RDC/Nord-Kivu : Vers une possible sortie de crise négociée

La République démocratique du Congo (RDC) connaît depuis avril dernier un conflit armé entre l’armée gouvernementale et la rébellion du Mouvement du 23 mars ( M23) dans la province du Nord-Kivu. Ces affrontements ont provoqué une recrudescence de l’insécurité dans l’est de la RDC et une instabilité sécuritaire causant des déplacements massifs de la population vers les pays voisins, soit environ 226 mille personnes selon Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat.

Le gouvernement congolais ainsi qu’un rapport des experts des Nations Unies ont accusé le Rwanda de soutenir militairement les rebelles du M23. Les chefs d’Etats des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands-Lacs (CIRGL) ont pris l’initiative de se réunir pour aider toutes les parties impliquées à trouver une solution afin de rétablir la paix.

L’idée de déploiement d’une force internationale neutre pour surveiller la frontière de ces deux pays, soutenue par la plupart de ces pays n’est pas encore mise en place. Après les trois premières rencontres à Kampala, pour statuer sur la mise en oeuvre effective de cette force neutre, ces chefs d’Etats ont pris l’ option d’un déploiement de cette force d’ici trois mois.

Mais avant ce déploiement, le Conseil de sécurité des Nations Unies projette d’organiser le 27 septembre prochain à New York un mini-sommet sur la situation dans l’est de la RDC, a annoncé Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, lors de son séjour du 8 au 11 septembre à Kinshasa.

Il s’est rendu également au Rwanda et en Ouganda où il a rencontré les autorités de ces pays. « L’idée de cette force est jusque là un concept, son mode opératoire doit d’abord être redéfini et entériné par le Conseil de sécurité lors de ce mini sommet », a expliqué M. Ladsous.

Joseph Kabila, président de la RDC a toujours déclaré vouloir résoudre cette crise par trois voies, dont celles politique, diplomatique et militaire, mais sans une négociation directe avec les rebelles du M23.

« Yoweri Museveni, président de l’Ouganda a pris la mission de prendre contact avec les deux parties (gouvernement RDC et la rébellion du M23) pour entamer les négociations », a indiqué Jean- Marie Runiga, coordonnateur politique du M23, cité le 17 septembre par un journal congolais.

D’après M. Runiga, son mouvement est prêt à prendre part à ces négociations et attend à Kampala l’arrivée de la délégation du gouvernement de la RDC. Mais Kinshasa a toutefois démenti cette information.

Les deux présidents du Parlement congolais (Senat et Assemblée nationale) ont annoncé le 15 septembre la mise en place d’une diplomatie parlementaire en vue d’appuyer la politique extérieur du pays orientée vers la fin des conflits armés dans le pays.

Le M23 est composé des anciens rebelles du Congrès nationale pour la Défense du Peuple (CNDP), intégrés dans l’armée congolaise après les accords de paix de Goma en 2009, desquels ils accusent Kinshasa d’une mauvaise application.

Ces rebelles contrôlent deux villes et quelques villages après d’intenses affrontements contre les Forces armées de la RDC (FARDC) soutenues par la force de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), faisant le déplacement de milliers de personnes vers l’Ouganda et le Rwanda.