Sultani Makenga échappe à la mort!

Le cortège du chef rebelle Sultani Makenga, « commandant en chef » du M23 a essuyé des tirs nourris dimanche dernier de la part des hommes armés non autrement identifiés.

Ceux-ci lui ont visiblement tendu une embuscade sur la route Bunagana-Rutshuru. L’homme l’a échappé belle, dit-on. On compterait beaucoup de morts dans sa garde pourtant lourdement armée mais qui a été prise au dépourvu. La nouvelle est livrée par la Société civile du Nord-Kivu qui relayait des sources dignes de foi des villageois du secteur qui ont vécu cette attaque. Ils affirment que Sultani Makenga a échappé à la mort et qu’il fait tout pour dissimuler cette information pour ne pas montrer qu’il est en insécurité « dans son Etat ».

Ce n’est peut-être qu’une partie remise pour ce criminel de guerre, bras armé du Rwanda dans son plan d’exploitation illégale des ressources de l’Est de la Rdc et qui est sous sanction du Conseil de sécurité de l’Onu. Qui a donc tiré sur Sultani Makenga, l’homme qui a défait Bosco Ntaganda ? Là, tout le monde se perd en conjectures. Normal du fait que dans la zone concernée, opèrent plusieurs miliciens dont la plupart ont décrété une fatwa contre Makenga.

En premier lieu, les soupçons vont vers les forces résiduelles de Bosco Ntaganda, qui existent bel et bien sur cet axe. Pour eux Makenga est un homme à abattre pour les fortunes qu’il a fait connaître à leur chef Bosco Ntaganda au point qu’il se soit livré volontairement pour aller à Scheveningen, à la CPI où il croupit depuis un mois. Cela les « Ntangistes » qui l’ont vécu comme une humiliation ne le pardonneront jamais à Sultani Makenga. Il faudra aussi retenir le fait que tous n’avaient pas été défaits, une partie ayant fondu en forêt avec Ntaganda avant que ce dernier ne soit conduit au Rwanda sous protection de la Sécurité militaire. Ceux de ces hommes qui ne s’étaient pas livrés ne reconnaissent aucune autorité à Makenga et chercheront toujours à « lui faire la peau ».

Autre groupe de miliciens susceptible de tendre un traquenard au chef militaire du M23, est celui des Hutu FDLR. Il s’agit de la survivance des ex-FAR de Juvénal Habyarimana qui sont extrêmement dangereux envers tout le monde en commençant par des populations congolaises. Ce sont des durs à cuire qui ne reculent devant aucun obstacle. Ils ont passé toute leur vie sur les collines du Kivu, Kalachnikov à la main.

GROUPES ARMES AU SERVICE DE KAGAME

Ils sont connus pour être très actifs dans le secteur de Rutshuru-Bunangana-Parc des Virunga où ils se livrent au braconnage au point que lors de la guerre fratricide entre les deux ailes du M23, entre Makenga et Ntaganda, ils sont parvenus à occuper Rutshuru-centre que les deux ailes en guerre avaient déserté. Pour ces miliciens hutus, tous les groupes armés au service de leur ennemi mortel, Paul Kagame, sont à combattre tandis que leurs leaders sont à éliminer physiquement

Après la guerreNtaganda-SultaniMakenga et que le premier était caché en forêt au Nord-Kivu, à Kigali, James Kabarebe se faisait des soucis que Ntaganda ait le malheur de tomber sur les Hutu des FDLR. Ce qui arrive pour ce genre d’épisodes, c’est que le Tutsi, donc Ntaganda, allait regretter d’être venu au monde. Car les Hutu des FDLR peuvent aller jusqu’à « le manger cru », ce qui arriverait aussi dans le cas inverse lorsque le Hutu FDLR tombe entre les mains des chefs miliciens tutsi comme Ntaganda ou Nkunda. Cette explication suffit pour placer les FDLR Hutu comme probables auteurs de l’attaque du convoi de Sultani Makenga. Si ce sont eux, ils ne manqueraient naturellement pas de rééditer leur action.

Il y a aussi dans le même secteur certains combattants Maï-Maï qui ne sont pas de mèche avec Kigali et qui sont souvent alliés circonstanciels des FDLR Hutu. Eux aussi sont en mesure de tendre une embuscade au chef militaire du M23, Sultani Makenga qui, par cette attaque a montré sa vulnérabilité. Lui qui se considère comme l’homme le mieux protégé du Nord-Kivu. Mais qui a ce jour est entrain de déchanter.

Cette attaque est bien la preuve que l’Est de la Rdc connaît une extrême prolifération d’armes de guerre entre les mains de divers groupes armés, chacun imposant sa loi à la pauvre population dans son rayon d’action. Une situation qui rend ingouvernable le Kivu comme dans une folle réalisation du projet de « somalisation » de l’Est que chérissent certains voisins comme le Rwanda et l’Ouganda. Comme on le voit, la Brigade d’intervention de la Monusco avec seulement ses 3.000 hommes, aura une tâche ardue. A part le M23 dont la localisation est connue et qui est facile à frapper, venir à bout de la multitude d’autres groupes très volatiles et hypermobiles serait comme se battre contre des moulins à vent.

source: Direct.cd