La Monusco est désormais engagée aux côtés des FARDC

Les Casques bleus des Nations unies au Congo (Monusco) sont désormais engagés aux côtés de l’armée congolaise dans les combats qui l’opposent dans l’est au mouvement rebelle M23, et dans lesquels quatre civils ont été tués par des tirs d’obus tirés par la rébellion contre un village.

« La Monusco est désormais engagée aux côtés des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) dans la prise en compte de la menace sécuritaire que pose le M23 contre les populations de Kibati mais aussi et surtout de Goma », a affirmé vendredi le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de l’ONU, dans une déclaration à Radio Okapi, la radio des Nations unies.

Vendredi midi le porte parole du gouvernement congolais a accusé le Rwanda d’être intervenu aux cotés du M23 et d’avoir tiré des roquettes depuis son territoire sur les faubourgs de Goma.

L’engagement de la Monusco fait suite aux tirs d’artillerie, roquettes et obus, jeudi sur les faubourgs de Goma, la capitale du Nord-Kivu, et qui ont fait, selon l’ONU, quatre morts et une dizaine de blessés. Les combats se sont calmés vendredi après-midi.

« La force de la Monusco a pris toutes les dispositions idoines en engageant les positions du M23 à l’artillerie par la brigade d’intervention en soutien aux FARDC. Et aussi nous avons pris les mesures idoines consistant à protéger les populations civiles parce que comme vous le savez, c’est le socle de notre mandat », a affirmé le porte-parole de la Monusco.

Selon des sources militaires occidentales, des artilleurs sud-africains de la brigade d’intervention auraient jeudi en fin d’après-midi détruit un char T55 utilisé par le M23 positionné vers Kibati et d’où étaient partis les obus tombés sur Goma. D’autres cibles ont été visées, selon la même source.

Mais le ministère sud-africain de la Défense a démenti l’intervention de ses artilleurs. « Les combats ont lieu entre les forces armées congolaises et le M23 », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de la défense, Siphiwe Dlamini qui a affirmé que les Sud Africains n’étaient « pas précisément impliqués dans cet engagement ».

Sommet tripartite à Luanda

La Monusco a rappelé qu’elle avait, il y a trois semaines, déclaré « une zone de protection d’un périmètre de 30 km autour de Goma et de Sake pour prévenir ce type d’exactions du M23 à l’endroit des populations civiles ». Les Nations unies accusent le Rwanda, et, dans une moindre mesure, l’Ouganda, de soutenir activement en hommes et armement le M23, ce que les deux pays voisins démentent.

Cet engagement des Nations unies intervient alors que depuis mercredi l’armée congolaise affronte le M23 à proximité des villages de Mutaho et Kibati, situés à une vingtaine de km de Goma. Des combats auxquels sont inévitablement exposés les civils.

L’un de ces obus, tombé sur les faubourgs à l’est de Goma a tué une femme et son enfant, une roquette tombée à Kanyaruchinya, un village proche a tué deux personnes et en a blessé neuf autres a précisé l’officier de l’ONU. Un autre projectile a atteint une maison louée par un fonctionnaire des Nations unies sans faire de victime.

Signe d’une nouvelle mobilisation régionale, l’Angola, la RDC et l’Afrique du Sud ont signé vendredi un accord de coopération militaire devant permettre la formation des forces de sécurité congolaises, à l’issue d’un sommet de leurs chefs d’Etat à Luanda.

Cet accord « définit la coopération entre les parties dans le domaine de la formation des forces armées et de la police de la République démocratique du Congo, rapporte l’agence de presse angolaise Angop

L’Afrique du Sud a déployé 1.345 hommes en RDC, au sein de la nouvelle brigade d’intervention spéciale de l’ONU chargée d’y combattre les groupes armés, et dotée d’un mandat offensif.

Il s’agit du premier engagement de la brigade d’intervention aux côtés des FARDC. Ses effectifs ne sont pas totalement réunis, les 1.000 soldats malawites prévus n’étant pas encore arrivés.

AFP