Rwanda 2017 : Le paroxysme dans le sacrifice d’un peuple sur l’autel de la géopolitique.

Introduction

Que se passera-t-il au Rwanda le 04 août 2017 ? RIEN, sauf que tous les médias du monde rappellerons à l’opinion que Paul Kagame avait été longtemps désigné par les maîtres de ce monde pour devenir dictateur à vie du Rwanda. Rappelons, dans ce cadre, que Paul Kagame a obtenu, comme butin de guerre, le peuple hutu de ce pays et qu’il reste le pion et supplétif des superpuissances dans la région pour accomplir des tâches que ces superpuissances ne souhaitent pas exécuter directement. Ainsi, on ne verra pas de GI’s déployés directement et ouvertement dans la Région des Grands Lacs, mais les plans élaborés au Pentagone y sont appliqués à la lettre.

Le tintamarre que l’on entendra au lendemain du 04 /8/2017 aura pour but de rappeler qu’il faudrait chaque fois d’abord penser à cet état de chose ( le statut spécial du dictateur Paul Kagamé) avant d’éventuellement s’indigner de son éternisation au pouvoir, de ses crimes innommables impunis ou des violations graves des droits de l’homme envers le peuple qu’il a reçu en butin de guerre.

Comment en est-on arrivé là ? Genèse 

Tout remonte vers la fin des années 80. La Superpuissance américaine et son vieil allié anglo-saxon devenus les  seuls maîtres du monde. Le pays de l’Oncle Sam venait de sortir vainqueur de la guerre froide et commença par redessiner le monde selon sa  nouvelle vision.

Pour la région des Grands lacs en Afrique, il fallait y étendre son influence (anglo-saxonne) au détriment de la France devenue sa protégée et mettre la main sur des zones et régions riches en minerais en les faisant contrôler par ses multinationales qui doubleraient des Etats défaillants et dont l’autorité ne s’étendrait pas sur ces régions à cause des actions conçues et supervisées localement (milices, rébellions).

Le plan global 

Pour « implémenter » cette décision, il fallait d’abord disposer dans la région, d’un pied à cette terre pour ces superpuissances, une sorte de base d’où leurs actions jailliraient mais aussi d’un bras armé complètement à leur solde qui exécuterait la sale besogne à leur place chaque fois qu’il le faudra. Il fut donc décidé de faire du Rwanda un pied à terre de la superpuissance dans la région en y installa un régime illégitime, impopulaire et répressif dont elle se servirait pour faire imploser les faibles mais riches Etats voisins et pour protéger leurs multinationales qui devront piller au grand jour.

Il fut donc décidé de faire conquérir le Rwanda par les éléments tutsi de l’armée de l’Ouganda voisin. La conquête débuta le 01 octobre 1990. Cette guerre injuste et d’agression en violation flagrante du droit international, fut pourtant présentée par les mêmes superpuissances, qui étaient à sa base, comme une « guerre civile » et acceptée comme telle même par le gouvernement légitime du peuple agressé à son corps défendant. La guerre dura près de 4 ans pendant lesquels, les agresseurs, ces combattants tutsi, commirent d’innombrables crimes de guerre, des destructions et des déplacements forcés de la population (plus d’un million chassés des régions du nord en 1993), mais jamais dénoncés par les mêmes puissances pourtant promptes à crier quand les forces gouvernementales exerçaient leur droit de légitime défense.

