Pourquoi je soutiens le Professeur chercheur Charles Kambanda

La vérité blesse, dit-on. Mais il faut bien dire cette vérité pour vivre mieux et pour que la science se réconcilie avec la conscience. C’est cela la grandeur, la bravoure, le courage et l’honnêteté intellectuelle des chercheurs universitaires.

Vous le savez, nous le savons tous qu’un chercheur est un scientifique de haut niveau qui recherche, expérimente et fait progresser sa discipline : mathématiques, physique, chimie, biologie, médecine, mais aussi psychologie, histoire, sociologie, ethnologie…

Vous le savez, nous le savons tous également que le chercheur conçoit et conduit des projets de recherche concernant l’acquisition de connaissances abstraites ou spéculatives. Il vérifie des hypothèses par des expérimentations appropriées. Il élabore et organise les interprétations théoriques des expériences et des analyses. Il rend compte de ses travaux et de ses découvertes par divers moyens de diffusion : publications, conférences… Nihil novi sub sole!

Lorsque on est chercheur, on ne s’arrête pas sur un postulant ou une hypothèse, on continue, on fouille et on farfouille. On passe par les technique des 5 pourquoi et/ou d’Ishikawa et j’en passe car une vérité peut en cacher une autre et une cause peut en cacher une autre et ainsi de suite. Il faut  continuer jusqu’à atteindre la racine. Eh oui, un chercheur poursuit un idéal et un idéal n’est jamais atteint. On cherche, on cherche et on cherche encore!

Pour moi, Charles KambandaFilip Reyntjens, Bernard Lugan, Stephen Smith et Rony Brauman, ces hommes, qui étaient partis d’une vérité soumise et admise comme tel à une vérité fouillée et ouverte aux débats  sont des héros.

Rappelez-vous, pour ceux qui ont suivi le discours de ces hommes, du moins celui de Filip  Reyntjens,Bernard Lugan et Stephen Smith dans les années 94, 95, 96, 97. La vérité était biblique: les extrémistes hutu avaient descendu leur président pour l’empêcher de concrétiser ou de mettre en application les accords d’Arusha. La messe était dite et basta!

Je me souviens particulièrement de l’interview de Bernard Lugan sur RFI ou celle de philip Reyntjens sur différentes chaines de radio et télé en 1994.  Ces hommes étaient tellement crédibles d’autant plus qu’ils avaient enseigné à l’Université du Rwanda pendant plusieurs années tous les deux.

Pour Stephen Smith, je me souviens d’une conférence où avec Claudine Vidal ils essayaient de démontrer la méchanceté des hutu et l’implication de l’armée française dans le génocide. Du moins, j’ai pu retenir, ce jour là, une chose que j’ignorais ( je l’avoue).  Stephen Smith m’a expliqué ce qu’était le complexe de Fachoda. Je n’ai retenu que cela dans cette conférence.

>En écoutant les ragots et les contre-vérités, j’avais le cœur gros mais je faisais semblant d’être avec les autres en réalité le cœur n’y était pas. Dans notre belle langue on dit qu’un homme ne montre jamais ses larmes car elles coulent de l’intérieur.

Oui, ce jour là, j’ai pleuré car j’avais (j’ai) perdu les miens de deux côtés et je savais de quelle mort ils étaient morts et j’avais des informations crédibles sur leurs bourreaux respectifs. Mais ma vérité à moi, personne ne voulait en entendre parler.   Hors sujet me direz-vous, vous n’avez pas tout à fait tort. Mais, ce hors sujet est voulu car il a son sens et sa signification pour moi.

Être chercheur relève d’une force extérieur qui habite la personne qui fait ce métier. C’est un virus. Il faut toujours chercher et en cherchant, les vérités se chevauchent et parfois s’entrechoquent jusqu’à ce qu’une vérité prenne le dessus et sort du lot. Il faut avoir le courage de la publier et de la soumettre à la confrontation d’autres vérités discordantes. C’est ce courage là, c’est cette témérité, c’est cette bravoure qu’ont eu ces hommes.

Aujourd’hui, le discours de ces hommes a évolué. Et ce que j’aime le plus dans leur intonation, c’est qu’ils s’accordent sur un point. Nous savons maintenant que…. ce qui veut dire qu’avant ils avaient véhiculé une autre vérité ( fausse) que la vérité ( vraie) qu’ils ont maintenant.

En tout cas,  lorsque je lis les publications de Filip  Reyntjens, Bernard Lugan et Stephen Smith ou lorsque j’entends les différentes déclarations de Charles Kambanda et de Rony Brauman sur différentes chaines de radio, je pleure encore. Je verse des larmes mais des larmes de joie et d’espoir. J’ose croire que demain sera beau.

L’attente risque d’être,  peut-être, longue. Mais, quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit par se lever, dit-on. Mais on entend aussi en dire que Rome ne s’est pas construit en un jour.

Alors oui, je soutiens Charles Kambanda. Il a démontré ses qualités de chercheur et son ouverture d’esprit. Et mieux encore, il n’a pas peur de confronter les résultats de ses recherches à toute critique scientifique. C’est cela aussi la qualité d’un chercheur.

Maurice Shankuru