Le numéro deux de la diplomatie rwandaise célèbre la mort du journaliste d’investigation français Pierre Péan!

Par Mbonyumutwa Ruhumuza

J’ai l’estomac totalement retourné en lisant les réactions de certains compatriotes, qui dans la foulée d’Olivier Nduhungirehe, numéro deux de la diplomatie rwandaise et qui s’exprime très souvent au nom du gouvernement, célèbrent la mort du journaliste d’investigation français Pierre Péan au motif qu’il serait « négationniste» (du génocide des tutsis au Rwanda).

Je me suis senti particulièrement interpellé car étant moi-même (comme tant d’autres) régulièrement victime des mêmes accusations diffamatoires de négationnisme (une instruction est d’ailleurs actuellement ouverte suite à une plainte que nous avons déposé en Belgique à ce sujet) je me dis que le jour de ma mort (ou de mon assassinat pour avoir « franchi une ligne rouge » dont personne ne connait véritablement les contours ?) , certaines personnes (de bonne foi) pourraient penser ou tenir les mêmes propos, sans se rendre compte qu’elles sont simplement instrumentalisées par un pouvoir sans scrupule qui utilise le délit de négationnisme à des fins politiques. 

Jusqu’à présent, même si j’étais pleinement conscient que le sobriquet de « négationniste » n’était pas sans conséquences pour celui auquel on essaye (souvent d’ailleurs maladroitement) de le coller, je n’avais jamais réalisé à quel point cette accusation pouvait susciter autant de divisions et de haines et semble à même de transformer un voisin, un ami, une connaissance avec lequel vous n’avez pourtant aucun litige personnel en un ennemi auquel vous souhaitez les plus grands malheurs, sans même que vous vous rendiez compte qu’en réalité rien ne vous oppose et que ce sont juste des politiques qui jouent sur la corde des divisions pour leurs propres intérêts. 

En tant que rwandais ou originaires du Rwanda, nous savons jusqu’à quels extrêmes peuvent conduire ces politiques de divisions des populations à des fins politiques et c’est la raison pour laquelle je tenais à vous partager quelques éléments de réflexion sur ce terme de négationnisme dans le contexte rwandais et inviter ceux qui sans s’en rendre compte pourraient tomber dans le piège de se laisser instrumentaliser, à prendre du recul et refuser ces jeux de divisions dans lesquels les pouvoirs politiques continuent à nous plonger alors que l’histoire nous enseigne les conséquences désastreuses auxquelles ce genre de politiques peuvent conduire.

Ce qui me révulse par-dessus tout est de savoir que les politicards et leurs relais qui jouent sur ces divisions sont parfaitement conscients des manipulations auxquelles ils se prêtent et des raisons pour lesquelles ils le font. La meilleure preuve pour rester sur l’exemple de Pierre Péan est que ce dernier, présenté aujourd’hui comme un « négationniste »par des officiels de l’Etat rwandais et leurs relais français n’a tout simplement jamais été poursuivi pour « négationnisme » contrairement ce que la propagande a soigneusement instillé dans les esprits. Ce n’est pourtant pas par manque d’envie ou de moyens puisque une armée d’avocats s’est minutieusement penchée sur son livre à la recherche du moindre élément et c’est finalement sur la question d’ « incitation à la haine raciale » qu’il a été traduit en justice et non celle de négationnisme puisque comme le révèle la Cour d’appel de Paris, l’auteur entend démontrer dans son livre « sans jamais remettre en cause les faits de génocide » que « Paul Kagamé et les cadres du FPR (…) ont commandité voire organisé l’assassinat du Président Habyarimana (…)» et ses détracteurs sont bien conscient qu’il n’a jamais été question de négationnisme dans son chef puisque ils ne l’ont même pas poursuivi pour ce chef malgré le matraquage médiatique. 

Pour savoir de manière complète les propos exactes qui lui ont été reproché, savoir ce que ceux qui l’ont assigné en justice en ont dit et les raisons pour lesquelles la justice française l’a acquitté en première instance, en appel et en cassation, je mettrais ci-dessous le jugement complet pour permettre à chacun de se forger librement son opinion. 