Les mêmes superpuissances n’hésitèrent pas à soutenir et à encourager la conquête totale du pouvoir au Rwanda par les seuls tutsi alors qu’un accord de partage du pouvoir avec les autres ethnies était en vue. Malgré les analyses des spécialistes qui prédisaient un bain de sang qui accompagnerait la prise du pouvoir par la force des tutsi au Rwanda, les superpuissances qui, dans leur cynisme, ne voulaient que l’aboutissement de leur plan concocté pour la région, ont laissé faire. Il faut dire que ces superpuissances avaient repéré et promu le plus obtus et le plus cruel parmi ces combattants tutsi et lui avaient confié le commandement. Celui-ci n’est autre que Paul Kagamé qui, depuis plus de 26 ans, accomplit cette sale besogne et qui en est grassement payé. Ce fut le même qui n’hésita pas à faire tirer sur l’avion qui transportait deux présidents hutu au soir du 06 avril 1994, ce qui déclenchera des tueries de masse qui seront qualifiées par la suite de « génocide » et dont il profitera pour s’emparer de tout le pays trois mois plus tard.

Tout pour légitimer et pérenniser un pouvoir anachronique voulu par les superpuissances aux dépens du peuple

La clique tutsi venue d’Ouganda s’étant emparé du pays en juillet 1994, il fallait justifier comment cette anachronisme accompagné d’hécatombes a pu se réaliser et être applaudi. C’est simple : il sara simplement dit et enseigné que Paul Kagamé et ses tutsi sont venus d’Ouganda pou  « arrêter le génocide » et tout le monde doit répéter ce crédo sous peine d’être lourdement condamné, on ne prlera donc  pas de conquête du Rwanda par les armes.

Les Hutu chassés du pouvoir et même de leur pays peuvent nourrir des intentions de revanche ou simplement prétendre encore arriver au pouvoir, ce qui aux yeux de ceux qui ont promu Kagamé et sa clique tutsi constitue une menace.  a parade est simple : il suffira de les accuser de « génocide » ou alors de véhiculer « l’idéologie du génocide ». Ils sont ainsi à coup sûr et dans tous les cas politiquement hors-jeu.

C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la rapide création du TPIR dès 1994 et son travail sélectif pour remplir sa mission qui était de juger les crimes commis entre le 01 janvier et le 31 décembre 1994. Pour les mêmes superpuissances, il fallait lire « juger les seuls crimes commis par les hutu mais surtout pas ceux commis par les tutsi de Kagamé notamment pas l’attentat du 06 avril, l’élément déclencheur du « génocide ».

Comment Paul Kagamé a rempli et continue de remplir sa part du contrat

– Sur le plan intérieur :

Ayant reçu carte blanche de la part de ses créateurs, Paul Kagamé n’a pas fait dans la dentelle pour mater et soumettre à jamais selon les plans, la population hutu. Après l’avoir réprimée physiquement souvent dans des actions inhumaines destinées à frapper les esprits selon les théories de la CIA en matière de Guerre psychologique ( Kibeho 1995, Gisenyi, Ruhengeri 1997-2000) , il en est arrivé à la déshumanisation du Hutu et à son auto-culpabilisation pour péché originel par des séances de torture morale et de lavage de cerveau par des programmes come  Ndi umunyarwanda, Ingando, Intore

Le résultat de cette chosification du Hutu semble avoir dépassé les attentes même de Paul Kagamé et ses idéologues qu’ils commencent à s’en inquiéter. En effet le hutu du Rwanda  a tellement perdu confiance en lui-même qu’il est persuadé qu’il ne doit jouir d’aucun droit qui ne lui soit garanti par Paul Kagame.

En matière politique le sentiment que la chose politique est l’apanage ses seuls Tutsi est tellement encré que mêmes ceux qui sont présentés comme des cadres politiques hutu ne peuvent pas oser postuler à un poste politique s’il n’en est désigné par Kagame et encore cela dépend de quel poste. Conséquence : Paul Kagame  a de plus en plus du mal à trouver des Hutu de services qui se hasardent à l’accompagner dans ses simulacres d’élections. Pour un Hutu conscient et conditionné par la clique tutsi depuis 1994, le seul fait de se présenter contre Paul Kagamé même sur sa demande pour berner l’opinion internationale, cela constitue un crime de lèse majesté. Paul Kagamé a pourtant besoin de montrer au monde qu’il a bien battu, dans une élection, un candidat ressortissant de la majorité hutu. D’où pour la comédie du 04 août 2017, le recours à un jeune SDF hutu vivant en France pour ne pas se retrouver face au seul tutsi Frank Habineza venu comme lui d’Ouganda.

