Quatre partis de l'opposition rwandaise en exil forment une coalition

Réunis à Bruxelles samedi 1er mars quatre partis d’opposition ont décidé de former une coalition intitulée coalition des partis politiques rwandais pour le changement. Le RDI de l’ex-Premier ministre Faustin Twagiramungu, initiateur de cette réunion, en fera partie, ainsi que l’Union démocratique rwandaise et l’alliance FDLR-PS Imberakwuri. Trois autres partis d’opposition présents à Bruxelles ont refusé de s’engager, mais ne ferment pas la porte au processus qui vise à rapprocher les formations d’oppositions. La coalition devrait affiner ses statuts et son code de conduite d’ici la conférence de presse de présentation prévue à Bruxelles mercredi 19 mars. Un pari réussi, déclare Faustin Twagiramungu dans une interview à RFI.

La réunion a été un « succès », d’après Paulin Murayi, président de l’Union démocratique rwandaise (UDR) et futur signataire de la déclaration finale.

Mais la présidence de cette coalition devrait revenir à l’initiateur de la réunion, l’ancien Premier ministre Faustin Twagiramungu pour le parti RDI (Rwanda dream initiative), la première vice-présidence devrait être attribuée à l’alliance FDLR-PS Imberakuri, et la deuxième vice-présidence à l’UDR.

Cette coalition – selon Paulin Murayi de l’UDR – devrait être présentée à la presse lors d’une conférence mercredi 19 mars à Bruxelles. On attend toujours les détails, mais les partis signataires devraient conserver une importante marge de manoeuvre, autonomie notamment au niveau de leurs prises de position sur la politique intérieure rwandaise.

En revanche, ils devraient unir leurs forces au niveau de la diplomatie, et surtout au niveau de la pression exercée sur Kigali pour demander des négociations afin de permettre le retour des réfugiés.

« Ce sera indéniablement notre premier acte », a déclaré Paulin Murayi, qui a minimisé la politique de la chaise vide adoptée cet après-midi à Bruxelles par plusieurs autres formations politiques d’opposition, dont les forces démocratiques unifiées, les FDU, qui estiment, selon un membre joint par RFI, que « ces partis se lancent dans une coalition de manière précipitée sans rien approfondir ».

Une coalition pour faire pression sur Kigali

L’objectif de la coalition de l’opposition n’est pas l’échéance des élections en 2017 au Rwanda, c’est surtout – insistent les signataires – d’accentuer la pression sur Kigali pour obtenir, avec l’aide de la communauté internationale, un dialogue sur la question du retour des réfugiés rwandais.

A cette fin, la coalition aura compétence exclusive dans le domaine des relations extérieures. Les prises de position de chacun des partis membres de la coalition sur les affaires intérieures devront par ailleurs faire l’objet de concertations.

La marge de manoeuvre des partis membres et les objectifs de la coalition n’ont pas été bordés de façon suffisamment approfondie, ont estimé des participants à la réunion qui ont refusé d’apposer leurs paraphes.

C’est le cas des FDU qui préfèrent attendre leur congrès avant de s’engager. Une position recevable, selon l’ancien Premier ministre Faustin Twagiramungu, à qui devrait échoir la présidence de la coalition, qui pourrait à long terme devenir un parti unique d’opposition après une éventuelle fusion des membres signataires.

En revanche l’ancien Premier ministre a d’emblée rejeté la condition posée par le parti PDP qui – rapporte Twagiramungu – souhaite que les FDLR changent de nom, et excluent certains membres de leurs rangs, à commencer par Sylvestre Maducumura, visé par un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes de guerre. L’un des responsables du PDP affirme que ces revendications concernant les FDLR sont partagées par tous les partis représentés à Bruxelles, à l’exception des FDLR et du PS-Imberakuri.

Avec RFi