Rwanda: Yolande Makolo a traité le directeur de HRW de virus Ken Covid-20. Qui est-elle ?

Yolande Makolo

L’histoire de Yolande Makolo est intimement liée à celle de Jeannette Nyiramongi, épouse du président Paul Kagame.

Jeannette Nyiramongi est la fille de Murefu. La famille vit en exil à Bujumbura au Burudi quand en 1983, Murefu est accusé d’être en intelligence avec le Rwanda. Il est expulsé et se retrouve à Kigali où il est bien accueilli. Il recommence à faire des affaires. Il est tenancier d’un bistrot et d’une boîte de nuit au centre de la capitale, dans un immeuble appartenant à Matthieu Ngirumpatse, qui était alors président du MRND, le parti unique sous le régime du président Habyarimana. Un chèque de garantie locative est déposé par Jean Huss Mugwaneza, ami de la famille, et un homme d’affaires prospère. Il est le grand frère de Robert Kajuga, le célèbre chef des Interahamwe.

Jeune fille, Jeannette Nyiramongi se plaît à Kigali, dans l’oisiveté. Jean Huss Mugwaneza lui propose de l’aider à continuer ses études à Naïrobi au Kenya. Ce choix du pays est motivé par le fait que Jean Huss Mugwaneza a un marché juteux de fournir du gypse à l’usine CIMERWA, une sorte de roche servant de matière première à la fabrication du ciment. Cette pierre est importée des montagnes du Kenya où Jean Huss Mugwaneza a ouvert des chantiers d’exploitation. Il effectue de ce fait des séjours fréquents dans la capitale kenyane.

Malgré ce soutien, Jeannette Kagame tombe dans le pétrin. La voilà en difficulté et recueillie par la famille d’une certaine Spéciose Kayihura, mère de Yolande Makolo. Après quelques années, c’est à partir de cette famille que Jeannette Nyiramongi sera introduite auprès de son prince charmant Paul Kagame qui, en 1989, se hâte de se marier avant d’aller à la guerre.

Paul Kagame conquiert le Rwanda en juillet 1994. Il règne en maître à Kigali et est investi officiellement président en 2000. Jeannette Nyiramongi devient de facto la Première dame. Elle n’oubliera pas ses bienfaiteurs, à commencer par la famille Spéciose Kayihura qui l’a hébergée durant les mauvais jours à Naïrobi.

Voilà comment Yolande Makolo a atterri à la présidence de la République, chargée de la communication du président et que sa sœur Yvonne Makolo est PGD de Rwandair, compagnie nationale d’aviation.

Même les membres de la famille élargie de Spéciose Kayihura furent récompensés, à différentes époques : Viviane Kayitesi Kayihura, chef dans la Banque Rwandaise de Développement (BRD), puis en poste à Ankara en Turquie ; Teta Rutimirwa Kayihura, chef de la planification urbaine dans la ville de Kigali ; Eugene Kayihura, ambassadeur du Rwanda en Corée du Sud, en Tanzanie puis aux Iles Seychelles ; Tesi Kayihura, en poste à l’ambassade du Rwanda à Singapour ; Rema et Minego, membres du conseil d’administration du journal gouvernemental The New Times ; la mère d’Urujeni Manzi Bakuramutsa, actuelle directrice de cabinet de Paul Kagame, est la sœur de Spéciose Kayihura, …

Une autre information non moins importante est que le père de Yolande Makolo est un congolais (muluba) et son mari est le frère de Bosco Ntaganda dit Terminator, un homme de main du président Paul Kagame, condamné par la CPI à La Haye à 30 ans de prison pour des crimes commis en RDC notamment en Ituri.

 
Fort de ses relations avec la première dame, Yolande Makolo est devenue, au fil des jours, l’une des femmes les plus puissantes du « Nouveau Rwanda ». Dans sa fonction de directrice de la communication du président Kagame, c’est elle qui était en première ligne pour harceler, sur les réseaux sociaux, les présidents Pierre Nkurunziza du Burundi ou Yoweri Museveni de l’Ouganda, qui, comme on le sait, entretiennent des relations exécrables avec le président Paul Kagame.

Yolande Makolo a été remplacée par une autre femme du sérail, Stéphanie Nyombayire, mais elle reste dans les arcanes du pouvoir comme chargée des Affaires générales de la présidence de la République, un poste dont on ne sait pas trop ce qu’il contient comme attributions. C’est à ce titre qu’elle s’est attaquée à Kenneth Roth, Directeur de Human Rights Watch, en le traitant de virus Ken Covid-20.

Jean-Charles Murego
25/03/2020

Source: Echo d’Afrique