LES FORCES DÉMOCRATIQUES DE LIBÉRATION DU RWANDA (FDLR),EN APPELLENT A LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE POUR PLUS DE FERMETÉ DANS LA RECHERCHE DE LA PAIX DANS LA RÉGION DES GRANDS LACS AFRICAINS

COMMUNIQUE DE PRESSE N° 02/PP/FDLR/NOVEMBRE/2012 DES FDLR

Depuis un peu plus de deux décennies, la région des grands lacs a été le théâtre de guerres récurrentes des plus sanglantes : de l’agression du Rwanda par le Front Patriotique Rwandais (FPR) à la énième invasion de la RDC par la rébellion du prétendu M23 en passant par la terrible tragédie rwandaise de 1994, le démantèlement par les armes des camps de réfugiés hutu rwandais à l’Est de la République Démocratique du Congo-RDC (le Zaïre à l’époque) en 1996 et le carnage sans fin qui s’en est suivi, la tentative de renversement du pouvoir à Kinshasa par l’armée rwandaise, la deuxième guerre du congo en 1998 sous la couverture du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) qui se muera par la suite en CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple), les successives opérations militaires coalisées contre les FDLR depuis 2009 (opérations Umoja Wetu, Kimya I et II, Amani Leo,…), sans compter de multiples rébellions et groupes armés pullulant dans la région ; le sang a tellement coulé, les femmes et filles violées, les populations civiles massacrées, déplacées et démunies de tout, les droits de l’homme et le droit humanitaire foulés au pied,… La situation est si grave qu’elle en appelle à la conscience de la communauté internationale et de tout un chacun pour que cela cesse, et c’est possible.

Les FDLR, quant à elles, restent convaincues que le problème des guerres dans la région peut être résolu s’il est abordé en tenant compte des vraies causes qui les génèrent. Les FDLR sont d’avis que l’épicentre de l’insécurité et de la destabilisation persistante dans la région se trouve bel et bien au Rwanda embrigadé par le belliciste général président Paul Kagame et sa clique au pouvoir. En effet, depuis un certain temps, le régime FPR a toujours justifié ses opérations militaires en territoire congolais soit par la chasse aux ex-FAR et Interahamwe, soit par la chasse aux FDLR.

Or, il suffirait de scruter les quelques événements ci- après pour mieux appréhender la réalité:

la planification, par le Rwanda, de la rébellion de l’AFDL qui visait la prise du pouvoir à Kinshasa
la destruction aveugle des camps de réfugiés hutu rwandais à l’Est du Congo par les armes et l’hécatombe qui s’ensuit,
le double affrontement des armées rwandaise et Ougandaise au sujet du contrôle de la ville de Kisangani respectivement en 1999 et en 2000,la création, par le Rwanda, des rébellions successives en RDC et soutien aux groupes armés locaux contre l’armée régulière congolaise,le refus de Kigali, pour des raisons inavouées, de condamner le M23 .

Tout compte fait, les FDLR n’ont cessé de décrier haut et fort l’intérêt manifeste du FPR dans l’insécurisation et la destabilisation de la région des Grands Lacs plus particulièrement l’Est de la RD Congo. A titre d’illustration, il y a lieu de relever quelques éléments qui suscitent son intérêt:

un militarisme outrancier qui a toujours caractérisé le régime du FPR, des visées hégémoniques inavouées,
la pérennisation des guerres pour occuper et entretenir ses militaires en surnombre, la volonté délibérée d’entretenir le théâtre d’opérations en dehors des frontières rwandaises, la stratégie de distraire ou détourner l’attention de l’opinion tant nationale, régionale qu’internationale sur les vrais problèmes internes au Rwanda.

Ainsi,les FDLR se doivent-elles de dénoncer et de condamner sans réserve les exactions accompagnant l’insécurité dans la région par lesquelles le régime du FPR s’est toujours distingué:

l’obstination à l’orchestration des guerres à répétition surtout à l’Est du Congo,
le non-respect du principe d’intangibilité des frontières, le mépris et la violation des sacrés principes des Nations Unies et de l’Union Africaine en rapport avec la souveraineté et l’intégrité territoriale des États, le pillage sans scrupule des ressources minières et forestières de la RDC, la chasse aux sorcières contre les opposants réels ou supposés tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, appauvrissement du bas peuple au profit des guerres insensées.

Sur ce, les FDLR se refusent à continuer de servir de bouc émissaire au pouvoir de Kigali pour tous les maux qui endeuillent la région. Les FDLR ont toujours manifesté leur ferme volonté de s’inscrire dans la logique de la paix mais chaque fois leurs efforts se sont heurtés à la mauvaise fois de Kigali qui préfère l’épée à la paix. Kigali, en effet, ne manifeste aucun intérêt à ce que la question des FDLR soit réellement résolue car leur présence en RDC lui sert régulièrement de prétexte pour assouvir ses visées.

C’est pourquoi le FPR met tout en oeuvre pour se défausser sur les FDLR en leur faisant endosser la responsabilité des multiples exactions que son armée commet ou fait commettre à travers des groupes armés pour la plupart de sa création. Rien de surprenant du moment que les acteurs qu’il utilise dans ses coups bas sont pour la plupart les criminels de grand chemin recherchés par la justice pénale internationale.

Les FDLR estiment qu’il est grand temps que la communauté internationale fasse preuve de plus de fermeté envers le régime belliciste du FPR qui se fait passer pour un grand artisan de la paix et dont les geignements permanents l’identifient à une pitoyable éternelle victime de la tragédie de 1994, ce qui lui attire la sympathie et la compassion de la communauté internationale qui, du coup, le laisse faire à sa guise.

En définitive, les FDLR croient fermement que la paix dans la région est possible si la volonté politique est là pour la conquérir. Les efforts soutenus sont donc à consentir pour trouver la source de ces guerres dans la région.

Les FDLR restent convaincues que les racines du mal régional demeurent l’attitude belliqueuse, hautaine, outrecuidante, hégémonique,… du régime dictatorial sanguinaire du FPR et préconisent, en guise de voies de solution ce qui suit:

1. La communauté internationale devrait prendre conscience de la situation combien catastrophique et explosive qui prévaut dans la région du fait des guerres fomentées par le régime du FPR et s’implique activement et sans complaisance pour y mettre fin.
2. La communauté internationale devrait user de plus de fermeté pour ramener le régime du FPR à l’ordre et à la raison:
l’obliger à respecter ses engagements internationaux
le contraindre, sous menaces de sanctions, à cesser tout soutien au M23 et autres groupes armés
le forcer d’organiser, à l’instar d’autres pays de la région, un dialogue inter-rwandais hautement inclusif afin de résoudre l’épineux problème rwandais.
3. La communauté internationale devrait se libérer de tout préjugé sur les FDLR qui, en réalité, constituent l’un des maillons de la chaîne de solution au problème rwandais et leur réserver plutôt une écoute attentive dans la recherche de la paix dans la région.
4. Il faut identifier les véritables acteurs et les impliquer dans la recherche de la paix, la stabilité et la securité de la région des Grands Lacs.

Fait à Masisi, le 21/11/2012

La Forge Fils Bazeye (sé)
Commissaire à l’information et Porte-parole des FDLR
Contact: jtsinda_bisura@yahoo. fr