Génocide Rwandais: M’zée Pierre Péan réveille-toi, non-lieu pour le père Wenceslas!

Silence plat dans des grands médias en France et dans le monde. La Cour de cassation française a validé le mercredi 30 octobre 2019, le non-lieu dont a bénéficié Wenceslas Munyeshyaka, le prêtre Rwandais, et qui était visé par la plus ancienne plainte en France concernant le génocide de 1994 au Rwanda. La plus haute juridiction judiciaire a rejeté les recours formés par les parties civiles.

Mercredi 31 juillet 2019, le père Wenceslas Munyeshyaka et le cercueil de Pierre Péan au cimetière de Bouffémont. Photo Réveil FM International

Silence plat dans des grands médias en France et dans le monde. La Cour de cassation française a validé le mercredi 30 octobre 2019, le non-lieu dont a bénéficié Wenceslas Munyeshyaka, le prêtre Rwandais installé en Normandie, et qui était visé par la plus ancienne plainte en France concernant le génocide de 1994 au Rwanda. la plus haute juridiction judiciaire a rejeté les recours formés par les parties civiles, dont plusieurs associations, afin de s’opposer à la décision rendue par la justice française. Ces recours «ne peuvent être accueillis», l’arrêt de la cour d’appel de Paris rendu dans l’affaire Wenceslas Munyeshyaka étant «régulier en la forme», a estimé la Cour de cassation. Une décision qui rend définitive l’ordonnance de non-lieu rendue en octobre 2015 par les juges du pôle Crimes contre l’humanité sur le rôle joué par ce prêtre de 61 ans dans le génocide rwandais. A l’époque des massacres au Rwanda, le père Wenceslas Munyeshyaka officiait comme vicaire dans la paroisse de la Sainte-Famille, à Kigali, où des milliers de civils Tutsis et Hutus ont été accueillis. Dans son église, le prêtre circulait armé et protégé par un gilet pare-balles pour protéger ses compatriotes. Et pourtant, ses accusateurs instrumentalisés par le régime totalitaire de Kigali, tenaient à abîmer et salir l’honneur de homme de Dieu. Pour Paul Kagamé et son régime, qui dit Hutu dit génocidaire. Même les nourrissons Hutus qui naissent au moment où nous couchons ces lignes sont des Génocidaires. Comment peut-on construire le Rwanda sans les Tutsis, Hutus et Twas ? Haro à la Tutsiphobie, Hutuphobie et Twaphobie. Le Rwanda a besoin de tous ses fils et filles. L’exclusion d’une partie de sa population ne marche que pour un temps, mais pas toujours pour tout le temps.

Le mercredi 31 juillet 2019, aux obsèques de Pierre Péan à Bouffémont, c’est le prêtre Wenceslas Munyeshyaka qui a fait l’homélie. Appelant notre ami commun: « M’Zée Pierre Pean ». En swahili, M’Zée veut simplement dire le sage. Il l’a accompagné jusqu’à son dernier demeure au cimetière de Bouffémont. Les morts ne sont pas morts, ils ne sont pas absents mais invisibles. Pierre Péan qui s’est battu pour la vérité dans les pays des Grands Lacs, là haut, il doit rigoler de savoir que le mensonge qui arrive trop vite par l’ascenseur est toujours rattrapé par la vérité qui emprunte l’escalier. Pierre Péan est vivant. « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire Et dans l’ombre qui s’épaissit, Les morts ne sont pas sous la terre Ils sont dans l’arbre qui frémit, Ils sont dans le bois qui gémit, Ils sont dans l’eau qui coule, Ils sont dans la case, ils sont dans la foule. Les morts ne sont pas morts ». Birago Diop, dans le souffle des ancêtres (Du recueil leurres et lueurs, 1960, Éd. Présence africaine)

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Mercredi 31 juillet 2019, à la sortie de Saint-George de Bouffémont, le père Wenceslas Munyeshyaka accompagne le cercueil de Pierre Péan sous les applaudissements

Il faut dire que Paul Kagamé, le dictateur Rwandais use et abuse du génocide Rwandais devenu son fonds de commerce. Il terrorise tout le monde. Ses tentacules n’hésitent pas d’intenter des procès tarabiscotés pour protéger le « Ubeungi »! Même en France, il suffit de critiquer le régime autoritaire de Kigali pour voir ses articles dépubliés par des censeurs autoproclamés sans aucune légitimité. Nous Congolais qui sommes victimes de la politique d’occupation et des crimes contre l’humanité, de la soldatesque rwandaise, sous les ordres de Paul Kagamé, n’avons pas droit de nous exprimer librement. Avec nos 12 millions de morts, les pillages de nos ressources, le Rwanda est devenu le premier producteur en Afrique du Coltan, un minerai qui ne se trouve pas dans son sous-sol…nous n’avons pas droit de le dire. Paul Kagamé est tout-puissant. Dénoncer ses bevues et crimes en République démocratique du Congo, c’est s’exposer aux ennuis et diverses intimidations. Paul Kagamé joue au Conquistador au Congo pour des multinationaux. Silence bouche cousue. Circulez, il n’y a rien à dire !

