«J’ai été kidnappé», affirme l’opposant Paul Rusesabagina lors d’une audience à Kigali

Paul Rusesabagina, opposant rwandais dont l’histoire a inspiré le film Hotel Rwanda, assure avoir été « kidnappé » par les autorités rwandaises. C’est en tout ce qu’il a déclaré, vendredi 27 novembre, lors d’une audience, à Kigali, qui devait examiner sa demande de libération sous caution. Une première depuis son arrestation dans des circonstances floues, fin août, pour des accusations de terrorisme.

Avec la correspondante de RFI à Kigali, Laure Broulard

« J’ai été kidnappé. Ils ont pris tous mes papiers. Ils m’ont lié les jambes et les poignets et m’ont bandé les yeux », a déclaré Paul Rusesabagina devant la Cour.

C’était, selon un communiqué de la famille de Paul Rusesabagina, la première audience où l’accusé était défendu par un avocat de son choix, Maître Gâtera Gashabana, qui a affirmé que l’opposant avait été détenu au secret entre le 27 août, jour de sa disparition à Dubaï, et le 31 août, lorsqu’il a été présenté aux médias rwandais.

Ses accusations ont été rejetées par le procureur, Jean Cabin Habimana, qui a assuré que Paul Rusesabagina avait été arrêté à Kigali, selon des procédures régulières.

Lors d’une conférence de presse virtuelle, le 6 septembre dernier, le président Paul Kagame avait quant à lui laissé entendre que l’opposant était tombé dans un piège… Une version qui avait été confirmée par Paul Rusesabagina lui-même, dans une interview au New York Times. « Quand j’ai atterri à Kigali, je pensais être à Bujumbura, au Burundi », avait-il précisé.

Rappelons que Paul Rusesabagina, membre de la plateforme de l’opposition rwandaise en exil, MRCD, est visé par treize chefs d’accusation, tous liés à des faits de terrorisme. La date de son procès est encore inconnue.

1 COMMENT

  1. Si Rusesabagina a été kidnappé par la police politique au nom de l’Etat Rwandais, il est alors un otage du Rwanda.In doit être traité comme tel. Son unique et invariable défense: demander à l’Etat Rwandais sa libération pure et simple.
    Au regard des faits, son prétendu pays, la Belgique, est directement impliqué dans son kidnapping comme en témoignent les félicitations adressées à Kagame par le patron du service de renseignements belges pour son funeste exploit contre Rusesabagina.
    Par conséquent, elle ne demandera sûrement pas sa libération.
    Que faut-il faire? Si le Rwanda persiste dans son refus de libérer l’otage Rusesabagina, il faudra alors saisir le comité de l’ONU contre la torture.
    Le Rwanda est actuellement dirigé par Jennette Nyiramongi Kagame evec son groupe dit ici le Groupe de camarades de Bujumbura. Kagame est introuvé depuis mars 2020. Et pour preuve, tous les actes du gouvernement sont signés « Premier ministre » Ngirente Edouard. Celui-ci agit sur ordre de Nyiramongi Jeannette qui, en fait, assure la Présidence du Rwanda. Illustration: nomination de Nduhungirehe au poste d’Ambassadeur. Les ambassadeurs sont nommés par le Président, dit notre constitution. En cas d’absence temporaire ou non légalement constatée , aucune autre rwandaise n’est compétente pour nommer les ambassadeurs. Or, dans le cas présent, l’acte de nomination est signé « Ngirente Edouard, Premier Ministre ».
    Cet acte est conséquemment entaché d’illégalité manifeste. Il en est de mêmes des autres actes de nominations de haut fonctionnaires relevant de la compétence exclusive du Président de la République.
    Dès lors que le Rwanda est en fait dirigé par Jeannette Nyiramongi Kagame, une demande extra-judiciaire relativement à la libération de l’otage Rusesabagina peut être adressée à celle-ci. A défaut, si l’empêchement définitif de Kagame de diriger le Rwanda est avéré, celui qui a kidnappé Rusesabagina devra en assumer les conséquences. Nyiramongi Jeannette, en sa qualité de Présidente de fait du Rwanda avant et après la date du méfait, en assumera la responsabilité. Il est judicieux d’établir la chaîne de responsabilité dans la commission de cet acte c’est-à-dire établir la liste nominative des personnes directement et indirectement impliquées dans l’enlèvement de Rusesabagina.
    La loi rwandaise définit limpidement les mots prisonnier et otage. Celui-ci n’est pas prisonnier mais otage de l’Etat Rwandais. Par conséquent, il doit fermement refuser de répondre à toute question des juges rwandais Rwandais.

Comments are closed.