Rwanda: L’assassinat de Rwigara Assinapol, dernier délice de capoue du Général Paul Kagame ?

« Il y a peu, Cecil Kami nous a replongés dans l’histoire antique d’Hannibal avec la deuxième guerre punique. Ce général Carthaginois venu par l’Espagne avec ses éléphants au IIIème siècle avant notre ère voulait en découdre avec les Romains qui avaient longtemps harcelé son père, le Général Hamilcal Barcas. Il traversa les Alpes pour s’emparer de Rome.

Une immense bataille fut livrée dans la plaine de Cannoe (Cannes). Le Général Carthaginois battit à plates coutures une armée de 80 000 légionnaires romains. Nous sommes en l’an 216 avant notre ère. Cette victoire fit d’Hannibal le plus redoutable guerrier de tous les temps. Cependant, dans l’euphorie et la folie de cette victoire, le Général Carthaginois va commettre une erreur stratégique qui lui sera fatale.

Au lieu d’aller prendre Rome dans la foulée, il a préféré donner du repos à ses troupes qui venaient de loin. C’est de ce fameux repos que sortira l’expression « Les délices de Capoue » savamment utilisée par notre Cecil Kami.

En effet, pour mieux se reposer, Hannibal ordonna à ses troupes de s’emparer de la ville de Capoue, au nord de Naples, afin d’y passer l’hiver. Ce choix n’est pas anodin car Capoue était alors la ville la plus riche et la plus luxueuse et donc le séjour par excellence de toutes les délices. Sodome et Gomorrhe.

Les soldats d’Hannibal succombèrent sous l’effet des plaisirs et des jouissances car le vin, les bains, les courtisanes eurent bien vite raison de l’humeur des combattants aguerris. Ils ramollirent leur âme et leur corps. Ils devinrent une armée alanguie ayant perdu toute combativité sur les couches molles des festins ; écrit Tite-Live.

Ils se la coulèrent douce donc dans cette dolce vita en oubliant qu’ils étaient en guerre. Les Romains eurent le temps de s’organiser et en 215 ils eurent leur revanche et Hannibal sera vaincu. D’où ce dicton devenu célèbre, « Hannibal, tu sais vaincre mais tu ne sais pas profiter de ta victoire »

Cela mérite un parallélisme avec le pouvoir d’Afandi. Dans mes différents articles, j’ai eu l’occasion de revenir sur les travers d’un pouvoir tyrannique qui n’a pas su transformer sa victoire sur la guerre en combat de la paix.

Dans son interview avec Agnès Mukarugomwa d’Ikondera infos, Sisi Evariste déclare ceci : Après la prise de la région de Bugesera par les troupes du FPR, nous avons regagné le Rwanda car nous avions compris que la victoire était inéluctable. Nous avons alors trouvé une région désertée par sa population. Le Bugesera était vide. Seules les troupes du FPR y circulaient. Lors d’une réunion avec Paul Kagame, ce dernier nous demanda d’aller vite chercher nos frères, nos parents pour qu’ils occupent les lieux rapidement et s’approprient les biens des personnes parties. Je fus le seul à lever le doigt et lui dire ceci : Afandi, vous allez prendre tout le Rwanda. Vous êtes chef de guerre, à la fin de la guerre, un chef de guerre qui a gagné, doit faire une déclaration de paix. Et cette déclaration doit être adressée aux vaincus. Comment osez-vous nous demander de nous approprier les biens qui ont leurs propriétaires ? Ne vont-ils pas revenir, n’auront-ils pas droit de revendiquer leurs biens ? Paul Kagame m’a dit ceci : « Nous avons été réfugiés. Eh bien, qu’ils deviennent réfugiés aussi. Après trente ans, ils pourront revenir et discuter avec nous ».

Ce qui confirme ce que nous avons toujours dit. La dérive du pouvoir fpérien revêt une volonté et un ordre venu d’en haut. C’est donc une politique, un mode de gouvernement et un système de gouvernance.

Dans l’un de mes articles j’avais soulevé la question de savoir si Paul Kagame n’était pas la réincarnation de l’Empereur Caligula. Comme Caligula, Paul Kagame a fait et fait assassiner tous ceux qui ont soutenu son ascension. Comme Caligula, Paul Kagame qui s’émerveillent devant l’agonie de gens qu’il fait assassiner. Le cas Rwigara en est une parfaite illustration.

En effet, lui, qui était grand financier du FPR, alors au maquis, a été enseveli encore vivant dans une bâche aux Maccabées avant d’être achevé quelque part et que son assassinat soit maquillé en un banal accident de circulation.

Enfin, comme Caligula, Paul Kagame s’émerveille de voir les gens qui étaient riches voire très riches auparavant, deviennent pauvres voir très pauvres parce qu’il leur a dépouillé de leurs biens. Là aussi, il n y a pas de bel exemple à donner que celui de Rwigara Assinapol.

Le milliardaire assassiné, reste à spolier et à appauvrir sa famille. C’est pourquoi, le pouvoir vient d’autoriser la démolition de son hôtel sous couvert du non respect des normes de construction. Faux ! La parcelle a été acquise longtemps avant l’arrivée du FPR et même la première pierre a été posée sous le régime Habyarimana. Les arguments du pouvoir actuel ne sont pas fondés.

Contre toute attente, le pouvoir a vu la famille résister contre vents et marées. C’est le combat de David contre Goliath. Comme David, Diane Rwigara a osé affronter Goliath. Comme Goliath, Paul Kagame sera vaincu sans aucun doute. Alors, les Rwigara seront-ils tous assassinés ? Seront-ils poussés à l’exil?

Paul Kagame adore tuer « He enjoys killing », c’est un tueur en série « He is a serial killer » avait déclaré le Général Kayumba Nyamwasa. Il a tué Rwigara, Karegeya, Dr Charles Murego, Docteur Gasakure et les autres. Il pourra même décimer tous les membres de leurs familles respectives. Mais, un jour, quelqu’un sortira de la foule et mettra fin à ses agissements. Et ce jour est si proche que jamais. Alors, l’assassinat de Rwigara Assinapol, le dernier délice de Capoue ? Qui vivra verra!

Maurice Shankuru