Paul Kagame : « Le rapport Duclert sur le génocide de 1994 est un grand pas en avant »

Dans un entretien exclusif accordé à France 24 et RFI lors d’une visite à Paris lundi, le président rwandais Paul Kagame qualifie de « grand pas en avant » le rapport dirigé par l’historien Vincent Duclert et publié en avril, un document qui concluait que la France avait une responsabilité « lourde et accablante » dans le génocide de 1994 au Rwanda. Le chef d’État africain ajoute que Kigali et Paris ont désormais l’opportunité de bâtir de « bonnes relations ».

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  1. Dans son entretien avec Marc Perelman de France 24, un de ses relais dans les médias français et la journaliste de RFI, Kagame, égal à lui-même, confirme ce que les Rwandais savent depuis des années et ce, devant des millions de téléspectateurs dont les Rwandais.
    En effet, la qualité première qu’il faut reconnaître à Kagame est qu’il ne nie jamais ses méfaits même s’il tente ensuite de les saupoudrer quelque peu. Que dit-il en l’espèce ?
    1/ Sur les crimes de masse qui ont été commis au Congo contre des millions de Hutu réfugiés et de Congolais, il dit que ces crimes est une pure invention des auteurs du Rapport Mapping et conséquemment, ils n’ont jamais existé. Mais, il a oublié que, sur ces crimes, devant des millions de Rwandais et étrangers, il a dit « qu’ils ont tué ceux qui devaient être tués et qu’ils ont rapatrié les rescapés ». Aussi, sur les mêmes crimes, il a dit que les Bahutu sont toujours nombreux au Rwanda et » qu’il regrette infiniment de n’avoir pas achevé le travail. » Ses dires cyniques constituent un mépris total à l’égard des Congolais et sont la preuve de la véritable nature de Kagame.
    2/ Sur le cas de la veuve de sa victime à savoir feu Président Habyarimana, il dit qu’il a établi une liste des génocidaires Hutu qu’il a adressé à la France et que la veuve Habyarimana est dans les premiers. Il confirme donc qu’il est l’accusateur en chef de la Veuve Habyarimana et qu’il et subséquemment à la fois loi, juge et justice au Rwanda. Les Rwandais le savent depuis des années. Il ne peut affirmer devant des millions de téléspectateurs du monde entier que Veuve Habyarimana est dans les premiers sur la liste des génocidaires que – s’il est l’auteur de cette liste et – s’il a vu personnellement ces noms. Etant précisé que la constitution rwandaise de 2003 qui a été révisée en 2015 consacre la séparation des pouvoirs au Rwanda, à savoir le Pouvoir Exécutif incarné par le Président, le Pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire caractérisé par l’indépendance et l’impartialité des juges rwandais. Ayant échoué de ses tentatives de réduire en cendre feu Président Habyarimana comme il l’a fait contre feu Mbonyumutwa, après l’exhumation de ses ossements, il entend réduire à néant sa veuve. Le fait d’avoir avoué publiquement qu’au Rwanda il est à la fois loi, juge et justice, même si ce n’est pas la première fois qu’il le dit, démontre irréfutablement le caractère fantaisiste de ses accusations, soit directement soit indirectement via son employé Alain Gauthier contre veuve Habyarimana. Si la France était un Etat dit de droit au sens exact du terme (l’Affaire Veuve Habyarimana prouve à suffisance le caractère relatif d’un Etat de droit qu’est la France), les juges devraient en tirer définitivement les conséquences.
    Au vu de tout ce qui précède, l’accusateur de la Veuve Habyarimana est Kagame et nullement le Rwanda.
    Pourquoi faut-il relativiser cet Etat de droit qu’est la France ?
    – Le 6 avril 1994, Kagame a assassiné le Président Habyarimana, mari de l’accusée et son cousin qui étaient dans l’avion qui a été abattu par Kagame (ses aveux sont sans équivoque).
    – Les morceaux des corps du Président Habyarimana et du cousin de la Veuve Habyarimana ont pu être identifiés vers 5 heures du matin, heures de Kigali.
    – Les 7 et 8 avril 1994 furent les jours de présentations sommaires de condoléances à la famille endeuillée d’une part et l’accomplissement des actes impératifs conformément à la tradition multiséculaire de notre pays, le tout dans un Etat en guerre.
