La RDC accuse le Rwanda de protéger Ntaganda

La République démocratique du Congo (RDC) a accusé mercredi le Rwanda de soutenir l’offensive des insurgés du M23 pour empêcher l’arrestation de l’ancien général congolais d’origine rwandaise Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Cette offensive, entamée il y a huit mois dans l’Est de la RDC, est due en partie à la décision du président congolais Joseph Kabila de le faire arrêter.

Selon des experts de l’Onu, Kigali soutient et arme le M23, qui répond directement aux ordres du ministère rwandais de la Défense James Kabarere.

« Il est clair aujourd’hui que le Rwanda agit pour détourner l’attention et permettre à Bosco Ntaganda d’échapper à la justice », a déclaré Ileka Atoki, ambassadeur de RDC en France, qui s’adressait au Conseil de sécurité de l’Onu en tant qu’envoyé spécial de Kinshasa.

« Le soutien clairement exprimé du Rwanda au M23 lorsque les autorités congolaises ont fait savoir qu’elles étaient prêtes à arrêter Ntaganda (…) est un obstacle évident à l’exécution du mandat d’arrêt » de la CPI, a-t-il ajouté.

Les 15 Etats-membres du Conseil s’étaient auparavant prononcés à l’unanimité pour la reconduction des sanctions infligées à la RDC.

« Bosco Ntaganda vit toujours en RDC », a quant à lui assuré Olivier Nduhungirehe, membre de la délégation rwandaise à l’Onu, interrogé par Reuters. « Comment le gouvernement de RDC peut-il affirmer que le Rwanda protège Bosco Ntaganda ? Sommes-nous responsables de la sécurité sur le sol congolais ? », s’est-il interrogé.

Bosco Ntaganda et plusieurs centaines de militaires congolais ont déserté en mars pour rejoindre les rangs du M23, qui accuse Kinshasa de ne pas respecter les accords de paix du 23 mars 2009.