SOS EN FAVEUR DES HABITANTS DE LA VILLE DE KIGALI APPELLES A QUITTER LEURS BIENS SANS INDEMNISATION.

COMMUNIQUE DE PRESSE N° 008/P.S.IMB/013

Comme nous n’avons cessé de dénoncer les pratiques illicites, précipitées et irréfléchies que le gouvernement de Kigali continue à imposer à sa population avec des conséquences néfastes observées, ce qui est à la une actuellement est le projet de chasser de la ville de Kigali plus de dix mille de ses habitants (10.000) d’ici le 30 Mars 2013.

Comme il a été rendu public après leur réunion du 27 Mars 2013, le Mayor de la ville, Mr NDAYISABA Fidèle, ensemble avec les hautes autorités de la Ville de Kigali et les responsables des districts de la ville ont donné trois jours (3 jrs) à ces habitants pour quitter leurs maisons et leurs biens sans qu’aucune compensation ne leurs soit accordée. Les habitants concernés sont ceux du secteur de Gitega et du secteur de Kimisagara dans le district de Nyarugenge et ceux du secteur de Kimihurura,secteur Gisozi et du secteur de Gatsata dans le district de Gasabo notamment.

Les raisons avancées pour cette expulsion manu militari sans aucune compensation serait de les mettre à l’abri des catastrophes naturelles à la lumière de celles enregistrées les derniers jours où les pluies diluviennes ont emporté des biens voire même des vies humaines.

Toutefois, cela fait quelques jours que les responsables des secteurs et des districts avaient écrits dernièrement à certains habitants et dans certains cas tenu des réunions pour demander à ces habitants à se préparer à quitter les lieux dans les quatre-vingt-dix jours (90 jours). Ils demandaient aux propriétaires de trouver d’autres maisons et aux locataires de louer ailleurs.

Le parti social PS IMBERAKURI trouve que le fait que le gouvernement se soucie de la sécurité de ses concitoyens est en soi une bonne chose à féliciter, mais que c’est aussi son devoir. Cependant, Le parti social PS IMBERAKURI note que cette manière optée par le gouvernement de chasser sa population sans aucune compensation est à dénoncer car, c’est une pratique qui viole les droits fondamentaux de la personne humaine en ce qui est du « droit à l’habitat » dans ce sens qu’aucun autre logement ne leur est octroyé, ainsi que le « droit à l’alimentation » dans ce sens qu’ils sont coupés de leur source d’alimentation sans compensation non plus. Mettre en avant le fait que la terre appartient à l’Etat n’a pas de sens car l’Etat non plus ne peut pas exister sans sa population.

Ce qui est aussi étonnant est ce fait que ces habitants vont être chassés alors qu’il y a quelques jours seulement que les mêmes autorités de la ville de Kigali publiait les statistiques faisant état du fait que plus de quarante-cinq pourcent (45%) vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins d’un dollars par jour (1$/jour), soit moins de six cent cinquante francs rwandais par jour (650 Frw / jour . Ceux – là à qui on demande de quitter les lieux sont tous dans cette catégorie. On se demandera alors comment un gouvernement pourrait penser à la sécurité de ses concitoyens et qu’au même moment, le même gouvernement peut se retourner contre les mêmes concitoyens qui ont déjà un abri, qui continuent seulement à peiner pour trouver à manger au quotidien en les chassant de chez eux sans aucune compensation. Est-ce cette « Agaciro – valeur » dont on ne cesse de nous vanter ? Ou bien c’est une façon de chasser les uns de la ville pour qu’elle reste touristique.

Même si le gouvernement met en avant les dernières intempéries, on Remarque pourtant que c’est un programme prémédité. Pour commencer, on a mis en place une législation interdisant le droit foncier dans les bas-fonds. Est-ce que ces parlementaires, délégués de cette population, ont – ils pensé à leurs concitoyens au moment où ils élisaient ces lois ? En revanche, le gouvernement n’a – t – il pas recenser les biens de ces mêmes concitoyens et perçu des impôts sur leurs biens sur base de ce recensement ? Si le gouvernement estimait que ces biens n’appartenaient pas à ces habitants pourquoi il leur a demandé de payer les taxes des biens qui ne leurs appartiennent pas ? Si ces habitants avaient enflé la loi en s’y installant ou en y érigeant leurs biens ils en auraient été informés. Il est clair que ce recensement a plutôt permis d’identifier ces habitants et leurs biens et c’est sur cette base que certains sont chassés de la ville.

Le parti social PS IMBERAKURI estime plutôt que le gouvernement devrait prendre des mesures pour sécuriser ces endroits pour limiter dans la mesure du possible les conséquences de ces intempéries. Les moyens sont là, il manque la volonté. Si le gouvernement continue à mettre en avant le déplacement de ces habitants, qu’il leur trouve un autre endroit où aller et qu’il les aide à s’y installer convenablement. Si nous arrivons là où une autorité quelconque s’éternue et chasse ses concitoyens, où est cette « Agaciro » que nous chantons chaque fois ?

Le parti social PS IMBERAKURI rappelle également que cette décision vient malheureusement après plusieurs autres semblables. On se rappellera celle de Kiyovu ou celle du mont Rubavu où la population a été déplacée pour être confinée dans des shitings où elle croupit dans la misère, à l’abri de tout regard alors qu’aucun projet n’a été développé là où elle a été chassée. On ne peut pas non plus oublier ceux qu’on avait installés à Ruyenzi et qui doivent encore quitter sous prétexte qu’il n’y a pas d’infrastructures de base.

Et on nous dira que chasser quelqu’un de chez lui pour l’envoyer dans des shitings est bien le chemin pour la vision deux mille vingt (vision 2020) ? On devrait plutôt penser à ces habitants-là qui ont dernièrement laissé seul un de leur responsable de Kimihurura qui les avait réuni dans une réunion pour leurs demander de quitter leurs biens sans indemnités.
Restons unis dans ce combat pour la JUSTICE, L’AMOUR et le TRAVAIL.
Fait à Kigali, le 29 Mars 2013

Alexis BAKUNZIBAKE
Premier Vice – President