RDC-RWANDA: QUI ONT MASSACRÉS LES GARDES PARC DE VIRUNGA À RUMANGABO?

Le convoi des compatriotes qui ont consacrés leur vie à la protection du Parc de Virunga est tombé dans une embuscade, et le bilan est lourd: 12 «rangers» ont été massacrés sur le champ. Outre les douze gardes, tous des hommes âgés de 23 à 31 ans, un chauffeur du parc a été tué ainsi que quatre civils «sans lien avec le parc».Trois autres personnes ont été blessées grièvement dont deux en état critique. D’ailleurs un des blessés serait déjà mort selon certaines informations ce qui ramènerait le nombre des morts à 18. Aussitôt, sans enquête et aucun indice retrouvé, cette attaque a été, avec une rapidité déconcertante, attribuée officiellement aux FDLR. C’est le coupable désigné ! Et pourtant les faits et l’histoire récente peuvent nous prouver le contraire. 

Avant d’en dire ,je vous laisse lire ces quelques paragraphes tirés de la lettre que j’avais, quelques semaines avant la défection de l’armée, co- adressée le 8 septembre 2011 au président Joseph Kabila et chef de la MONUSCO après avoir vécu et documenté plusieurs attaques menées par le militaires congolais d’obédience rwandaise sous le commandement du Général Bosco Ntaganda lorsque le CNDP truffé des éléments rwandais était une armée dans l’armée au Kivu :

« Alors que tous les espoirs de sécurité étaient permis après l’intégration accéléré » des groupes armés du Kivu dans les FARDC et le début des opérations contre les éléments FDLR dans lesquelles j’étais personnellement engagé en tant qu’officier supérieur des FARDC, certains militaires des FARDC ont transformés ces opérations en désastre humanitaire en commettant des agressions effroyables contre les populations, dont la dénonciation de ma part me vaut une menace bien réelle qui pèse sur mon existence physique. 

En effet, du 27 au 29 octobre 2009, 13 paysans, dont 3 femmes et un enfant, ont été délibérément massacrés par des militaires opérant nominalement sous le nom des FARDC, dans les villages de NGANDU, BUTEZI, KAKANGA et KASONGO. Pendant ce trois jours, alors que les villages d’ITABI, KIGALAMA et NGANDO étaient déjà libérés par nos forces, 27 femmes y ont été violées. Les conditions dans lesquelles ces viols étaient en général perpétrés visaient, outre l’effet de terreur, à avilir les victimes. La population de cette partie du territoire de Mwenga aurait été accusée faussement de connivence avec les FDLR. 

Au cours du mois de novembre 2009 les villages de ZOMBE, KIKINDI, KITAMBA, KALUNGU et BUGUMBU avaient été attaqués par les unités des FARDC se déguisant en éléments FDLR. Pendant ces attaques deux militaires des FARDC appartenant à la 322ème Brigade avaient même été appréhendés et exécutés par les paysans à coup des machettes. Le bilan de ces attaques, que j’ai qualifié de terrorisme d’Etat, a été catastrophique: 7 paysans ont été exécutés à bout portant, plusieurs cas des viols ont été signalés dont une fille de 17 ans qui était violée par cinq hommes parmi lesquels elle aurait reconnu deux visages. Les champs de paisibles citoyens ont été ravagés, les maisons et boutiques systématiquement pillés et les étangs des poissons se sont vu vider de leurs eaux. 

En date du 07 septembre 2009, certains militaires de la 15 ème brigade, après s’être déguiser, ont tendu une embuscade à une camionnette 4 x 4 tuant ainsi trois personnes au niveau de LUKITU.Dans ce véhicule, il y avait un policier qui avait reçu à tuer aussi un des agresseurs qu’on a identifié comme militaire des FARDC appartenant à la brigade précitée. Au cours de ce même mois les villages de KIFUKO, NTUKUMBI et MIGAMBA avaient été attaqués par « nos militaires » utilisant les mêmes méthodes: celles de se déguiser en rebelles hutus pour terroriser les populations afin d’accroître la confusion par manipulation des causes de la guerre et instrumentalisation de la « question FDLR ».

