La Monusco n’a pas pour mission de sécuriser la frontière entre la RD. Congo et le Rwanda

Hier, mercredi 25 juillet 2012 lors de la conférence de presse de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo, plusieurs points ont été abordés : la situation sécuritaire à l’Est, les activités des composantes de la Monusco, la situation humanitaire, etc. Les différents porte-parole des agences des Nations Unies ont tour à tour pris la parole pour éclairer la presse tant nationale qu’internationale sur l’un ou l’autre sujet abordé, concernant leurs activités en RD. Congo.

Parlant de la situation sécuritaire, le commandant Thibaut De Lacoste, porte-parole a.i de la Monusco a indiqué qu’elle est relativement calme sur l’ensemble du territoire national.Toutefois, les groupes armés opérant à l’Est, notamment le M23 et Mayi-Mayi constituent une menace permanente pour la population. A cet effet, les FARDC et la Monusco continuent à renforcer leur position afin d’assurer la protection des populations dans les zones concernées.

Au sujet de la mise en place d’une force internationale neutre, Madnodje Mounoubai, porte-parole civil de la Monusco a indiqué que, la Monusco n’est pas concernée. La Monusco n’a pas pour mission de sécuriser la frontière entre la RD. Congo et le Rwanda. Il a précisé : la mission de la Monusco est claire. Elle consiste à protéger les populations congolaises et à apporter son soutien logistique et technique aux FARDC dans les zones de combat. L’occasion faisant le larron, il a laissé entendre que, la Monusco n’est plus la mission la plus importante et coûteuse, comme le pensent plusieurs personnes. C’est plutôt la mission des Nations Unies au Soudan qui prend la première place et la Monusco vient en deuxième position. Quant à la présence des éléments de la force de la Monusco sur le terrain, il a souligné qu’avec 17 000 éléments que compte la Monusco, il est impossible que ces éléments puissent assurer la protection de la population sur l’ensemble du territoire congolais.

Toutefois la forte concentration des éléments de la force de la Monusco est plus à l’Est, parce que c’est la partie du pays la plus instable, a-t-il signalé. Au niveau des agences, il a signalé les inquiétudes que ressent le bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme en ce qui concerne la situation dans le territoire de Mambasa, district d’Ituri, en Province Orientale. En effet, lors d’une mission effectuée dans ce territoire, le BCNUDH a pu recenser au moins 14 attaques de villages qui auraient été perpétrées par les Mayi-Mayi Lumumba, à l’encontre des populations civiles. Un bilan provisoire de ces attaques fait état de plus de 30 personnes qui auraient été tuées, au moins 100 femmes violées et près de 200 personnes enlevées. L’attaque la plus grave a eu lieu les 24 et 25 juin de l’année en cours, lorsque la réserve de Faune à Okapi d’Epulu aurait été attaquée par près de 100 combattants présumés appartenant aux Mayi-Mayi Lumumba. Au moins six civils auraient été tués, 51 femmes violées et le village pillé, a indiqué M. Madnodje, avant d’ajouter que plus de 100 personnes auraient été enlevées pour transporter le butin et 22 autres auraient été utilisées comme esclaves sexuelles. A cet effet, l’auditeur militaire a ouvert une enquête et a émis un mandat d’arrêt contre le chef de guerre Morgan. Par ailleurs, Yvon Edoumou, porte-parole OCHA qui a animé la partie humanitaire a fait savoir que, le fond commun de la RD. Congo vient d’allouer 375 000 dollars américain pour la lutte contre la paludisme dans le district de Bas-Uélé, en Province Orientale.

