KAGAME-KABAREBE: LEURS CADEAUX INDIGESTS DE BONNE ANNÉE.

Sylvestre Nsengiyumva

Deux salades pourries indigestes, avalées en ce tournant 2020, et que je m’empresse de vomir via ma plume, sous peine de me choper une incurable gastro.

Elles ont été servies avariées au peuple rwandais, tour à tour par deux hommes, et pas des moindres : le Président Paul Kagame et, un peu avant lui, son bras droit de toujours James Kabarebe, ancien officier subalterne de l’armée ougandaise, ancien Chef d’Etat major de l’armée congolaise, ancien ministre de la défense du Rwanda, et actuel Conseiller (très) spécial du Président pour la sécurité. Excusez du peu…

KAGAME : « BONNE ANNÉE, BANDE D’ENCULÉS »!

Après une longue année passée à parcourir le monde à bord de ses deux palaces volants en file indienne (59 voyages en tout, excusez du peu !) , petit escale vite fait au Rwanda, puis s’en va ! Le temps d’une dizaine de minutes de « Vœux à la Nation »…

En visionnant en différé les vœux de Paul Kagame, je fus un laps de temps partagé entre deux conclusions :

  1. Ce mec vit dans une bulle, il est complètement déconnecté des réalités de son peuple. Hypothèse vite évacuée, quand on connaît son redoutable et tentaculaire système de renseignements, digne de l’ancienne URSS de Staline, et de l’actuelle Corée du Nord…
  2. Ce mec vit dans une bulle dorée, et encule littéralement son peuple, dont il connaît bien les réalités ! Hypothèse retenue…

Carcasse famélique mal fagottée dans un accoutrement « made in Rwanda » à la con, l’air de se geler les couilles dans cette ville (Kigali) pourtant doté d’un été indien permanent, visage méchamment renfrogné ponctué d’un regard terrifiant de serpent à sonnettes derrière des lunettes empruntées à la production de Harry Potter, l’homme affiche une posture physique en décalage surréaliste avec son discours de Chef d’état satisfait !

Face à lui, l’audience virtuelle d’un peuple au bord de la rupture en cette fin d’année 2019, sinistré qu’il est (entre autres) par:

  • la famine endémique, durable et généralisée « Nzaramba », créée par le gouvernement par le mépris des politiques agricoles généreuses héritées de l’ancien régime de Juvenal Habyarimana, et par l’application de la loi cynique et irréaliste de spécialisation régionale des cultures.
    Cette famine est aggravée par la fermeture intempestive et irresponsable, depuis une année déjà, des frontières avec notre « alma mater » ougandais.
  • une fracture sociale à la profondeur inédite et explosive, creusée par le gouvernement, par le mépris des anciennes politiques socio-économiques egalitaristes, fruit de l’idéologie économique de « libéralisme planifié » initiée par Juvenal Habyarimana.
  • par les éboulements et inondations catastrophiques et récurrents dans tout le pays, dus en grande partie à l’abandon volontaire de la politique d’aménagement du territoire par terrasses radicales, initiée aussi par l’ancien président Juvenal Habyarimana.
  • par les dernières destructions cyniques, chaotiques et sans compensation des habitations, un peu partout dans le pays, pour cause de prétendue illégalité urbanistique.

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Voici ce que leur dit, en substance, le président Paul Kagame: « …la vision 2020 s’achève sur un bilan des plus éclatants….Le pays connaît un développement spectaculaire sur les plans de l’économie, de la santé, de l’éducation, de l’agro-elevage, des relations internationales, et autres…Nous allons continuer sur la même lancée, on ne change pas une équipe qui gagne… »

Et de conclure par une confidence, dont seulement certains initiés ont saisi la portée: la nouvelle vision 2050 (30ans) se déclinera en deux parties distinctes de 15ans chacune! Traduisez: « 15 ans que je compte rester aux commandes directes (fameuse horizon 2034), et 15ans pendant lesquels je compte officier comme marionnettiste, derrière une beauté aux formes généreuses et au cerveau atrophié…euh…comme je les adore quoi ! »

Sur ce, PK se leva et s’en alla rejoindre l’ARENA, le nouvel elephant blanc flambant neuf du roi bâtisseur, pour une soirée-bamboula de la Saint Sylvestre avec un petit millier de privilégiés, la crème des crèmes triée sur le volet de ceux sur qui s’arrête net le flot impressionnant de dollars du Congo et de l’aide étrangère…

KABAREBE: « VOUS ET NOUS, ON EST VULNÉRABLE ENSEMBLE ! »

L’événement se déroule, semble-t-il, fin novembre dernier, au Convention Center de Kigali, le fameux bâtiment le plus cher d’Afrique, qui a coûté la bagatelle de 400M$ américains, c’est à dire l’équivalent d’au moins 400 centres de santé, et autant d’écoles secondaires bien équipés…

Le général James Kabarebe y a réuni une assemblée de jeunes hommes et femmes rescapés du génocide tutsi.

Retranché derrière un gros ventre d’alcoolo mal gavé, qui lui sert opportunément de bouclier contre le regard résigné mais résolument sceptique de cette jeunesse maigrichonne à pleurer, le « vuvuzela-en- chef » de Paul Kagame assène sans répit : « …NOUS vous avons sauvé du génocide, mais aujourd’hui nous sommes tous logés à la même enseigne. Vous et NOUS sommes pareillement vulnérables…Une vingtaine de jeunes hutus de votre génération termine des études fructueuses en ce moment au Lesotho, ce qui constitue une menace existentielle pour nous, d’autant qu’ils sont des stratèges redoutables et bénéficient de moyens colossaux de leurs réfugiés de parents…Soyez donc toujours prêts au combat, et SURTOUT rangez dans une commode bien fermée vos aspirations à la liberté, à la démocratie, aux droits de l’homme, à la justice sociale, à la bonne gouvernance, et aux autres conneries de ce genre, derrière lesquelles nos ennemis peuvent se cacher comme des tranchées pour nous tirer dessus…! « 

L’homme parlait comme un demeuré, à un rythme anormalement saccadé et sans ponctuation. Normal, il était pressé d’en finir, pour aller continuer à superviser les préparatifs du mariage de son fils, héritier de l’une des plus grandes fortunes africaines du moment ! Ce mariage grandiose, prévu dans le mois, a coûté au bas mot la modique somme de 200000$ américains !

Vulnérables ensemble, tu veux rire ?! MON CUL!

Sylvestre Nsengiyumva.