Pendant que Kabila est en Angola,les combats font rage à nord de Goma

Selon Radio Okapi, les rebelles du M23 ont attaqué tôt ce jeudi matin les positions des Forces armées de la RDC (FARDC) par le marché de Rumangabo à 50 km au Nord de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Un officier militaire sur place affirme que l’armée régulière riposte aux tirs des rebelles qui tentent de prendre la localité de Rumangabo, pourtant reprise hier par les FARDC.

L’armée congolaise compte poursuivre sa progression vers le chef-lieu du territoire de Rutshuru, affirme un notable dans la région.

Les troupes loyalistes, en provenance des localités de Kibumba et Ruragi environ 40 km de Goma, sont déjà dans la localité de Katale, à une quinzaine de kilomètres de Rutshuru-centre, affirme un officier militaire.

Des habitants sur place affirment que les rebelles contrôlent depuis hier mercredi les localités Kiwanja, Kalengera ainsi qu’à Rutshuru-centre où un calme apparent règne après d’âpres combats qui les ont opposés aux FARDC.

Les rebelles du M23 au nord de Goma

La majorité de population de ces localités a trouvé refuge autour de la base des casques bleus de la Monusco.
Les FARDC étaient parvenues à repousser les rebelles au cours des combats qui ont eu lieu mercredi dans la matinée à Rutshuru-centre. Mais, des témoins sur place ont attesté que le M23, qui a renforcé ses troupes, avait repris le contrôle de cette cité l’après-midi.

Ces rebelles tenaient aussi leurs positions à Kalengera, 60 km de Goma, d’où les FARDC tentaient de les déloger, selon toujours des témoins.

La Mission des Nations unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) appuie les Forces armées de la RDC depuis le déclenchement de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) au Nord-Kivu. Le porte-parole militaire intérimaire de la mission onusienne, le commandant Thibaut De Lacoste a expliqué mercredi 25 juillet que ce soutien consiste dans un premier temps à la démonstration avant de recourir à la force si les rebelles franchissent la ligne rouge.

« Cette démonstration de force consiste en un survol bas de l’aéronef au-dessus des positions qui ont été identifiées et permet de passer le message selon lequel les individus au sol ont été repérés et qu’on peut les surveiller et suivre leurs évolution», a déclaré le commandant Thibaut De Lacoste au cours de la conférence hebdomadaire des Nations unies au quartier général de la Monusco.

Il a indiqué que le deuxième pallier consiste à « tirer des fusées éclairantes qui sont un peu visibles ».

« Elles ont pour but de dire : attention, nous ne vous avons pas seulement vu mais nous sommes aussi capables d’ouvrir le feu sur vos positions », a-t-il précisé.

Selon lui, les forces de la Monusco pourraient recourir aux munitions réelles dans le troisième pallier.

« Les munitions réelles sont délibérément tirées à côté des positions visées. Le message est clair : nous vous avons vu, nous sommes non seulement capables de tirer mais aussi de vous avertir sur les effets éventuels de nos tirs si vous franchissez la ligne rouge », a expliqué le porte-parole militaire intérimaire de la Monusco.

Toujours au Kivu, des sources au sein des FARDC font état de la présence à Goma de généraux tutsis banyamurenge ennemis jurés de Paul Kagame, il s’agit du général Mustafa Mukiza ancien commandant en chef du MLC ainsi que le général Patrick Masunzu célèbre pour avoir résisté à la subjugation de Paul Kagame sur les hauts plateaux de Mulenge durant la seconde guerre du Congo vont confronter le M23.

Entre temps Joseph Kabila, est arrivé, ce jeudi 26 Juillet 2012, à Luanda pour une visite de travail de quelques heures.
Le Chef de l’Etat congolais abordera, ce matin, avec son homologue angolais, José Eduardo dos Santos, des questions bilatérales et de la situation qui sévit dans ce grand pays d’Afrique Centrale.

Joseph Kabila va regagner son pays le même jour. A deux reprises et ce, dans un intervalle très court, Joseph Kabila avait dépêché tour à tour un émissaire auprès de Dos Santos. Le premier à effectuer le déplacement de Luanda fut le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda. Ce fut la première semaine intervenue après la publication d’un rapport de l’ONU sur le soutien de Kigali aux mutins du M23. Le second à avoir mis ses pieds au Palais présidentiel angolais, c’est l’ambassadeur itinérant Ghonda Mangalibi.

La rédaction