Rwanda Day Atlanta ou messe noire ?

Rwanda Day est cette Grand-messe annuelle instituée par le général Paul Kagame il y a quelques années et qui consiste à rassembler ses fidèles dans une des grandes métropoles occidentales pour qu’il chante ses louanges. Le but de cette manifestation à première vue ridicule et propre aux dictatures ubuesques, est de vendre son image dans l’opinion occidentale via les médias chèrement payés, mais aussi de faire diversion sur les violations graves des Droits de l’Homme auxquelles se livre régulièrement l’homme fort du Rwanda dans le pays qu’il a militairement conquis en 1994.

Des coûts faramineux

Il y a d’abord le déplacement du président Paul Kagame qui coûte à l’Etat des centaines de milliers de dollars qui sont payés… au même Paul Kagame. En effet aussi incroyable que ça puisse paraître, Paul Kagame se déplace dans des jets privés loués par le gouvernement rwandais à une société privée dont il est propriétaire ! Peu de Chefs d’Etats y auraient pensé ! Ensuite, le général-président exige de séjourner dans un hôtel où une suite est au prix de vingt mille dollars par nuit.

Au Rwanda même, des centaines de citoyens sont sommés de faire le voyage et à leurs frais pour gonfler le nombre de ceux qui acclameront le dictateur en Occident. Enfin, des cachets exorbitants sont remis aux célébrités du monde qui sont priées d’apparaître dans ces rassemblements afin d’en amplifier l’écho dans les médias, auxquels il faut ajouter les dîners de gala qui leurs sont offerts à l’occasion.

Atlanta : Rwanda Day, édition 2014

Cette année, c’est la ville d’Atlanta qui a été choisie par le président Paul Kagame pour la grand-messe annuelle. Les organisateurs avaient fixés rendez-vous aux invités et aux convoqués pour le 20 septembre. Au Rwanda même, plus de 500 hommes d’affaires et cadres ont été obligés de payer 2000 dollars chacun pour faire le déplacement. Les ressortissants rwandais vivant en Amérique du Nord et qui sont des obligés du régime (étudiants, anciens réfugiés des années 60 et leurs descendants…) ont été aussi obligés d’y aller. Certains ont dû faire un voyage de plus de 20 heures de route pour en fin de compte apercevoir et entendre durant quelques minutes le dictateur Paul Kagame ânonner quelques phrases dans un anglais approximatif avec un accent ougandais, avant de se taper encore vingt heures de route.

Disparitions et cadavres flottant dans le lac Rweru

Le Rwanda Day 2014 tenu en septembre à Atlanta aura surtout été l’occasion au régime dictatorial de Paul Kagame de faire diversion sur ce scandale du siècle qui voit un gouvernement faire disparaître massivement ses propres citoyens à la manière d’une organisation mafieuse. Timidement, des organisations de défense des Droits de l’Homme comme Human Rights Watch et même l’Union Européenne commencent à s’inquiéter de ces découvertes des corps qui flottent dans les eaux rwandaises dont le lac Rweru et exigent des enquêtes. Le Rwanda Day d’Atlanta se devait donc d’enfumer l’opinion pour que ces disparitions passent inaperçues.

Méthodes terroristes non dénoncées

Que ce soit dans la capitale Kigali, dans la province du Nord (Ruhengeri) ou Ouest (Ngororero), les agents de Paul Kagame enlèvent les gens souvent à leur lieu de travail ou en pleine rue. Après quelques jours d’absence quand les proches signalent leur disparition à la police, celle-ci répond qu’elle en prend note mais qu’elle ignore où se trouve les disparus. Si la personne enlevée est célèbre (cas du musicien Kizito Mihigo), l’opinion s’émeut et après quelques mois la police est obligée d’avouer qu’elle la détient en secret. Mais pour les autres personnes anonymes, on n’entendra plus parler d’eux. Ce sont leurs cadavres que l’on repêche dans le lac Rweru.

Face à ce terrorisme flagrant pratiqué par un régime qui est censé assurer la sécurité de tous ses habitants, on se demande pourquoi cette situation n’est pas vigoureusement dénoncée par les puissances occidentales pourtant promptes à crier aux violations des Droits de l’Homme ou au terrorisme quand un mouvement comme Boko Haram ou cet Etat Islamique commettent un centième de ce que fait Paul Kagame. Au contraire, le terroriste prend plaisir à aller se prélasser dans les mégapoles de ces pays et même prend dans ses valises certains de ses prochaines victimes pour l’acclamer.

Jusqu’à quand le peuple rwandais continuera d’être laissé aux caprices sanguinaires du dictateur Paul Kagame ?

Jane Mugeni
22/09/2014

Source: musabyimana.net