Les attaques contre les populations devenaient de plus en plus insupportables dans cette zone ou opère une dizaine de brigades des FARDC. Ces cas précités ne sont pas exhaustifs. Nos militaires ne faisaient aucun effort pour distinguer les cibles de l’ennemi des populations civiles lors des attaques, par exemple, contre NGANDU, NYAMBEMBE, KASILEMBO… La volonté de terroriser les paysans était bien visible dans le comportement de certaines unités des FARDC. Dans certains cas ou il ne s’agissait pas des attaques plus vastes, des groupes plus restreint de nos militaires et des soldats pris individuellement ont habituellement violés, tués, pillés et extorqués les biens aux civils sous le regard devenu indifférent de toutes autorités militaires. 

Excellences Messieurs, ayant constaté toutes ces violations des droits humains et lorsque j’ai compris que le complot était grand et qu’il avait des ramifications au plus haut niveau, j’ai enfin, décidé de briser le silence pour ne pas cautionner ces barbaries, qu’une certaine opinion met à l’actif des unités ex -CNDP, ex PARECO et autres militaires des FARDC. C’est ainsi qu’en date du 28 décembre 2009 j’ai écrit une note d’information au Chef de l’Etat Major Général des FARDC pour lui tenir informer du désordre qui règne en maître au sein des nos unités des FARDC »

N.B : Ces quelques faits savamment documentés dont la dénonciation m’avait valu une menace réelle sur mon existence physique pour vous donner une idée sur ce à quoi il faut s’attendre lorsque les militaires rwandais et assimilés sont en œuvre dans la région,comme c’est le cas actuellement à Rutchuru. 

Le carnage de ces compatriotes est à mettre à la tête de ceux qui ont laissés l’armée rwandaise entrer et opérer chez nous. Car aucune autorité congolaise ne peut dire qu’elle ignore le mode opératoire de cette armée terroriste. Lorsqu’elle entre en action au Kivu c’est pour laisser à son passage que les morts et la désolation. 

La stratégie habituelle du Rwanda a toujours été de prouver à la face du monde que les rebelles hutus constituent un danger et une menace pour sa sécurité afin de justifier la présence de ses militaires sur le sol congolais. Pour celà il faut commettre des massacres et viols au nom des FDLR. Même lorsqu’ils ne sont pas là, il faut les créer. 

Ainsi le Rwanda a ses propres FDLR mais aussi ses escadrons de la mort n’hésitent pas à se déguiser en rebelles hutus pour terroriser nos populations. Ça fait près de dix ans que j’avais dénoncé cette stratégie, preuves à l’appui ,y compris les noms des militaires et commandants sous la tenue des FARDC dont les actions consistaient à semer la terreur dans nos villages afin de pérenniser la cruauté érigée en stratégie. Aujourd’hui,les militaires rwandais qui opèrent à Rutchuru et Masisi sont généralement habillés en tenue de nôtre propre armé,y compris les insignes militaires. L’enquête menée récemment par la RFI en dit beaucoup. 

À l’époque,on ne voulait pas me croire jusqu’à ce que ,trois ans plus tard, deux rapports des Nations-Unis documentent clairement les liens étroits entre Bosco Ntaganda et un groupe des «FDLR» du régime de Kigali sous le commandement du Colonel MANDEVU,un chef «rebelle» hutu connu dans la région. Ce groupe ainsi que d’autres recevaient armes et munitions de la part de Bosco Ntaganda pendant qu’il était à la tête des opérations militaires au Nord et Sud-Kivu. C’est ce dit «rebelle hutu» qui avait d’ailleurs sauvé la vie à Bosco Ntaganda lorsqu’il était cerné à Masisi par les FARDC. Tout est clair dans ces rapports auxquels d’ailleurs nous avions eu l’honneur d’apporter notre modeste contribution par des renseignements clairs et précis livrés au groupe d’experts des Nations-Unis . 