Avant d’en venir sur les utilisations politiques, abusives, divisionnistes et nauséabondes du terme de « négationnisme » dans le contexte rwandais je voulais d’abord vous partager la définition du négationnisme et les raisons pour lesquelles ce délit a été constitué. 

En réalité, à ma connaissance du moins, il n’existe pas de définition universellement arrêtée du terme de négationnisme de sorte qu’en fonction des pays, il pourrait y avoir des fortes disparités au niveau de la détermination des éléments constitutifs de ce délit. Au niveau international, les seuls éléments que j’ai pu retrouver et définissant ou contenant des éléments de définition de ce qu’est lé négationnisme sont des instruments européens. 

C’est d’ailleurs sur ces instruments adoptés par le Conseil de l’Union européenne (un groupe composé des chefs d’Etats et de gouvernement des pays de l’Union européenne) que la loi belge qui a été récemment votée (en avril 2019) et visant à étendre le délit de négationnisme à tous les crimes internationaux (génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre) et non plus seulement à la shoah comme c’était le cas jusque là en Belgique a fait suite. 

Ces recommandations sont inscrites dans une décision cadre du Conseil de l’Union européenne (2008/913) visant à « lutter contre des formes particulièrement graves de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal » et parmi ces formes, la décision évoque « l’incitation publique à la violence ou à la haine visant un groupe de personnes ou un membre d’un tel groupe, défini par référence à la race, la couleur, la religion, l’ascendance, l’origine nationale ou ethnique »(a) ainsi que l’« apologie, la négation ou la banalisation grossière publiques des crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, (…) visant un groupe de personnes ou un membre d’un tel groupe défini par référence à la race, la couleur, la religion, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique lorsque le comportement est exercé d’une manière qui risque d’inciter à la violence ou à la haine à l’égard d’un groupe de personnes ou d’un membre d’un tel groupe. »(b)

A la lecture de cette définition on comprend que trois éléments sont exigés pour considérer qu’une personne s’est rendue coupable du délit de négationnisme 1) l’apologie, la négation ou la banalisation grossière d’un crime international 2) le faire d’une manière qui risque d’inciter à la violence ou à la haine à l’égard du groupe de personnes concernées (il convient toutefois de noter que la loi française dite « loi Gayssot » du nom du député à son origine et adoptée en 1990, bien avant ces recommandations n’exige pas ce deuxième élément mais évoque simplement la « contestation de tout crime contre l’humanité ») 3) il faut que ce comportement ou ces propos aient été tenus de manière publique. A la lecture de cette définition, on comprend aisément pourquoi des sociétés européennes qui ont fait de la liberté d’expression une valeur cardinale, répriment aussi fortement le négationnisme, car en plus de blesser les victimes du crime en question, c’est un comportement de nature à les exposer à la haine ou à la violence. On comprend également l’origine du débat académique portant sur l’opportunité des lois mémorielles car pour certains académiques, elles seraient inutiles dans la mesure ou les comportements visés sont déjà sanctionnés dans toutes les législations européennes au travers des lois sanctionnant les discours d’incitation à la haine à l’encontre d’un groupe identitaire. 

A titre personnel toutefois, je trouve qu’une infraction spécifique se justifie dans la mesure ou le groupe identitaire concerné a déjà été par le passé victime de génocide, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre en raison de son appartenance religieuse, raciale, nationale ou ethnique, il y’a donc un degré de « récidive » qui rend cette incitation à la haine encore plus grave. 

Au delà de la pensée raciste, c’est donc surtout ces actes d’incitations à la haine ou à la violence que le délit de négationnisme vise à prévenir, et c’est la raison pour laquelle par exemple, la loi belge qui a mis en application cette décision cadre l’a fait par une modification de la loi du 30 juillet 1981 « tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie. » 

