Ouverture de négociations entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23

Une délégation du gouvernement de la RD-Congo devait arriver, jeudi 13 septembre, en Ouganda, pour ouvrir des négociations avec les représentants du Mouvement du 23-Mars.

« Une délégation envoyée par Joseph Kabila doit arriver aujourd’hui à Kampala (Ouganda) pour nous rencontrer », a appris jeudi 13 septembre à La Croix l’un des responsables du Mouvement du 23-Mars (M23), la rébellion issue des rangs de l’armée congolaise qui s’est soulevée au mois d’avril dans le Kivu (est de la RDC).

PRISE DE CONTACT AVEC LES DEUX PARTIES

Selon ce responsable, le président« Joseph Kabila a accepté notre proposition d’entamer des négociations, ce qu’il refusait jusqu’ici ». Il l’aurait fait savoir aux rebelles par l’intermédiaire du président ougandais, Yoweri Museveni, qui avait été mandaté pour jouer le rôle d’intermédiaire entre les deux parties par les chefs d’État de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs, réunis du 7 au 8 septembre à Kampala (Ouganda). Une information démentie par Kinshasa.

« Je confirme que le président ougandais a reçu de la part des chefs d’État de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs, la mission de prendre contact avec les deux parties pour entamer les négociations. Nous avons accepté avec la RDC cette mesure et nous attendons l’arrivée de leur délégation à Kampala », a confirmé depuis Kampala le président du M23, Jean-Marie Runiga, joint jeudi 13 septembre au téléphone par La Croix.

CONTRÔLE DES VILLES DE BUNAGANA ET RUTSHURU

Le M23, d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégré dans l’armée congolaise après les accords de paix de Kinshasa en 2009, contrôle depuis juillet dernier les villes de Bunagana et Rutshuru, à la frontière ougandaise.

« Nous nous sommes soulevés pour deux raisons : pour que nous soyons traités dans l’armée congolaise comme le prévoyaient les accords de Kinshasa. Et puis, nous souhaitons en finir avec la mal-gouvernance au Congo. Nous ne voulons plus que notre pays soit pillé par ceux qui le dirigent », explique cette même source.

« Le M23 est moins animé par des raisons politiques qu’économiques », nuance Cyril Musila, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

« Affectés dans le Kivu, certains anciens du CNDP en ont profité pour s’enrichir en participant au trafic de minerais, poursuit-il. Pour lutter contre ce système, Kinshasa a décidé de les redéployer hors du Kivu. Pour protester contre cette décision, certains ont pris le maquis, avec à leur tête Bosco Ntaganda, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. »

« CRIMES DE GUERRE À GRANDE ÉCHELLE »

Le M23 n’est pas un mouvement isolé. Il serait, selon un rapport des Nations unies, directement soutenu par le Rwanda, lui-même accusé de fournir « du matériel militaire, des armes, des munitions et des fournitures diverses aux rebelles du M23 ». De son côté, l’ONG Human Rights Watch a accusé les rebelles de commettre des « crimes de guerre à grande échelle », dans un rapport publié mardi 11 septembre.

La rébellion aurait exécuté 33 personnes ayant tenté de quitter ses rangs. Elle aurait tué au moins une quinzaine de civils et violé 46 femmes et filles.« Faux, répond le mouvement, notre président, Jean-Marie Runiga, vient de créer une commission d’enquête sur les crimes qu’on nous reproche et invite toutes les ONG qui le souhaitent à intégrer cette commission pour participer à son travail. »

1 COMMENT

  1. Ariko aya mabandi ari mu yahe!
    Ngo arashaka kugirana ibiganiro na Leta ya Congo-Kinshasa!? Kabila aramutse abyemeye yaba afite VIRUS mu mutwe!

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