    – En effet, il convient de préciser que vers minuit, les soldats du FPR qui étaient au CND (Assemblée Nationale) sont massivement sortis de leur cantonnement. Ils ont les premiers attaqué la Garde Présidentielle. L’action des commandos du FPR était d’une rare violence a dit devant le TPIR et dans son livre « RWANDA 1994 ET L’ECHEC DES NATIONS UNIES », un agent de renseignement de la MINUAR, Capitaine Amadou Dème qui logeait en face de la Garde Présidentielle. Ce n’est donc pas la Garde Présidentielle qui la première a attaqué ces commandos du FPR. Et pour preuve, ils n’ont pas détruit le CND, le nid des attaquants, alors qu’il était stratégiquement la cible prioritaire à détruire. Commandant de la Garde Présidentielle, Mpiranya, après avoir appris le décès du Président Habyarimana est allé à Kanombe et a participé à la recherche des morceaux des corps des victimes de l’attentat mortel. Informé de l’attaque foudroyante de la Garde présidentielle par les commandos du FPR, il est rentré précipitamment. Les canaux d’accès au camp de la GP avaient été d’abord neutralisés par le FPR. Il s’ensuit que de Kanombe au camp de la GP, il a mis plus deux heures. Il s’ensuit qu’il est arrivé au camp de la GP vers 4 heures du matin.
    – Le matin du 9 avril 1994, la France a évacué la veuve. Depuis lors, elle n’est jamais revenue au Rwanda
    Or, alors que l’inexistence des faits imputés par Kagame à la veuve Habyarimana n’est pas à prouver. Pour les juges et le Ministre de l’Intérieur français, la qualification juridique des faits qui ont été fabriqués par Kagame contre la veuve de sa victime à savoir le génocide des Tutsi doit être retenue. Pour rendre crédible les accusations de de Kagame, les médias français dont le Journal Libération, France 24 et RFI ont été et sont mis à contribution. Ils sont les relais de Kagame et son régime en France, en sur des actions à grande échelle des membres du Groupe Kouchner. Le Président Français, Emmanuel Macron est entré dans le club des amis de Kagame. Pour concrétiser la solidité de leur amitié, il a décidé que le 7 avril de chaque année, les Français doivent se rappeler du génocide des Tutsi par la parole et par les actes d’une part et nie l’existence des crimes de masse contre les Hutu Rwandais, le tout peu importe leur qualification juridique.
    3- Sur les crimes imputés aux soldats français au nom de leur pays, la France
    Kagame n’a pas changé d’un centimètre quant à ses accusations contre la France c’est-à-dire les dirigeants et les soldats français. Pour l’instant, il les adoucit. Il reprendra si la Cour de Cassation donne raison aux familles des victimes de l’attentat du 6 avril 1994. Le constat macabre et incompréhensible est les accusations du Professeur Duclert à la télévision rwandaise contre son pays à savoir le Prsident Mitterrand et les soldats français quant à leur responsabilité accablante dans le génocide des Tutsi. Le reste des dires de ce professeur français sont de purs jeux de mots à la française.
    Se poser alors la question de savoir si les juges vont exécuter l’injonction du Haut dirigeant français à savoir rejeter le pourvoi qui a été formé par les membres de familles des victimes françaises et par ricochet celui de la veuve Habyarimana c’est-à-dire consacrer ou légaliser le déni de justice contre les victimes françaises ou dire le droit et rien que le droit ou passer outre à cette injonction. Dans ce dernier cas sera de retour à la case de départ dans les relations entre Kagame et la France. En l’espèce, de deux choses l’une, soit satisfaire aux intérêts de Kagame c’est-à-dire commettre le déni de justice contre les victimes françaises, soit rendre justice pour les victimes françaises en vertu des missions lui sont conférées par les lois françaises. La séparation des pouvoirs a été consacrée par le constitution française. Les juges sont indépendants et accomplissent impartialement leur mission : rendre justice pour tous les Français en l’occurrence. Attendons pour voir si les juges français confirmeront cette séparation des pouvoirs et qu’ils sont indépendants et remplissent leur mission en toute impartialité. De même, l’arrêt de la Cour de Cassation confirmera le respect de la séparation des pouvoirs et l’indépendance des juges consacrées par la constitution française par le Président de la République Française, Emmanuel Macron.
    La poursuite ou le retour à la case de départ quant aux relations entre Kagame et la France est liée à l’arrêt de la Cour de Cassation qui sera rendu sous peu. La balle est donc dans le camp de Macron.

  2. J’ai lu quelques médias français et les réactions de certains Rwandais relativement à la présence de Kagame en France sur invitation de Macon, Président Français.
    Il me semble que le problème entre Kagame et la France n’est pas la prétendue responsabilité de la France dans le génocide dit des Tutsi mais les mandats d’arrêt internationaux qui ont été émis au nom du Peuple Français par le juge Bruguière.
    Que s’est-il passé ?