Pour en venir concrètement au négationnisme dans le contexte rwandais, ou plutôt le négationnisme du crime spécifique du génocide contre les tutsis puisque comme on peut le voir dans la définition tous les crimes internationaux (génocide, crimes contre l’humanité ou crimes de guerre) visant un groupe identitaire spécifique sont concernés, on peut dire que pour qu’il y’ait négationnisme au sens « union-européenne » du terme il faudrait des propos qui font l’apologie ( ex de propos qu’on peut malheureusement parfois lire sur les réseaux sociaux « c’était de l’auto-défense, ils avaient commis des massacres, « ils venaient d’abattre le président, ils étaient complices du FPR…» qui nient la spécificité du génocide (« il n’y a pas eu de génocide », « c’était une guerre civile », ) ou banalisent le génocide (« c’est un détail de l’histoire »…) et qui sont tenus de manière à inciter à la haine ou à la violence , l’un des exemples les plus tristement célèbres d’appel à la haine et à la violence contre les tutsis étant le « discours d’Abdulaye Yerodia de 1998 « ce sont des microbes qu’il faut qu’on éradique avec méthode ». 

On comprend donc que le négationnisme est un délit grave dont la lutte pour son éradication nous concerne tous. 

On comprend également à la lecture de cette définition à quel point le négationnisme du génocide des tutsis est instrumentalisé dans le contexte rwandais dans la mesure ou l’immense majorité des gens souvent qualifiés de négationnistes par les autorités rwandaises ou leurs relais ne sont en rien négationnistes alors qu’on entend rarement ces mêmes autorités s’insurger contre des vrais discours négationnistes. Voici deux des propos les plus courants qu’on a tendance à assimiler à tort au négationnisme suite à une campagne d’instrumentalisation savamment pensée. 

1) Le FPR a commis l’attentat du 6 avril 1994

Etre convaincu et dire que le FPR a commis l’attentat du 6 avril 1994, ce n’est pas du négationnisme, c’est une opinion. C’est une opinion qui est d’ailleurs loin d’être dénuée de fondement ou farfelue dans la mesure ou TOUTES les instances compétentes qui ont enquêté sur cet attentat ont toutes sans exception privilégié cette thèse (deux enquêtes de la justice française faites par des magistrats différents, une enquête de la justice espagnole et deux enquêtes du Tribunal pénal international pour le Rwanda). 

2) Le FPR a commis des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou un génocide contre les Hutu

Etre convaincu et dire que le FPR a commis des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité contres les populations rwandaises ou un génocide contre les Hutu, n’a absolument rien avoir avec du négationnisme, c’est une opinion, une analyse, un point de vue qui se base sur des centaines de témoignages, livres, documentaires, enquêtes internationales ou judiciaires (que d’ailleurs presque personne ne conteste)… et c’est un point de vue qui non seulement ne fait pas l’apologie, ne nie pas, ne banalise pas le génocide contre les tutsis, et encore moins n’incite à la haine, ou à la violence. 

Présenté comme ça, cela peut sonner comme une évidence, mais malheureusement suite à un matraquage médiatique à l’efficacité visiblement redoutable, beaucoup de personnes (rwandaises et étrangères) ne semblent pas réaliser dans quel jeu répugnant elles se font embarquer, à savoir qu’on leur fait croire qu’elles servent une noble cause consistant à protéger la mémoire des victimes du génocide commis contre les tutsis, alors qu’en réalité, elles sont instrumentalisées pour une cause beaucoup plus immorale à savoir la couverture de graves crimes passés ou actuels commis par les actuelles autorités rwandaises. 

Si quelqu’un doute encore aujourd’hui de cette instrumentalisation du délit de négationnisme afin de couvrir des crimes passés ou actuels, je l’invite à lire la lettre ouverte écrite le 15 juillet 2019 par Mademoiselle Diane Shima Rwigara et adressée à Paul Kagame et qui visait d’une part à dénoncer les meurtres de survivants du génocide contre les tutsis qui continuent à avoir lieu jusqu’à aujourd’hui « à un rythme alarmant » et d’autre part, à demander au Général Kagame « d’user de toutes les ressources de son autorité pour mettre fin à ces meurtres insensés ». Les autorités rwandaises plutôt que de répondre aux préoccupations soulevées par Diane Rwigara ou apporter des réponses ou des promesses de réponses face aux nombreux cas de personnes assassinées qu’elle a nommément cité, ont disqualifié la lettre estimant qu’elle équivalait à « nier ou banaliser le génocide de 1994 contre les tutsis », l’arme du négationnisme était à nouveau brandie alors qu’ironiquement, la jeune femme s’était demandée dans sa lettre si il n’ y avait pas « plus grand déni que de priver la vie à ceux qui y ont survécu ». 

