Cadavres du lac Rweru: Le Burundi présente deux rescapés rwandais et affirme, après enquêtes du parquet, que tous les corps provenaient du Rwanda

Le Gouvernement du Burundi est toujours préoccupé par la recherche de la vérité sur l’affaire des cadavres qui ont été découverts en date du 18 août 2014 à l’embouchure de la rivière Akagera et du lac Rweru. Les enquêtes menées par le Parquet Général de la République ont conclu que les corps retrouvés sur le lac Rweru aux mois d’août provenaient du Rwanda mais que faute de technologie appropriée, le ministère public a recommandé une expertise technique et scientifique étrangère.

Le Gouvernement du Burundi a, depuis le 16 décembre 2014, accepté l’offre d’une expertise et d’une assistance médico-légale qui lui a été proposée par les Gouvernements des Etats Unis d’Amérique, du Royaume des Pays-Bas et de la Confédération Helvétique aux fins d’enquête pour déterminer l’identité des victimes et l’établissement des causes de leur décès. Une demande a été par ailleurs adressée à l’Union Africaine afin d’accélérer la mise en œuvre de l’enquête en étroite collaboration avec un organisme international basé à Genève qui a été proposé par les Gouvernements des Etats Unis d’Amérique, du Royaume des Pays-Bas et de la Confédération Helvétique.

Pour le Burundi, l’origine rwandaise des corps ne souffre d’aucun doute. A cet effet, en date du 8 décembre 2014, en présence d’un représentant des Etats Unis d’Amérique, d’un Représentant de la Coopération Suisse au Burundi, deux fugitifs rwandais ont été remis à la représentation du Haut Commissariat des Nations Unies au Burundi pour qu’il assure leur protection.

Les deux Rwandais, à savoir Monsieur Zabulon HARERIMANA et Monsieur Jean Bosco MUGABO, ont déclaré être arrivés sur le territoire burundais en échappant aux exécutions sommaires au Rwanda. Le premier a été récupéré par une famille burundaise non loin de la rivière Ruhwa du côté de Cibitoke et le second a été retrouvé en très mauvais état du côté de Kayanza (a survécu à la mort du côté du lac Rweru).

Le Gouvernement du Burundi a accordé un droit d’asile temporaire aux deux fugitifs tout en insistant auprès du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés afin qu’il prenne toutes les mesures qui s’imposent pour ces cas spéciaux et pour protéger ces témoins qui pourraient se révéler d’une grande utilité lors des enquêtes avec l’expertise internationale toujours très attendue.

Bruxelles, 17/02/2015

Innocent TWAGIRAMUNGU,

via une source diplomatique anonyme pour raisons de sécurité