Retour au calme ce vendredi matin au nord de Goma

GOMA (RDCongo) – Les belligérants sont restés sur leurs positions sans combattre vendredi matin 16 Novembre 2012 au nord de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), après des affrontements sanglants la veille, ont indiqué chacun de leur côté l’armée régulière congolaise et la rébellion du M23.

Mais malgré le retour au calme, les réfugiés affluaient sur Goma, la capitale du nord-Kivu.

Tout est calme, il n’y a pas d’affrontement, tout est revenu à la normale, a affirmé à l’AFP le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée pour la province du Nord-Kivu.

Le colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23, a également annoncé qu’il n’y avait eu aucun tir vendredi matin. Nous sommes revenus dans nos positions de jeudi après avoir repoussé l’ennemi de quelques kilomètres, a-t-il dit.

Jeudi soir, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, avait annoncé à l’AFP que les corps de 113 rebelles du M23 vêtus d’uniformes rwandais avaient été retrouvés sur les lieux des combats.

Le responsable rebelle a affirmé vendredi matin que son mouvement n’avait subi aucune perte mais que deux officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) avaient été tués. Selon lui, le gouvernement ne contrôle pas la situation.

D’après le porte-parole du M23, les FARDC restaient présentes sur trois axes et s’ils nous provoquent nous allons riposter.

Dans le centre de Goma, les écoles fonctionnent, les taxis circulent et la population vaque à ses occupations, a constaté un journaliste de l’AFP vendredi.

Dans le nord, proche de la ligne de front et où des écoles avaient fermé, les établissements scolaires et les activités commerciales reprennent dans un climat tendu – la population craignant de nouveaux combats.

Une crainte que nourrissent aussi les habitants des localités où se sont déroulés les combats. Vendredi matin encore de nombreuses personnes affluaient ainsi vers le camp de Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma et qui hébergeait déjà 57.000 déplacés arrivés par vagues depuis juillet.

Certains étaient bloqués en zone de combat et profitent de l’accalmie relative pour s’abriter au camp, pensant que les combats peuvent reprendre, a expliqué à l’AFP Jean-Claude Bambanze, président de la société civile du Rutshuru, en visite au camp, situé à 17 kilomètres de la ligne de front.

Il y a beaucoup de femmes et d’enfants. Des enfants arrivent seuls, a-t-il précisé. Selon lui, jeudi, des enfants surpris par les combats ont quitté leur établissement à la hâte et sont arrivés au camp encore vêtus de leurs uniformes bleus et blancs.

Globalement, des centaines de déplacés sont arrivés hier (jeudi) au camp à partir de 10h00 du matin (08H00 GMT), vec leurs enfants et leurs animaux de basse-cour, leurs chèvres, leurs moutons et quelques effets personnels, a déclaré à l’AFP un personnel du camp sous couvert d’anonymat.

Leur enregistrement est en cours dans le camp où l’accès à l’eau est difficile.

Un camp, aussi, dont semblent se rapprocher les rebelles du M23. Nous avons pris jeudi à 02h00 neuf positions autour de Nyiragongo, le territoire où se situe le camp, a affirmé à l’AFP le lieutenant-colonel Kazarama.

L’une de ces positions est une colline stratégique d’où nous pouvons voir les positions des FARDC, a-t-il ajouté.

AFP