Le plus triste dans cette histoire est que cette instrumentalisation du délit de négationnisme ne s’arrête pas seulement dans la sphère médiatique mais se retrouve également dans la loi puisque dans la loi du 28 octobre 2013 (loi 84/2013) réprimant le délit de négationnisme on ne retrouve à aucun moment, les notions d’incitation à la haine ou à la violence à l’encontre des victimes, centrales dans la définition européenne mais bien l’interdiction explicite d’ « affirmer qu’il y’a eu un double génocide au Rwanda », en d’autres termes tout simplement, en adoptant la loi, les autorités ne semblaient pas préoccupées par protéger les victimes mais plus par trouver une manière d’interdire d’évoquer les crimes du FPR quel que soit la qualification juridique qu’on leur donne comme le montre l’affaire Ingabire. 

Cette dernière n’a en effet jamais parlé de « double génocide » mais avait évoqué des « crimes contre l’humanité commis contre les Hutu » et sur base de cette loi, elle a été condamné à plusieurs années de prison. L’affaire a atterri à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, laquelle, en décembre 2018, a condamné l’Etat rwandais à dédommager l’opposante. Voici ce qu’écrit la Cour sur ce point et qui a entre autres été à la base de la condamnation de l’Etat rwandais « la Cour reconnait que, comme dans tout pays ou il existe des antécédents de génocide, la question est très sensible et les opinions ou commentaires formulés en rapport avec le génocide ne peuvent pas être traités de la même manière que les opinions exprimées sur d’autres questions. Les déclarations qui nient ou minimisent I ‘ampleur ou les effets du génocide ou qui I ‘insinuent sans équivoque sortent des limites de l’exercice légitime du droit à la liberté d’expression et devraient être prohibées par la loi. Dans la présente affaire, la Cour est cependant d’avis que rien dans les déclarations faites par la Requérante ne nie ou minimise le génocide commis contre les Tutsis ou le laisse entendre» en d’autres termes selon la Cour, l’Etat rwandais s’est servi de l’incrimination de négationnisme pour faire taire une opposante qui exprimait une opinion légitime concernant d’autres crimes commis sur les territoires du Rwanda ou de la RDC. 

Ce que je souhaite au travers de ce message, c’est inviter tout un chacun qui serait tenté de haïr, souhaiter les plus grands malheurs ou célébrer la mort d’un voisin, un (ex) ami, une connaissance, un (ex) proche au motif que cette personne serait négationniste à prendre au préalable du recul et s’interroger sur la question de savoir si cette personne l’est vraiment ou au contraire sans s’en rendre compte, il n’est pas entrain d’être instrumentalisé pour protéger d’autres intérêts. 

Le comble du cynisme dans cette histoire, est que le Ministre rwandais qui se trouve en première ligne pour cracher sur la tombe de Pierre Péan et pousse l’indécence jusqu’à s’arroger le droit de parler au nom des « âmes du million de morts du génocide perpétré contre les tutsis » et qui est souvent celui envoyé par l’Etat rwandais sur les radios ou dans les médias pour distiller ce poison ne croit lui-même pas en ce qu’il dit et est parfaitement conscient que ce délit de négationnisme est détournée de ses nobles buts à des fins politiques, comme le montre cet émail, parmi tant d’autres, qu’il écrivait à ses amis, avant de rentrer au bercail jouer à ces inqualifiables jeux de politicards et dans lequel il exprimait sa pensée sur certains sujets et dont l’analyse rejoint en grande partie celle de …Pierre Péan.

