamment d’injustice et de souffrances humaines parmi nous rwandais. La moisson est abondante. Néanmoins, les moissonneurs sont peu nombreux. Dans la vie rien d’important n’est jamais obtenu à peu de frais. Il faut neuf mois de grossesse suivie du travail pénible et toute une vie pour obtenir et élever un être humain utile. Les révolutions sont encore plus coûteuses. L’atout numéro un pour une révolution c’est l’engagement. Il a fallu beaucoup d’engagement de la part des rois rwandais pour qu’ils règnent sur le pays pendant plusieurs siècles. De même il a fallu l’engagement de la colonisation belge pour qu’elle dirige le Rwanda pendant des décennies. Il a fallu l’engagement pour que le MDR entreprenne et réussisse la révolution de 1959. Il a fallu l’engagement de la part des putschistes de 1973 qui ont mis en place le régime MRND qui a duré jusqu’en 1994. Il a fallu l’engagement et des sacrifices pour que le FPR mène et gagne la guerre de 1994.

Les rwandais ont quel degré d’engagement pour gagner la révolution actuelle dont la mission principale est d’unir tous les rwandais et de soigner leurs blessures? Si vous posez la question aux rwandais, ils diront tous qu’ils veulent un changement immédiat. Une solution rapide et peu coûteuse, vous diront-ils. Nous passons du temps énorme sur l’internet et des médias sociaux en échangeant des mots entre nous et avec le régime de Kigali. Nous sommes éparpillés dans des organisations qui sont suffisamment faibles pour être manipulées, intimidées ou achetées par le régime. Beaucoup d’entre nous sont ni chauds ni froids. Ils ont un pied dans la révolution et l’autre dans le régime qui les traque. Les Hutus sont beaucoup marginalisés, mais ils rêvent qu’un jour, comme si c’était par magie, leur nombre fera le miracle. Les Tutsis, otages qui se trompent que Kagame les représente, sont dans le déni, pensant que le monopole de l’armée, des services de renseignement, du gouvernement et de l’argent maintiendra le régime pour toujours.

Le régime de Kagame est à son plus faible depuis 1994, avec peu de légitimité au sein de la population rwandaise et de plus en plus isolé à l’étranger. C’est le moment de se mobiliser et de s’organiser, et d’abréger l’agonie et la souffrance du peuple rwandais.

Il est de notre devoir d’affronter et tuer ces sept démons qui font obstacle à notre engagement d’agir rapidement pour mettre fin au régime brutal de Kagame :

1. LA PEUR : La peur est l’arme la plus puissante que Kagame et sa clique manient. Le jour où les rwandais auront vaincu la peur sera le jour où que le régime s’écroulera.

2. LA PROCRASTINATION : Les rwandais savent quoi faire et comment le faire, mais ils sont toujours pris au piège de croire que ce sera fait demain. Il faut dire qu’une journée passée en remettant à demain ce qui peut être fait aujourd’hui est une autre journée passée dans la misère. La paresse n’a jamais été un atout. Vous récoltez des résultats directement proportionnels avec combien de temps, de ressources et d’efforts que vous avez investis dans quelque chose.

3. LES ESPRITS SONT ENFERMES DANS LE DENI ET LA DECEPTION : Il y a encore parmi nous des gens qui qui croient que nous pouvons restaurer la monarchie au Rwanda, les régimes du passé (MDR-PARMEHUTU et MRND) ou prolonger le FPR pour toujours. Le passé est passé, et il est passé pour de bon. Le mieux que nous pouvons faire est de tirer des leçons qui puissent nous aider à changer le présent et réinventer, ou ré-imaginer l’avenir dans lequel nous laissons derrière le mauvais passé que nous partageons et nous appuyer sur les aspects positifs tirés de notre histoire.

4. L’EGOÏSME & LA CUPIDITE : Les rwandais sont égoïstes ; surtout la plupart d’entre nous l’élite, avons tendance à penser que le monde tourne autour de nous et notre famille immédiate. Nous sommes devenus victimes de la gratification instantanée, sans penser à l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Il est vrai que nous avons encore à payer les frais de réparation de la voiture, de l’hypothèque, des vacances d’été et un mode de vie correspondant à notre statut. Il aussi vrai que nous devons économiser certaines de nos ressources à investir dans notre avenir commun. Ou, au pire, nous sommes « achetés » avec une offre d’emploi et d’argent. Nous sommes attirés à « venir voir » le nouveau « Rwanda où coulent le lait et le miel ». Dans notre propre pays, on nous demande de venir voir, comme des visiteurs ou des étrangers. Surtout chez les Hutus, nous sommes devenus une génération des « Venez voir ». Venir voir votre propriété, et si vous vous agenouillez, vous donnera-t-on ce qui vous appartient ? Quelle leçon apprenons-nous à nos enfants ? Qu’ils doivent courber leur échine rien que pour recevoir un emploi ou de la nourriture ? Est-ce cela Agaciro, notre valeur ?

