COMMUNIQUE DE PRESSE DU PDR-IHUMURE
Le Parti PDR-Ihumure a appris avec satisfaction la nouvelle du double acquittement en appel des MM. Justin Mugenzi et Prosper Mugiraneza par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), annulant une lourde peine de 30 ans de prison ferme pour chacun des deux hommes.
Le parti PDR-Ihumure salue le courage et la sagesse qui ont dû guider les juges de la chambre d’appel du TPIR. En même temps, le PDR-Ihumure se réjouit que ce tribunal qui a souvent été critiqué pour son manque d’indépendance vis-à-vis du pouvoir de Kigali ait enfin pris en compte l’impératif de justice équitable qui est supposé être le pilier central de son travail. L’acquittement, qui ne plaira pas à Kigali, doit être compris comme un triomphe du droit et de la justice contre l’ingérence politique. Cependant, ce triomphe restera partiel tant que les deux hommes nouvellement acquittés, comme ceux qui l’ont été avant eux, ne pourront pas recouvrer leur dignité humaine en regagnant leurs familles et en menant une vie d’hommes libres.
En outre, la victoire de ce double acquittement ne peut pas occulter le bilan catastrophique du TPIR où seuls ont été poursuivis et condamnés les membres de la partie rwandaise qui a perdu la guerre en 1994, alors que les membres du FPR qui a gagné la guerre, non moins coupables de la tragédie rwandaise, ont joui d’une impunité totale. Pourtant, la Résolution 955 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 8 novembre 1994 portant création du Tribunal Pénal International sur le Rwanda (TPIR) est claire: la mission du tribunal est de “poursuivre les personnes responsables de génocide et d’autres violations graves du droit humanitaire international commis en territoire rwandais et les citoyens rwandais responsables de génocide et de crimes similaires dans les pays voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994”. Des données existent qui attestent de la criminalité des hommes du FPR en 1994 sur le territoire rwandais, notamment le massacre ciblé à grande échelle de populations mâles de Byumba et Ruhengeri, l’attentat terroriste contre l’avion présidentiel le 6 avril 1994, qui déclenché le génocide, l’épuration ethnique des zones de l’est et du sud du pays, la décapitation de l’Eglise catholique au Rwanda, etc. Pourtant, pas un seul leader politique ou militaire du FPR n’a été inquiété par le TPIR à ce jour.
Au-delà de l’année 1994, bien d’autres crimes encore ont été commis par l’armée du FPR à l’intérieur comme à l’extérieur du Rwanda. Il convient de mentionner à ce propos:
– Les massacres de milliers de déplacés internes de Kibeho en 1995 en présence des forces de la MINUAR (Mission des Nations Unies pour l’Assistance au Rwanda).
– Les massacres de milliers de populations dans les grottes de Nyakimana en 1996.
– La destruction des camps de réfugiés rwandais au Zaïre (actuellement RDC) et les massacres de réfugiés Hutu ainsi que plus de 6 millions de Congolais documentés dans le « Rapport Mapping» et qui pourraient être qualifiés de génocide par une instance judiciaire habilitée.
– La création ainsi que l’appui politique, militaire, diplomatique, financier et logistique au mouvement rebelle M23 par le régime de Kigali ont été unanimement condamnés par la communauté internationale, entraînant la suspension de l’aide directe au budget de l’Etat Rwandais par plusieurs pays occidentaux dont les Etats Unis, la grande Bretagne, l’Allemagne, la Suède, les Pays Bas et bien d’autres.
Le PDR-Ihumure demande à la communauté internationale de se mettre à l’avant-garde du combat contre l’impunité du crime et pour une justice équitable en respectant les instruments de justice qu’elle a elle-même mis en place tel que le TPIR, et en appliquant les recommandations des rapports publiés par ses propres experts tels que le “ Rapport Mapping ” et les différents rapports sur les violations des droits de l’homme par le groupe rebelle M23.
Fait à Bruxelles, le 5 février 2013
Pour le PDR-Ihumure
Jean Baptiste Ngarambe
Secrétaire Exécutif Adjoint