    Tout allait bien entre Kagame et la France sous Chirac. Entre Kagame est la France car il n’y a aucun problème entre le Rwanda c’est-à-dire les Rwandais et la France. Kagame car les crimes clairement mentionnés dans ces mandats d’arrêt ont été commis par lui et les soldats sous ses ordres à l’époque où il n’était pas Président du Rwanda.
    La France a annulé des millions d’euros de dette contractée par l’Etat Rwandais sous Habyarimana et Nsengiyaremye.
    La France a accordé des centaines de bourses exclusivement aux jeunes Tutsi.
    Le personnel administratif de l’Ambassade de France et du Centre Culturel de Kigali était à cent pour cent tutsi. La France a rejeté les demandes du bénéfice de réfugié politique formulée par les anciens collaborateurs du Président Habyarimana y compris ceux qui étaient à la retraite en 1994 au motif qu’ils figurent sur les listes des milliers de soi disant génocidaires qui ont été établies par Kagame, sachant qu’y figurent également ceux qui sont morts dans les années 80. Leurs relations se sont gâtées après l’émission des mandats d’arrêt internationaux ci-dessus évoqués.
    Qu’a fait Kagame ? Après l’émission de ces mandats, la réaction de Kagame a été rapide et sans équivoque.
    1/ il a décidé la rupture de relations diplomatiques avec la France sui du renvoi des diplomates français en poste au Rwanda dans un délai de 24 heures. Si tôt dit, si tôt fait.
    2/ il a décidé de détruire tout ce qui symbolise la France au Rwanda dont les archives en français, la fermeture des centres culturels à Kigali et à Butare.
    3/ Il a décidé l’interdiction de l’usage de la langue française dans tous les services publics rwandais dont les écoles et l’administration rwandaise, le renvoi pur et simple de tous enseignants qui ont échoué à l’examen d’anglais et/ou tous ceux qui ont contesté la décision unilatérale négative de Kagame, d’autres croupissent dans les geôles de Kagame pour atteinte à l’ordre public car tout évocation de la décision négative de Kagame dont les conséquences furent d’une extrême gravité pour des millions de jeunes rwandais étaient constitutifs de crime d’atteinte à la sécurité publique.
    4/ Kagame a humilié publiquement les dirigeants français alors que c’est bien lui qui les avait invités à la commémoration du génocide, baptisé génocide des Tutsi en 2008. Renaud Musolier, alors ministre de la Coopération a été humilié publiquement par Kagame. Il est sorti par les petites portes. Le point fort de Kagame est d’humilier publique toute personne à qui il n’accorde aucune considération.
    Kagame a juré devant de les Rwandais que de son vivant, aucun officier ou soldat rwandais ne sera juré par la France. Il a traité des dirigeants français de vaurien.
    5/ Kagame a crée une commission dite Mucyo qui, ensuite a été liquidé par les escadrons de la mort de Kagame dans bureau et lui a signé une mission de charger la France c’est-à-dire fabriquer les accusations contre la France. Ce qui fut fait.
    Il dit, tu (la France) m’accuse mes collaborateurs d’avoir assassiné les Français. Moi aussi, je t’accuse d’avoir commis le génocide contre les Tutsi. Et si ces mandats sont exécutés, moi aussi j’émettrai les mandats d’arrêt internationaux contre les personnes nommément désignés sur la liste de 35 personnalités civiles et militaires françaises.
    Au vu des faits pris dans leur ensemble, le problème entre Kagame est l’existence des mandants d’arrêt internationaux qui ont été émis par la France contre les officiers du FPR, auteurs présumés des crimes qui ont été commis contre les Français et nullement la prétendue implication des 35 personnalités civiles et militaires françaises.
    Il s’ensuit que le maintien et la poursuite des relations entre Kagame et la France sous Macron, nouvellement entrant dans le club d’amis de Kagame est sont liés à l’arrêt de la Cour de Cassation relativement à l’Affaire de l’attentat contre l’avion du Président Habyarimana qui a emporté trois citoyens français.
    Si le juge de Cassation annule l’arrêt de la chambre d’appel c’est-à-dire donner raison aux membres des familles des victimes françaises et par ricochet à la famille du feu Habyarimana ou si celle-ci dit le droit et rien que le droit, la réaction de Kagame sera le retour à la case de départ quant à ses relations avec la France.
    Dans le cas contraire, si le juge de cassation confirme le déni de justice contre les victimes françaises ou confirme l’inexistence de l’indépendance du juge français ou la consécration judiciaire de ce déni de justice, les relations entre Kagame et la France iront dans le sens voulu par les deux intéressés. Attendons l’arrêt de la Haute Cour Française pour voir.

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