5. LA MENTALITE DE « ILS LE FERONT POUR NOUS » : il y a une fausse croyance parmi nous que quelqu’un d’autre le fera pour nous. Certains disent que les belges et les français l’a fait pour les Hutus. D’autres disent que les américains et les britanniques l’ont fait pour les Tutsis. La vérité est que belges, français, américains et britanniques veillent sur et se battent pour leurs intérêts. Les rwandais doivent chercher et se battre pour leurs intérêts d’abord. Personne d’autre ne le fera à leur place. Pour obtenir les amis qui soutiennent votre cause, vous devez prouver que vous méritez leur aide, vous la méritez et vous en ferez bon usage. Vous devez aussi montrer que vous êtes aux commandes, et que quoi qu’il arrive, avec ou sans leur aide, vous gagnerez.

6. LA MENTALITE DE « NOUS CONTRE EUX»: Le Rwanda est tellement précieux que très souvent nous voulons qu’il soit à nous seuls sans les autres. Les autres sont des ennemis. Les autres sont un problème. Les autres sont « inyangarwanda », les gars antipatriotiques qui détestent le Rwanda. Les autres ont tué mon peuple. Qui est saint parmi nous pour jeter la première pierre ? Les rois ? Le MDR-PARMEHUTU ? Le MRND ? Le FPR ? Les Hutus ? Les Tutsis ? Nous ne pouvons pas réinventer le passé du Rwanda. Il est partagé, aussi bien dans ses bons que dans ses mauvais aspects. Nous pouvons, cependant, choisir d’écrire notre avenir ensemble. Nous devons être audacieux, nous regarder mutuellement à partir des points de vue des uns et des autres, et choisir les domaines prioritaires dans lesquels nous pouvons tenir et construire ensemble, étape par étape, jour après jour notre avenir partagé. Nous devons commencer par là où nous vivons et travaillons. Nous devons approcher l’autre. Je suis dans l’autre. L’autre est en moi.

7. LA CULPABILITE ET LA HONTE. Depuis longtemps, nous nous sommes mutuellement causés tellement de torts que les démons de la culpabilité et de la honte ont volé notre sens d’estime de soi. Nous parlons à voix basse pour que nous ne soyons pas traités de génocidaires, d’interahamwe, de révisionnistes, de négationnistes, de terroristes, etc… Sur internet, nous écrivons dans l’anonymat afin que personne ne découvre qui réellement nous sommes. Je connais personnellement des rwandais extrêmement intelligents qui ne peuvent pas parler par crainte des représailles de Kagame. L’un d’eux m’a dit qu’il ne pouvait pas prendre la parole sur Radio Itahuka parce qu’ils (Kagame et consorts) relieraient son organisation avec les FDLR. Incroyable ! Un monsieur qui a un doctorat!! Nous allons à des endroits où nous ne devrions pas être pour acheter l’identité et l’acceptation. Présentement il y a des gens au Rwanda, qui disent qu’ils ont du « sang Tutsi » pour qu’ils puissent avoir accès l’intérieur de la mafia qui gouverne le Rwanda. Il y a des Tutsis qui, m’a-t-on dit, qui dans le passé, se faisaient passer pour des Hutus au cours des régimes précédents. Nous sommes qui nous sommes. Un point, un trait ! Nous devrions être très fiers de ce que nous sommes. Nous n’avons pas négocié avec Dieu pour être ce qu’il a fait de nous. Nous sommes les fils et filles du Dieu vivant. Nous avons tous péché mais nous refusons d’être prisonniers de la culpabilité et de honte.

Lorsque Kagame se moque de nous avec ses escadrons de la mort armés de canons et de baïonnettes, nous devrions nous tenir debout, de pleins pieds devant lui, et comme le jeune David au géant Goliath, dire: « qui est ce philistin qui défie les armées du Dieu vivant? ». Nous sommes en train bâtir une armée puissante de rwandais libres, armés de paix, de vérité et d’unité.

Le géant s’écroulera bientôt.

Chers compatriotes, prenez votre courage à deux mains pour vous débarrasser des démons de la culpabilité et de la honte, de la mentalité de « nous contre eux », de l’égoïsme et la cupidité, de la mentalité d’ « ils le feront pour nous », de la peur, de la procrastination, du déni et de la déception. Redoublez votre engagement.

Vite, au travail ! Sinon vous mourrez dans l’humiliation et la misère, et condamnerez les générations futures à la servitude.

Nous vaincrons !

Dr Theogene Rudasingwa