La campagne de Diane Shima Rwigara m’a inspire cette réflexion: Le danger d’un pouvoir contrôlé par une minorité.

Quand le pouvoir est aux mains d’une minorité, tels le parti Nazi de l’Allemagne hitlérienne, le parti bolchevik de Russie, le parti communiste de Corée du Nord ou l’orientation aujourd’hui du parti d’Erdogan de Turquie, la tendance naturelle sera de se reposer sur cette minorité en lui conférant des tas de faveurs. Et comme c’est une minorité, il s’agira alors d’une usurpation de pouvoir, pour autant que nous maintenons que la Démocratie est le gouvernement d’un pays par la majorité du peuple.

Cette majorité trouve l’occasion de se mesurer et s’exprimer dans un vote clair, libre, transparent et dénué de toute forme de contrainte. Car si le vote ne jouit pas de tells attributs, cela signifie que la Démocratie n’y existe pas. Alors la nation court le danger futur d’un conflit intérieur plus ou moins lointain.

Pour que le système fonctionne bien, la majorité devra appliquer une bonne politique d’intégration, évitant le danger d’une contrainte de la majorité sur la minorité. Il découle de ce qui précède, que si la minorité est bien intégrée, la majorité y trouvera toujours son compte.

En effet un peuple intégré et défendu comme tel et protégé dans tous ses intérêts, jouit d’une harmonie qui englobe nécessairement la minorité parce qu’ainsi confondue dans la grande majorité du peuple dont elle fait partie intégrante. Ceci c’est le principe même de la Démocratie qui est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Qui sera le chef de ce peuple?

Il faut que le Chef de la nation soit un personage issu de cette majorité populaire pour que, appliquant la Politique de l’intérêt général commun, il offre la garantie que le pouvoir ne tombe jamais dans le giron d’un petit groupe.

Pour le cas du Rwanda, compte tenu de toute l’Histoire de la Nation, il faut que ce personage charismatique qui mènera à bon port cette Politique, soit d’émanation Hutu, mais pas du genre Hutu écran ou Hutu parade comme cela était le cas avec Pasteur Bizimungu. Par contre, ce sera une personnalité Hutu purifié de toute tendance ethniste de dictature de la majorité sur n’importe quelle minorité, soit-elle Twa, Tutsi ou même d’origine religieuse. En somme une personnalité alliant une intégrité morale reconnue et un sens politique très ouvert.

De même que les groupes minoritaires ne doivent jamais prétendre accéder au pouvoir de la nation comme voie d’assurance du contrôle des richesses qui sont par essence le patrimoine de l’ensemble du Peuple. Lesquelles richesses doivent être équitablement réparties entre toutes les composantes de la population.

Sur ce chapitre, il faudrait rechercher l’amitié et l’assistance des pays déjà démocratiquement avancés en se basant sur une diplomatie active et régulièrement évaluée qui privilégie le concept de “win-win” au profit de tout le peuple.

En conclusion,

Je suis heureux de voir le phénomène Diane Rwigara, à qui je souhaite beaucoup de courage et surtout de succès, continuer à gagner du terrain. Mais je m’inquiète sur le fait d’une possible récupération par un groupe nourri des ideologies d’une domination ethniste minoritaire comme souvent dans le passé et le présent de l’Histoire du Rwanda.

Puisse-t-elle dès lors pour l’intérêt du peuple, éviter de tomber dans ce piège!

Le combat est d’actualité. On ne pourra le gagner que par une lute acharnée et concertée. Il faudra bien la dernière énergie pour que le pouvoir au Rwanda retourne enfin dans les mains de l’ensemble du peuple tel que enraciné et souligné dans les principes politiques d’une vraie Démocratie.

L’objectif de tout parti politique devrait être de faire barrage une fois pour toutes, à l’usurpation du pouvoir du peuple par une minorité avide d’enrichissement et de mise sous tutelle de la majorité du Peuple Rwandais.

Prions Dieu pour qu’Il nous choisisse et nous envoie un tel leader charismatique.

Dr Augustin Gasarasi

2017.05.09