Le M23 a tiré sur les hélicoptères de la MONUSCO

La Monusco met en garde la rébellion du M23 contre les attaques répétées sur ses hélicoptères. Dans un communiqué publié ce vendredi 28 décembre, la mission onusienne indique que deux de ses hélicoptères ont essuyé des tirs mercredi dernier vers 20heures locales. Un des hélicoptères a été attaqué à partir de Kibumba et l’autre, de Kanyamahoro, deux localités sous occupation du M23.

Ces appareils ont été attaqués alors qu’ils effectuaient «un vol de routine de certification au nord de Goma», selon la Monusco.

La Monusco indique que c’est la deuxième fois que les hélicoptères de l’Onu sont délibérément pris pour cibles par des éléments du M23 au cours de ce mois de décembre. Elle rappelle que les casques bleus sont au service exclusif de la paix et que toute attaque contre eux constitue un crime de guerre. «Les responsables de ces actes seront poursuivis et traduits en justice», poursuit le communiqué de la Monusco.

La Monusco signale que ces attaques ont été signalées aux membres du Mécanisme conjoint de vérification (JVM) à Goma. L’Equipe militaire d’évaluation «Eme» avait été officiellement lancée, samedi 22 septembre à Goma (Nord-Kivu), par les ministres de la Défense des onze pays membres de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL). Cette équipe, composée de vingt-deux experts a pour mission d’évaluer la capacité des groupes armés étrangers et nationaux actifs dans l’Est de la RDC.

Ces hélicoptères de transport non armés sont couramment utilisés dans les cas d’évacuations médicales aussi bien pour les militaires de l’Onu que pour les civils, indique la mission onusienne.

Les troupes du M23 se sont retirées officiellement, depuis samedi 1er décembre, de la ville de Goma qu’elles ont occupée depuis le mardi 20 novembre, à la demande des Chefs d’Etat de la CIRGL. Depuis lors, selon des sources locales, elles sont positionnées à quelques kilomètres de la capitale du Nord-Kivu.

« On n’a jamais attaqué la Monusco, nous avons tiré sur des hélicoptères des FARDC [Forces armées congolaises] qui faisaient de la reconnaissance au-dessus des zones du M23, a déclaré le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du mouvement rebelle. Si la Monusco veut faire de la reconnaissance dans nos zones, il faut qu’elle le fasse la journée et qu’elle nous avertisse : la nuit, dans l’obscurité, on ne peut pas distinguer le signe ’UN’ [pourUnited Nations] ou l’avion de telle ou telle compagnie », a-t-il également précisé.

L’armée congolaise affronte depuis mai le M23, qui réclame notamment la pleine application de l’accord de 2009 ayant intégré dans l’armée ses hommes – alors membres d’une autre rébellion. Le M23 a pris le 20 novembre Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, avant de s’en retirer onze jours plus tard sur demande des Etats de la région des Grands Lacs, et contre la promesse d’un dialogue avec Kinshasa. Ce dialogue, ouvert le 9 décembre à Kampala, a été suspendu pour les fêtes. Il devrait reprendre début janvier.

Radio Okapi