Dans l’histoire de la France, Pierre Péan, décédé à 81 ans, demeure le journaliste Français d’investigation et enquêteur chevronné qui avait pour sujets de prédilection l’Afrique, les médias et la face cachée des personnalités politiques. Les pro-Kagamés, Kagamistes et Kagamiens patentés ont tenté de diaboliser Pierre Péan avec des procès alambiqués sur le « Négationnisme » et « Révisionnisme ». Pierre Péan avait gagné ses procès. Vivant, Pierre Péan a gagné contre ses détracteurs et accusateurs. Pierre Péan avait soutenu le père Wenceslas Munyeshyaka dans son procès contre les Kagamistes-Kagamiens déchaînés.

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Dans une tribune du « Le Point », Pierre Péan dénonçait le rôle d’ONG et de médias dans l’affaire de ce prêtre rwandais accusé d’être impliqué dans le génocide de 1994, avec un titre révélateur: Pierre Péan : « L’affaire Wenceslas restera comme un grand déshonneur de la presse française»!

Après vingt-trois ans d’attaques monstrueuses lancées par des associations censées défendre les victimes, attaques relayées, voire aggravées, par la plupart des grands médias, le père Wenceslas Munyeshaka vient d’être innocenté par la justice française (les parties civiles ont annoncé un pourvoi en cassation, NDLR). >Pendant ces vingt-trois ans, il a été emprisonné à trois reprises, insulté, harcelé, persécuté. Il a dû supporter les accusations sur les chefs de génocide, de torture, de mauvais traitements et d’actes inhumains et dégradants. La présomption d’innocence a été constamment foulée aux pieds. Cette affaire restera comme un grand déshonneur de la presse française, et mérite d’être analysée car elle reflète la façon dont les journalistes qui écrivent sur le Rwanda font leur métier. Ils ne cherchent pas la vérité en enquêtant à charge et à décharge, mais sont imprégnés d’une idéologie victimaire et binaire qui évacue la complexité de l’histoire et reprend sans nuances la vision de Paul Kagame du drame rwandais. (…) C’est ainsi qu’après la confirmation du non-lieu l’avocate du père Wenceslas, Me Florence Bourg, constate que « la chambre de l’instruction a non seulement constaté l’absence de toutes charges contre le père Wenceslas mais a relevé que ce dernier était venu au secours de plusieurs réfugiés, qu’ils soient hutus ou tutsis, dans des conditions d’une extrême difficulté ». Cette dernière relève par ailleurs que « les juges et les enquêteurs français n’ont pas été dupes et ont relevé la mécanique de désinformation et de faux témoignages mise en place par les autorités rwandaises et certaines associations proches du pouvoir aux seules fins de compromettre le père Wenceslas ».

Il aurait pourtant été simple de trouver la vérité dans l’histoire du père Wenceslas pour ses actions à la tête de la paroisse de la Sainte-Famille à Kigali, transformée en camp de déplacés, rassemblant jusqu’à 18 000 personnes entassées sur moins d’un kilomètre carré. Quand j’ai écrit, en 2005, Noires Fureurs, blancs menteurs, il m’a fallu moins d’un mois pour constater que le vicaire de Gisors était victime d’un montage de fausses accusations, lancées dès le début par les autorités de Kigali qui l’avaient inscrit sur la liste des « génocidaires » sous le numéro 421. J’avais notamment rencontré l’abbé Célestin Hakizimana, considéré à Kigali comme un juste, qui, au centre pastoral Saint-Paul mitoyen de la Sainte-Famille, était mieux placé que quiconque pour me décrire la vraie attitude de Wenceslas, celle d’un homme actif qui a fait tout ce qu’il a pu pour protéger les réfugiés de la Sainte-Famille. Même si, inévitablement, des gens ont été tués, c’est l’une des rares paroisses où les réfugiés ont pu se cacher jusqu’à la fin du génocide. Le prêtre n’a jamais laissé les réfugiés aux mains des miliciens.