Loin de moi la volonté de dédouaner les rebelles hutus rwandais de leur responsabilité dans certains crimes commis au Kivu, leur barbarie a dépassé l’entendement, moins encore la volonté de déterminer avec exactitude les auteurs de ce carnage de Rumangabo ayant fait jusque la plus ou moins 17 morts. Cependant vu mon expérience dans la rébellion du RCD, dans les FARDC et la Résistance congolaise (maï-maï) je peux vous assurer que plus ou moins 70% des crimes attribués aux rebelles hutus rwandais sont commis par les escadrons de la mort envoyés par le régime de Kigali.

Avant cette lettre dont les extraits sont ci-haut ,j’avais écrit à Joseph Kabila seul une correspondance en date du 30 juin 2011 pour dénoncer cette barbarie et lui prévenir de ce qui se préparait dans l’Est depuis 2009… Voici un extrait de ce document dans lequel je lui parle un peu de mon expérience vécue sous le RCD/Goma par rapport à l’«instrumentalisation de la question FDLR» impliquant principalement le Général Dan Munyuza ,l’un des piliers du régime de Kigali et actuel Inspecteur Généralénéral de la Police rwandaise. À l’époque il était Colonel basé à Cyangugu d’où il supervisait les opérations dans toute la région Sud-Est de la RDC. 

« Ces FDLR – Rasta étaient en majorité des hutus qui étaient rapatriés au Rwanda et qui ensuite ont été réarmés par Kigali et renvoyer encore au Congo pour terroriser la population. Ils recevaient régulièrement armes, munitions et argent par l’entremise du colonel DAN et Colonel MACHUM de l’APR. Pour cela les barbaries propres aux interhahamwes ne devraient pas cesser. C’est ainsi qu’ils se sont distingués par les viols massifs, les coupes des mains et des organes génitaux, les étranglements, les pillages suivi des destructions méchantes, les massacres et surtout leur méthode d’égorger les humains à coups de machettes…. ». J’étais moi-même témoin de cette barbarie organisée !

Le Rwanda n’a qu’un seule mission au Kivu : imposer la terreur ! Jamais il n’oeuvrera pour la sécurité du Congo et la stabilité de la région. Je suis trop peiné de constater que certains de nos dirigeants continuent encore à sacrifier les populations du Kivu face à cette menace rwandaise qu’il s’agit d’éradiquer. Hier on se plaignait de la complaisance du régime de Joseph Kabila face à cette barbarie rwandaise aujourd’hui ce qui est fait par les nouvelles autorités fait regretter dans une certaine manière Joseph Kabila. 

Des tueries se sont multipliées contre les populations congolaises (Hauts-plataux, Kalehe,Masisi, Rutchuru…) et les réfugiés qui sont traqués sans que la MONUSCO n’ait même la possibilité d’intervenir selon ce témoignage publié dans l’enquête de la RFI : « La Monusco nous a répondu qu’elle ne pouvait pas intervenir dans ces opérations, qu’elle ne pouvait pas s’opposer à la volonté du président Tshisekedi ».

Que cette cruauté rwandaise soit justifiée par le nom de Tshisekedi,je n’arrive plus à comprendre,je suis perdu… Franchement,avant qu’il ne soit trop tard,avant qu’on ne se retrouve étrangers chez-nous, avant que le coup ne soit fatale, avant que l’ennemi ne reussise là où il n’a jamais réussi….,il est impératif que le président de la République puisse
revoir son «DEAL» avec Paul Kagame. On ne peut pas leader sur le sang des congolais. Le règne de l’UDPS ne mérite pas cette image !

Marcelin CIKWANINE

26 avril 2020

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