Kagame à Waterloo. La fin de l’empereur rwandais.

Comme le général empereur Kagame, le général empereur Napoléon Bonaparte avait engrangé  des victoires. Napoléon avait mené des combats un peu partout en Europe et même au delà, comme  au proche orient et en Egypte.  Avec son esprit belliqueux, il ne doutait pas de sa maxime selon laquelle la meilleure défense est l’attaque.

Comme Napoléon, Kagame croit que la meilleure défense se trouve dans l’attaque, se trouve en fait dans la violence. A Waterloo, restant fidèle à cette maxime, Napoléon se voyait toujours dans la possibilité d’infliger une défaite à la coalition de britanniques, d’Allemands, de Néerlandais et de Prussiens.
Comme Napoléon, Kagame croit que l’attaque constitue sa meilleure défense et son moyen de rester au pouvoir. Mais remarquons que cela  fait 2 siècles que Napoléon a cessé d’exister. Le général-Empéreur rwandais est  donc en décalage de 200 ans. Déphasé, il croit qu’il pourra se maintenir au pouvoir par la force et la violence.  Remarquant qu’il n’a pas de légitimité, ni de place dans le monde moderne de démocratie et de respect des droits des citoyens et des peuples, il se cherche dans le méandre  des chefs traditionnels, charismatiques ou violents qui ont marqué le passé. Il se voit donc sur les traces de Napoléon Bonaparte. Quel décalage ?
Comme je l’écrivais, il ya quelque jours, Kagame croit, comme son ami Sarkozy, que les africains  et lui-même ne sont pas entrés dans l’histoire ou qu’ils sont en recule par rapport aux autres. Donc, il croit qu’il faut civiliser ces barbares et les coloniser pour les faire entrer dans l’histoire et leur rendre leur dignité (qu’il appelle en Kinyarwanda agaciro) … il croit qu’il est doté de cette mission et qu’il va passer par la sauvagerie, la violence, les guerres etc. l’accomplir. Pour lui, il est impossible d’introduire pacifiquement un Etat moderne respectueux des droits des citoyens  au Rwanda.
Voilà là où il se place lui-même. Pour se défendre, il attaque le premier et ces attaques, il les porte même au delà des frontières rwandaises. Il va jusqu’à tuer six millions de congolais. Là-bas, il a accumulé victoire sur victoire mais cette fois-ci sa bataille de Waterloo, càd sa défaite définitive, s’approche et elle est irréversible. Elle est irréversible car Kagame, déphasé,  croit que la solution du problème rwandais se trouve dans la violence. Et pourtant on ne peut plus se maintenir au pouvoir par la violence. Nous ne sommes plus au 19e siècle. L’empeureur rwandais est décalé.
Maintenant et dans les jours qui vont suivre, le temps nous le permettant, nous allons vous accompagner et vous entretenir sur le chemin de l’effondrement de l’empire Kagame. Nous allons petit-à-petit voir ensemble comment cet empire bâti sur la violence est entrain de s’écrouler sur le plan politique, diplomatique et militaire.
Kagame à Waterloo I : sa défaite face au vieux renard du nord.
 
L’empereur Kagame voit toujours son avenir dans la Karachnikov. Museveni, le vieux renard, qui connait bien l’incapacité de Kagame à s’adapter à la vitesse du monde moderne et du changement vient de lui montrer que les acquis de la forêt ne suffisent pas pour le jeu politique moderne. Un ami ougandais bien informé vient de m’informer que M7 a sciemment poussé Kagamé dans la nouvelle guerre du Congo pour lui attirer des foudres de tous les coins.
Ayant perdu la bataille (mais pas la guerre) contre le président maquisard devant les Blair, Short, Clinton, Rice, Michel, Kouchner, Warren, Lisin, Destexhe, etc., ayant laissé beaucoup de plumes face à la campagne et à la propagande bien salée et huilée de certains médias, surtout occidentaux qui, certainement payés pour cela, glorifient le général empereur rwandais,  le vieux renard s’est souvenu de ses règles de « freedom fighter », selon lesquelles il faut d’abord compter sur les moyens dont on dispose et surtout locaux, ou du moins régionaux.  Ainsi il est revenu à la source, a refait ses bases et a laissé l’ami-partenaire de Blair, de Clinton, de Kouchner etc. s’envoler seul. Tellement il s’est envolé très haut que sa chute s’annonce fatal.
Au moment où Kagame sautait de capital en capital, de pays en pays pour recevoir des prix et des doctorats sans thèse, achetés ou commandés par ses sponsors occidentaux, et au moment ou il pactisaient avec certains opportunistes congolais pour tuer les congolais sur leur territoire, au moment où il soutenait les opposants ougandais contre son ancien mentor, au moment où il trahissait son ami Gbagbo, avec  qui, il avait en commun la haine viscérale contre la France et se démarquait de lui dans ses moments difficiles, et au moment où il condamnait à mort le guide libyen, qui pourtant l’avait aidé quand il était encore dans le maquis, c’est à ce moment-là que, de l’autre côté de la frontière, le vieux renard, d’une part, renouait avec son idéologie « panafricaniste » et, d’autre part, intensifiait ses contacts avec ses anciens mentors tanzaniens, et ses amis Mozambicains, Sud-africains, etc. bref ses amis de la SADC. C’est à ce moment–là qu’il reprit en main la situation interne et externe de son pays. Ainsi neutralisa-t-il Bwesigye, exfiltra-t-il  ou aida-t-il à s’exfiltrer du Rwanda des officiers rwandais devenus ibigarasha dans les yeux de l’empereur Kagame, se montra-t-il peu bienveillant envers les homosexuels, se démarquant petit-à-petit des idées et valeurs occidentales, défendit-il Kadhafi, etc.
Très patient, le vieux renard poussa le « myope visionnaire du sud », entendez ici le général empereur, qui voulait se faire plus grand que son mentor, dans une nouvelle guerre au Congo, sachant bien que le myope visionnaire allait s’y casser la gueule. Il le caressait au bord du lac Muhazi et lui faisait croire qu’il continuera à l’accompagner dans ses visées hégémoniques. Il le laissa s’envoler, on ne peut plus, très haut. Et ici, je vous invite à remarquer la différence entre l’homme qui a visité des amphithéâtres et les bibliothèques et l’autre à qui le maquis a tout donné. L’empereur rwandais n’a pas eu l’occasion d’apprendre l’histoire et il lui est difficile de s’adapter au rythme du monde moderne.
Oui, le myope visionnaire n’a pas seulement vu les robinets de ses entiers sponsors se fermer, mais aussi, il s’est retrouvé infréquentable, et maintenant dans sa vraie costume de « faiseur de troubles » de la Région. Et le vieux renard continue de l’amadouer et de le pousser dans cette isolement et cela ira jusqu’au point de non-retour. Isolé, déboussolé, l’empereur cherche aujourd’hui, à nouer le contact avec ceux qu’il méprisait hier : le Kenya de Uhuru, l’Angola, la Russie, etc.  De quoi sera-t-il  obligé de faire demain ? Attendons voir.
Une chose est sûre : une nouvelle histoire du peuple rwandais est en train de s’écrire et vite. Dans la région nous remarquons, déjà que la terre glisse sous les pieds du général empereur. La  Tanzanie, hôte de plusieurs libérations des peuples africains, vient de signifier ouvertement à l’empereur aux pieds d’argile qu’elle peut le frapper comme petit gamin. Tanzania ipo tayari kwa lolote na Kagame akithubutu itamchapa kama mtoto. Rendez-vous dans les prochains jours.
Emmanuel Ndahayo
Linnich, le  13.07.2013

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