Par Jean Claude Nkubito
Cette matinée est un soulagement pour moi et je sais qu’elle l’est pour beaucoup d’autres qui l’assument et d’autres qui se taisent. Diane et Maman Diane ont droit de respirer l’air d’une semi liberté après cette libération provisoire. Je ne peux que dire merci à Dieu, il fera tout le reste. Dieu est, cela suffit et c’est le seul et unique ami fidèle.
Je dis bien un soulagement et non une satisfaction. Je ne serai jamais satisfait vues les conditions qu’endure encore un nombre important de prisonniers politiques dans les prisons rwandaises. Et pourtant, ces hommes et femmes, s’ils étaient libérés aussi, ils pourraient contribuer au développement socio-politico-économique de ce pays dont les autorités clament incessamment l’intention de le voir avancer.
Le Rwanda n’avancera que grâce à ses citoyens car c’est la seule et unique richesse dont il est sûr de disposer. Et ces citoyens ne pourront faire avancer leur pays que s’ils jouissent de tous leurs droits élémentaires y compris la liberté de penser et de s’exprimer. La place des citoyens engagés pour l’avenir de leur pays ne doit jamais être la prison, car loin de corriger, la prison fait souffrir, isole et rend aigri.
Je rêve encore de voir, avant la fin de cette année, Déo Mushayidi libre ainsi que tous les autres prisonniers politiques sur lesquels le pays devaient par ailleurs compter pour renforcer son projet d’avenir.
Je rêve aussi de voir le Rwanda penser à un projet de cohésion sociale au sein duquel l’unité ne se fait pas contre mais avec.
Je réitère de nouveau mon soulagement, car aujourd’hui, Maman Diane et Diane pourront prier chez eux et légèrement dormir. Elles pourront communiquer avec Anne et son frère qui étaient eux mêmes en quelque sorte en prison car ils passaient leur temps entre la maison, la prison, les tribunaux, les tracasseries administratives….ça devenait plus que trop.
Imana isingizwe kandi ishimwe.
https://youtu.be/Bd-RMYgILMc