Cette allocation permettra à l’ONG internationale MEDAIR d’exécuter un projet d’urgence contre la maladie, de juillet 2012 à juin 2013. Cependant, entre août 2011 et juin 2012, 24 867 cas de paludisme ont été traités dans les structures sanitaires appuyées par MEDAIR, dont 14 162 cas d’enfant de moins de 5 ans. Il a affirmé que le paludisme fait l’objet d’un plaidoyer actif de la part des Nations Unies et des ONG suite à une flambée de cas au cours des derniers mois. Il sied de noter que le paludisme est symptomatique d’une situation sanitaire inquiétante dans la Province Orientale. Outre le paludisme et le choléra, les autorités provinciales sanitaires rapportent une expansion de la rougeole dans le district de la Tshopo, où 148 cas dont neuf décès ont été notifiés dans la semaine du 16 au 22 juillet 2012. Il convient de noter que le fonds commun est un mécanisme de financement créé à l’initiative de bailleurs de fonds en RD. Congo en 2005 pour répondre aux besoins humanitaires. Depuis sa création, il est devenu une source importante de financement des projets humanitaires en RD Congo. Ces financements, faut-il le souligner, couvrent l’ensemble des provinces de la RD. Congo et touchent tous les secteurs d’intervention humanitaire. Quant au Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies, il vient d’allouer 867 000 dollars au programme alimentaire mondial pour le projet logistique dans le cadre de la réponse à la crise dans le Nord Kivu.

Ce financement, selon lui, servira à l’acheminement de l’aide humanitaire et à la réhabilitation de quelques axes routiers importants dans les territoires de Masisi, Walikale et Rutshuru. Le CERF examine en ce moment d’autres projets afin de donner les moyens financiers aux agences onusiennes et ONG de répondre efficacement à la crise. Ces derniers années, les financements humanitaires sont en baisse, ce qui a un impact sur les réponses à apporter, car, à ce jour, le plan d’action humanitaire 2012 avec un montant de 791 millions USD n’est financé qu’à 35%, s’est-il inquiété. Situation sécuritaire… La partie occidentale de la RD. Congo est restée calme la semaine dernière, en dehors d’activités récurrentes de banditisme, ou de conflits fonciers et ethniques persistants, c’est ce qu’a indiqué le commandant Thibaut De Lacoste, porte-parole a.i de la Monusco. Au Nord Kivu, la situation sécuritaire est restée tendue, principalement sous la menace que représente le M23 dans le territoire de Rutshuru, mais aussi à cause d’activités des groupes armés dans les territoires de Masisi, Walikale, Lubero et Beni. Dans le territoire de Rutshuru, depuis la semaine dernière, les FARDC ont poursuivi la réarticulation et le renforcement de leurs unités avec le soutien de la force de la Monusco dans le cadre de l’opération Flanc renforcé. Des troupes nombreuses sont toujours déployées dans la région de Goma, et le resteront aussi longtemps que nécessaire pour prévenir toute action du M23 contre la ville de Goma et assurer la protection des populations civiles.

Le 24 juillet, plusieurs concentrations du M23 ont été repérées dans un large périmètre autour de Rutshuru, ainsi qu’entre Bukima et Ngugo, en direction de Kibumba. Dans ce second secteur le M23 a lancé une attaque contre la position tenue par une unité des FARDC à Rawaza. Après s’être préalablement repliées, les FARDC ont repris la position dans la soirée. Dans la matinée d’hier mercredi 25 juillet 2012, le M23 venait de lancer une nouvelle attaque autour de Rutshuru à laquelle s’opposent actuellement les FARDC. Les unités de la Brigade du Nord Kivu de la Monusco dans le secteur assurent la protection des civils dans la ville en imposant leur présence avec tous leurs moyens disponibles, s’exposant parfois à des tirs directs de combattants du M23. A Walikale, suite à l’entrée d’un important groupe de miliciens Rahiya Mutomboki dans la ville le 17 juillet 2012, les FARDC ont lancé une offensive le 19 juillet et les a repoussés avec succès. Au Sud Kivu, malgré un environnement sécuritaire fragile, le porte-parole a.i de la Monusco a affirmé que la situation demeure sous contrôle. L’activisme des Rahiya Mutomboki et des FDLR, ainsi que leur logistique de représailles restent une menace préoccupante pour la sécurité de la région.

JC Nyangu

Source:direct.cd