La sortie de Bernardin Ndashimye ou la faillite intellectuelle

Chers internautes compatriotes, chers amis du Rwanda, les symptômes du chaos prochain au Rwanda ne cessent de s’accumuler, au rythme incroyablement accéléré. Plusieurs étapes menant à la désintégration de l’État sont déjà franchies, et nous en sommes apparemment à l’avant dernière qui est celle du délire des intellectuels. On peut dire que tout commence par un semblant de compromis ou d’approbation générale qui frustre toute objection, ensuite des divergences et revendications suivies d’une répression, puis un délire des intellectuels et enfin un débordement.

Quand un intellectuel du niveau de Bernardin Ndashimye [juriste diplômé d’une université occidentale] se livre à de telles adulations dignes d’un paysan analphabète à l’égard du président de la République, c’est signe qu’il y a une dépression grave au sein de la population. C’est le délire d’un intello qui a touché le fond de l’excès de zèle, prêt à dire ou à faire n’importe quoi pour la survie, toute honte lâchement bue. Habituellement ce genre d’audace ne séduit pas beaucoup de monde. Juste une petite poignée de thuriféraires qui, choyés en retour par le bénéficiaire de louanges, font la pluie et le beau temps dans l’entourage.

À cette étape de la désintégration de l’État, la grande majorité des intellectuels se résolvent au silence ou font l’autruche. Ils sont conscients que l’État va mal, mais ils gardent leur sagesse dans un tiroir de peur d’être qualifiés d’agitateurs. Ils sombrent dans un fatalisme désolant, incapables de se remémorer que cent ans avant Jésus-Christ Cicéron a sauvé la République. Eux aussi ils font injure à l’intelligence car ils trahissent toute la Nation ou même le président qu’ils prétendent chérir. Au risque évident de périr avec lui.

Le présent scénario de la faillite intellectuelle n’est pas une nouveauté pour quiconque était au Rwanda en 1990. Le chef de l’État s’est durci au fur et à mesure que la revendication montait d’un cran, mystifié par des chantres sans scrupule qui le faisaient croire que sans lui le pays n’existerait pas. Le principe des mêmes causes qui produisent les mêmes effets ne saurait mieux s’appliquer ailleurs. Chers intellectuels, qui se comptent par millions aujourd’hui au Rwanda, il est temps de sortir de votre mutisme et de sauver la République. Il n’est pas trop tard.

Ismaïl Mbonigaba

A propos de l’auteur: Monsieur Ismaïl Mbonigaba est journaliste de profession et  Commissaire à l’Information et aux Communications du Parti RDI-Rwanda Rwiza.

2 COMMENTS

  1. Uyu ni we intellectuel abandi baracyatsa. Je connais ce garçon courageux qui ne mache pas ses mots, et qui a été victime de son franc parler plusieurs fois alors qu’il était journaliste d’Umuseso. Depuis son départ le Rwanda a sombré dans le silence. Je souhaite qu’il rentre et demanderais à son excellence Kagame de veiller sur ce brave garçon. Comme il est beau…

  2. Quel « délire » reproche-t-on exactement à Bernardin Ndashimye ? Qu’a-t-il dit précisément pour provoquer cet article ? Merci. Rudatinya

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