Enfin, l’une des décisions phares et radicales qu’il a prise est celle de bannir la langue française au Rwanda. Du coup, il remplissait la part de son contrat dans l’expansion de l’influence anglo-saxonne dans la région en évinçant la France, mais aussi il rendait analphabètes des milliers d’intellectuels hutu formés en français, dans un pays désormais dominé par des élites tutsi anglophones. En résumé donc, sur le plan intérieur, mission accomplie.

-Sur le plan régional

La première mission fut celle qui  lui fut confiée en 1996 pour servir de fer de lance pour chasser le maréchal Mobutu du pouvoir. Cette mission, qui était combinée avec celle de démanteler les camps des réfugiés hutu en massacrant ceux qui ne voulaient pas rentrer de force, fut une réussite totale. Moins d’un an plus tard, un chef d’Etat amené dans leur besace était installé dans le palais présidentiel à Kinshasa et un jeune officier tutsi rwandais devenait Chef d’Etat-major général des Forces Armées congolaises.

Depuis cette époque l’Est de la RDC est contrôlé en tout ou en partie par des milices armées créées et commandées par des FORCES SPECIALES de Paul Kagamé formées et équipées par la même superpuissance à la grande satisfaction des multinationales qui exploitent, via le Rwanda, et sous sa protection, cette région 20 fois plus étendue que le Rwanda même.

Bilan et perspectives

Le plan machiavélique des puissances anglo-saxonnes pour la région a été réalisé dans ses grandes lignes. Le territoire rwandais est devenu un champ d’expérimentation pour la déstabilisation régionale, les affaires mafieuses, les trafics des être humains, tout ça pour le compte des multinationales et des puissances anglo-saxonnes. En échange, un tyran sanguinaire tutsi qui sert d’exécutant zélé, a obtenu droit de vie et de mort sur un peuple conquis sans qu’aucune conscience ne s’en émeuve. La RDC, en attendant sa balkanisation qui verrait les territoires de l’Est devenir des possessions tutsi, est devenue une entité chaotique quasi ingouvernable au grand plaisir des employeurs de Paul Kagamé.

Quant aux perspectives d’avenir, elles ne sont guerre plus reluisantes pour les peuples opprimés. Les objectifs à court terme des mêmes puissances sont, en utilisant toujours leur joker Paul Kagamé, d’instaurer au Burundi voisin un régime « à la rwandaise » dans lequel le Tutsi dominerait la majorité hutu et sans lui donner aucune possibilité de réclamer ses droits car lui aussi serait accusé de « génocide » et traqué comme tel. Tandis qu’à long terme, le dépeçage des grands espaces étatiques jugés à leur l’état unitaire défavorable au Tutsi comme la RDC la Tanzanie, reste inscrit à l’agenda.

Que retiendra l’Histoire ?

A travers, l’Histoire beaucoup de peuples ont souffert et ont subi des injustices allant quelques fois jusqu’à leur disparition de la terre. L’histoire de leurs bourreaux ainsi que leur motivation sont chaque fois mal documentées si pas occultée. En ce qui concerne le peuple hutu du Rwanda, et bientôt de la région, l’Histoire retiendra qu’il fut cyniquement sacrifié sur l’autel de la géopolitique par les puissances anglo-saxonnes en abusant de la cruauté et de l’instinct de domination d’une clique conduite par un psychopathe tutsi repéré et conditionné  par elles et nommé Paul Kagame.

Les instances qui devraient jouer le rôle de Conscience de l’Humanité comme l’Organisation des Nations Unies ou les Confessions religieuses, auront, hélas ! été ou complices ou indifférentes. En tout cas, elles ne pourront pas dire qu’elles n’ont pas su.

Emmanuel Neretse