Les portables de Patrick Karegeya détectées au Rwanda

L’un des principaux suspects dans la mort de l’opposant rwandais Patrick Karegeya est un homme du nom d’Apollo Kiririsi. La police cherche à confirmer son implication dans cette affaire. Elle n’a toujours pas livré les résultats de l’autopsie, ni le contenu des vidéos des caméras de surveillance de l’hôtel. Où en est-on ? Éléments de réponse.

À 19h46, mardi 31 décembre, Patrick Karegeya et son neveu échangent des messages. Cet échange est la dernière preuve de vie de l’ancien patron des renseignements extérieurs du Rwanda pour sa famille. Quelques minutes plus tard, sa voiture entre dans le parking de l’hôtel Michelangelo à Johannesburg. A 20h10, enfin, quelqu’un pénètre dans la chambre où l’ancien chef des renseignements extérieurs du Rwanda sera retrouvé mort le lendemain.

« Quand on m’a demandé d’identifier le corps, j’ai remarqué une bouteille à moitié vide sur une table, mais pas de verres, explique le neveu de la victime. C’est pour ça que j’ai pensé au départ qu’il avait été empoisonné. » La thèse de l’empoisonnement est d’ailleurs celle qui a commencé à circuler sur internet. Mais l’enquête préliminaire de la police a démontré qu’il s’agirait plutôt d’une mort par étranglement.

Plusieurs assassins

Patrick Karegeya était recouvert d’un drap, ce qui – avec le panneau « ne pas déranger » – a longtemps dissuadé le personnel de l’hôtel d’importuner l’occupant de la chambre qu’il croyait endormi. Les assassins ont donc eu largement le temps de fuir. Selon une source sécuritaire sud-africaine, plusieurs assaillants auraient en effet quitté le pays dans la nuit.

Les téléphones de la victime

Les trois téléphones de la victime, qui étaient éteints depuis sa mort et dont son entourage déplorait la disparition, ont été rallumés ce vendredi 3 janvier 2014 l’après-midi. Sur les applications mobiles de messagerie instantanée, Patrick Karegeya était signalé comme « en ligne ». Les messages envoyés après sa mort étaient soudain mentionnés comme lu. Selon certains médias rwandais, les trois téléphones de la victime ont été détectées au Rwanda même par la sécurité sud-africaine. Mais La police s’est refusée à commenter cette information.