les conditions d'un désarmement des FDLR ne sont pas réunies

KINSHASA, 15 novembre 2013 (AFP) – Les rebelles rwandais des FDLR, installés en République démocratique du Congo (RDC) depuis 1994, sont prêts à déposer les armes mais les conditions de leur désarmement ne sont pas réunies à l’heure actuelle, a déclaré vendredi à l’AFP un de leurs chefs.

« Nous sommes convaincus que nous pouvons déposer les armes aussi longtemps que le gouvernement rwandais ne vient plus en RDC », a dit Wilson Irategeka, secrétaire exécutif par intérim des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP.

« Notre problème c’est que le gouvernement de Kigali n’a cessé de venir en RDC pour tuer les réfugiés rwandais », a déclaré M. Irategeka, dans une allusion à l’implication du Rwanda dans les deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003) et au soutien imputé à Kigali de plusieurs rébellions actives dans l’Est du Congo au cours de la dernière décennie, et tout récemment à celle du M23.

« Le gouvernement de Kigali utilise les Raï Mutomboki et les maï-maï Sheka […] pour venir tuer les réfugiés rwandais », a-t-il ajouté en faisant référence à deux groupes armés avec lesquels les FDLR s’affrontent régulièrement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, dans l’Est de la RDC.

« Tant que nos réfugiés sont toujours sous la menace des bombes et des armes, c’est difficile pour nous de déposer les armes », a encore déclaré M. Irategeka. Le président congolais, Joseph Kabila, a lancé fin octobre un ultimatum aux différents groupes armés présents au Congo, les enjoignant d’abandonner la lutte armée ou d’y être contraints par la force des armes. Le 5 novembre, après sa victoire militaire contre les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), le gouvernement congolais a annoncé qu’il lancerait sous peu une offensive pour débarrasser le pays des FDLR, milice qu’il a été régulièrement accusé d’instrumentaliser et de soutenir dans sa lutte contre certains groupes rebelles.

Opposés au régime tutsi de Paul Kagame, qui s’est installé à Kigali en 1994, ils ont pour objectif la chute du pouvoir rwandais actuel, mais affirment voir dans le « dialogue avec le gouvernement de Kigali […] la seule voir pour obtenir une paix durable au Rwanda en particulier et dans la région des Grands Lacs africains en général ».

AFP