RWANDA : La puissance médiatique de Kigali est étonnante

PAR

Alain Juppe constate à la minute 16’ de cette interview que : « La puissance médiatique de Kigali est étonnante »

« La puissance médiatique de Kigali est étonnante » – Ce constat est fait très souvent  – et assez cruellement – en France. On voit chaque jour combien cette puissance médiatique s’exerce de manière plus prégnante que partout ailleurs, essentiellement en petits comités très parisiens. On la trouve à l’EHESS, très influencée par l’enseignant José Kagabo qui fut jadis récompensé d’un titre de sénateur rwandais pour l’efficacité de l’entrisme dont il a fait preuve dans cette école où, grâce à lui, la vérité de Kagame est aujourd’hui parole d’évangile. Et, plus récemment, cette puissance kagamesque transparait au Grand Orient de France, lors de tenues blanches bien évidemment fermées au cours desquelles on écoute Guillaume ANCEL, fils spirituel d’Audoin-Rouzeau qui, lui-même a été formaté à l’école de Kagabo.

On ne trouvera pas la clef de cette puissance médiatique de Kigali en France mais à l’étranger où le poids des lobbies pro-Kagame , également très présents, reste néanmoins moindre.

Car les Africains ne sont pas dupes, même s’ils ne peuvent que constater les errements de l’Occident. Quelques voix s’élèvent aujourd’hui. Ainsi la diplomate congolaise Justine M’Poyo Kasa-Vubu[1] a tenu à s’exprimer publiquement sur l’infiltration rwandaise dans les institutions américaines. Elle parle aussi des institutions françaises. Entre autres, elle s’est exprimée très clairement lors d’une conférence de Presse donnée au Club Presse de l’Union Européenne à Bruxelles.

M’Poyo Kasa-Vubu y fait une description factuelle et détaillée de ce qu’elle a vécu aux universités de Los Angeles et Stanford aux USA, des avertissements qu’elle a reçus et des pressions qu’elle y a constatées au cours des différents briefings qui ont précédé et/ou suivi ses interventions universitaires. Elle indique comment, par la sémantique, qu’elle appelle « code de syntaxe » Kigali et ses seconds couteaux manipulent les faits et l’histoire.

Elle raconte aussi les craintes de certains rwandais qui, lucides, mesure « l’héritage de haine »  qui leur sera légué par Kagame.

Elle dénonce toute la corruption dont use Kigali pour séduire une certaine intelligentsia et ne recule pas devant l’exemple de la francophonie où on chercherait, dit-elle, à mieux encore infiltrer et soumettre les media français tels que RFI, France 24 et TV 5.

Juppe, très discret voire subliminal selon son habitude, et Mme Kasa-Vubu, plus passionnée et tranchante, se retrouvent donc dans une alliance assez inattendue. Il doit bien y avoir un gros fonds de vérité.

 

[1] Fille du premier président du Congo libre (1960-65), elle a été ambassadrice de RDC en Belgique. Elle  est actuellement   présidente de la diaspora congolaise.