Le Conseil de sécurité condamne le M23 et exige la fin du soutien extérieur apporté à ce groupe armé

19 October 2012 – Préoccupé par la détérioration des conditions de sécurité et la crise humanitaire que connaît l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le Conseil de sécurité a fermement condamné vendredi le M23 et toutes les attaques qu’il a menées contre la population civile, les soldats de la paix des Nations Unies et le personnel humanitaire.

Le 17 octobre, au Nord-Kivu, une embuscade avait été tendue à des soldats de la MONUSCO, faisant six blessés parmi les Casques bleus du contingent indien. Cette attaque est la dernière en date d’une série attribuée au Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle formé en mars dernier par d’anciens soldats congolais qui se sont mutinés et sont actuellement dirigé par le colonel Sulutani Makenga. Le M23 s’était dans un premier temps regroupé autour de Bosco Ntaganda, un général sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accuse de crimes de guerre pour avoir recruté et utilisé des enfants-soldats dans des combats au nord-est de la RDC en 2002-2003. Depuis le début des exactions menées par le M23, pas moins de 320.000 personnes ont été déplacées dans la province du Nord-Kivu depuis avril dernier.

« Le Conseil condamne également les efforts faits par le M23 pour mettre en place une administration parallèle et saper l’autorité de l’État et exige de ce groupe et des autres groupes armés, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qu’ils mettent immédiatement fin à toutes les formes de violence et autres activités de déstabilisation », indique la déclaration faite au nom des autres membres du Conseil par son Président pour le mois d’octobre, Gert Rosenthal (Guatemala).

Le Conseil exige l’arrêt immédiat de l’« appui extérieur » dont bénéficie le M23 et demande à tous les pays de la région de condamner ces groupes armés et de coopérer activement avec les autorités congolaises à leur désarmement et à leur démobilisation. « Le Conseil insiste sur l’urgence qu’il y a à engager des contacts et un dialogue constructifs entre la RDC et les voisins, notamment le Rwanda. »

Il exige aussi des groupes armés qu’ils mettent fin immédiatement à toutes les formes de violence et autres activités de déstabilisation, demandant que les auteurs de ces actes soient appréhendés et traduits en justice.

Enfin, le Conseil prie le Secrétaire général de lui présenter un rapport spécial « sur les moyens possibles de faire en sorte que la Mission soit mieux à même d’exercer son mandat, non seulement dans la protection des civils, mais aussi sur la communication d’information sur les mouvements d’armes et de matériel à travers les frontières orientales du pays »

CAO