France-Rwanda : ces présidents que leurs conseillers, intéressés ou incompétents, induisent en erreur

Par Emmanuel Neretse

Dans un article publié dans « L’INCORRECT » le 27/8/2018 et signé Roland Hureaux, il est souligné que Nicolas Sarkozy qui fut président de 2007 à 2012 avait été induit en erreur par son ministre Bernard Kouchner pour faire la courbette devant le dictateur tutsi du Rwanda Paul Kagame. Sarkozy  s’était… « lancé dans un  jeu trouble avec le dictateur à l’instigation de Kouchner  : considérant qu’avant lui, la France avait tout faux  et croyant sur parole ce que disaient du Rwanda ses amis américains et israéliens, il avait déjà invité Kagame à Paris et s’était ensuite  rendu à Kigali, allant même jusqu’à y visiter un musée consacré aux atrocités supposées de l’armée  française et faire un acte de semi-repentance. »

Pour ceux qui connaissent les liens qui unissent l’ancien officier Chef des Renseignements militaires dans l’Armée de l’Ouganda le  tutsi Paul Kagame au « French Doktor » le  très médiatique  Bernard Kouchner des années 80 ,  comprendront les pressions qui pesaient sur Nicolas Sarkozy pour gober sans discernement les analyses d’un Kouchner sur le Rwanda.

En voulant ratisser large et s’assurer des meilleurs apports en matière de politique africaine à mener, le jeune président Emmanuel Macron a institué  en complément des membres de son cabinet de la cellule Afrique, un « Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA) ».

En principe l’initiative est révolutionnaire et donc louable car censée marquer la fin de la fameuse « Françafrique » qui a dominée la politique africaine de la France dès le lendemain des indépendances jusqu’à la fin de la guerre froide. Mais dans la pratique celle-ci s’annonce aussi désastreuse pour les intérêts et l’honneur de la France que incohérente quant aux principes républicains.

Ceci est dû à la nature même et donc aux faiblesses de ce « Conseil Présidentiel pour l’Afrique », mais aussi aux autres voix comme celles des parlementaires membres du « groupe d’amitié France-Rwanda ». Sans citer leurs noms, les membres de ces groupes ont un dénominateur commun qui permet de mesurer l’étendu des dégâts dont ils sont susceptibles de causer quand ils s’aventurent à conseiller le président français sur le Rwanda : Ils sont tous des jeunes intellos originaires de l’Afrique de l’Ouest ou alors ceux qu’ont appelle des « afrodescendants » repérés par Macron durant son parcours académiques ou recommandés par ses ainés.

A ce titre ils accumulent des tares et des défauts en rapport avec le Rwanda :

  • Ils ignorent les réalités socio-historiques du Rwanda ;
  • Ils n’ont découvert le Rwanda qu’à travers la propagande des lobbies pro-Kagame opérant en France ;
  • Ils sont facilement influençables et donc corruptibles et le régime tutsi de Kagame sait en profiter, notamment avec son arme de poing imparable: le charme de ses filles. Ils sont impressionnés par la générosité du régime à les inviter à Kigali et à les choyer apparemment sans contrepartie ;
  • Ils croient que le Rwanda se réduit à la cité de Kigali et que tous les rwandais sont réduits à l’élite tutsi admise dans la cité de Kigali, interdite aux menu peuple et où elle mène une vie paradisiaque ;
  • Ils confondent l’ordre dictatorial où on doit obéir sans murmure à une efficacité et à la bonne gouvernance. On se demande pourquoi il n’en disent pas autant pour Kim Jong Un car chez lui aussi en Corée du Nord tout marche dans l’ordre et sans manifestations sauf pour aller aux meetings du parti au pouvoir ou acclamer les défilés militaires, exactement comme au Rwanda se Paul Kagame.
  • Ils en arrivent à souhaiter que la dictature à la Paul Kagame s’installe dans leurs pays (Sénégal, Guinée, Conakry, Bénin…), sous prétexte qu’au Rwanda tout marche et dans l’ordre. Mais heureusement que cela ne peut plus se reproduire dans ces pays car leurs peuples ont déjà gouté à la liberté et à la  démocratie et une dictature à la Paul Kagame ne survivrait même pas une année. Avec un tel souhait, peut-on encore parler «d’intellectuels» en évoquant ces obligés de Macron et Kagame  du bord de la Seine qui sont des éminences grises de l’Elysée dans l’élaboration de sa politique africaine ?

La première bourde monumentale qu’Emmanuel Macron a commise sur conseil de ces apprentis sorciers est la désignation et l’imposition à toute l’Afrique francophone d’une ministre zélée d’une dictature depuis une décennie laquelle dictature a banni la langue française dans son système d’enseignement. Autrement dit, la Francophonie « nouvelle formule » selon Macron devrait être représentée par ceux qui combattent la culture et la langue française et qui restent imperméables aux idéaux démocratiques et violent systématiquement les droits de l’homme comme Paul Kagame du Rwanda.

D’autres bourdes ne vont pas tarder au grand dam du peuple français à moins que ceux qu’il a mis à sa tête en 2017 se ne ressaisissent.