1 COMMENT

  1. Par ses propos cyniques et indécents contre un mort, le Secrétaire d’Etat Nduhungirehe Olivier entend prouver à son maître qu’il sait parfaitement aboyer et subséquemment être récompensé pour ses exploits en divagation à savoir obtenir une promotion: être promu au poste de Minafet.
    Sur l’assassinat de Gatabazi, celui-ci n’a pas été tué par les membres du MRND mais par les membres d’escadron de la mort du FPR sur ordre de Kagame. Ce fait est de notoriété publique. Dans plusieurs de ses écrits , le professeur Guichaoua a cité précisément leurs noms. Il convient de préciser qu’alors qu’il était ministre du gouvernement, la première ministre Uwilingiyimana Agathe, au surplus natif de Butare comme le défunt n’a jamais instruit le procureur de Kigali aux fins de diligenter une enquête afin de trouver les assassins et les envoyer à la barre. Certains membres de son parti, pour des raisons irrationnelles, ont imputé son assassinat à Martin Bucyana. Ils l’ont dépecé comme un animal sans maître à Butare, le tout sans se poser la question élémentaire que tout homme saint d’esprit doit se poser dans de telles circonstances: le mobile du présumé assassin. Sachant que Bucyana et Gatabazi ont été, durant plusieurs années , membres des mêmes gouvernements Habyarimana et que le Président Habyarimana appréciait hautement Gatabazi pour ses compétences techniques. Pour les non informés, c’est Colonel Nsekalije Aloys, un Tutsi, du clan Abagesera d’abanyiginya, qui a inventé un dossier de vol de la nourriture destinée aux réfugiés venus d’Ouganda. Le motif: Gatabazi était le seul membre du gouvernement qui osait contredire l’infaillible Nsekalije Aloys, numéro deux du régime. L’intéressé a expliqué pourquoi. Gatabazi a été assassiné par Kagame parce qu’il était pour l’accession au pouvoir par la voie démocratique et nullement par les armes au Rwanda. Je précise qu’il avait même conseillé au Président Habyarimana de mettre en veilleuse les partis politiques et consacrer toute les ressources disponibles à la défense de la Nation. Il a parlé de la vide et l’histoire lui donné parfaitement raison. Gatabazi était patriote. J’espère que le moment venu, la Nation lui rendra hommage. Quand aux autres membres du PSD tués dans les premiers jours de la guerre en avril 1994, il est de notoriété publique qu’ils étaient pro-FPR et du groupe Uwilingiyimana et donc pro-FPR. Uwilingiyimana Agathe avait été légalement exclue de son parti MDR le 23 juillet 1993 et n’était donc pas membre du parti MDR. Aussi contrairement aux dires ici et là, Uwilingiyimana a été tuée non pas par les éléments de la garde présidentielle mais par les éléments du FPR, déserteurs des FAR qui portaient les mêmes uniformes que les vrais éléments des FAR (voir son dossier au TRPI). Le TPIR a un dossier complet sur son assassinat. Il en est de même de plusieurs hommes politiques et hauts fonctionnaires Hutu dont les assassinats ont été imputés aux soldats des FAR.
    Vous parlez de Mugenzi Léon, certes il a proféré des divagations verbales, moralement condamnables mais les faits qui ont été imputés et pour lesquels il croupit dans les geôles de Kagame n’ont eu aucun effet sur les massacres des Tutsi en 1994. Autrement il n’y a aucune lien directs entre ses propos et les crimes qui ont été commis contre les Tutsi. Soutenir une telle est assertion constitue une méconnaissance totale de la réalité sociologique, historique et politique de notre pays. Ce ne sont pas les Bahutu qui les premiers ont déclenche la guerre et commis les massacres contre les Batutsi. Ce ne sont pas non plus les Bahutu qui ont assassiné un président en fonction alors qu’il venait de signé un accord de paix avec les auteurs des la guerre et de ces massacres dans l’unique dessein de permettre au Rwanda de retrouver la paix et se mettre sur les rails de la démocratie. Ce ne sont pas des Bahutu qui ont demandé à des milliers de jeunes Batutsi de quitter les écoles, universités, leur travail pour s’enrôler massivement dans l’armée du FPR contre leur propre pays et leurs voisins et amis Hutu. En commettant ce genre de crimes, les Bututsi incarnés par Kagame savaient parfaitement que la réaction des Bahutu sera foudroyante. Certains anciens ministre de Habyarimana comme Nzamurambaho ont fait une confusion entre Habyarimana ou son parti, le MRND et l’intérêt général. Habyarimana n’était le Rwanda.

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