Que faut-il attendre du nouveau ministre de l’Unité, de la réconciliation et de l’éducation civique?

Jean Damascène Bizimana

Par The Rwandan Analyst

Le ministère, qui a été créé en juillet, devrait notamment se concentrer sur l’unité nationale, la mémoire historique et l’éducation à la citoyenneté. Le 31 août 2021, le Premier ministre rwandais a publié un communiqué au nom du chef de l’Etat nommant un certain nombre de personnels parmi lesquels Dr Bizimana Jean Damascène l’actuel secrétaire exécutif du CNLG désormais chargé du nouveau ministère de l’unité, de la réconciliation et du civisme. l’éducation dernièrement institué. Cette nomination a suscité des réactions de part et d’autre, les uns soutenant cette nomination, les autres la rejetant catégoriquement. La question qui mérite d’être débattue ici est de savoir si la personne nommée mérite le poste étant donné que son profil et sa position politique sont déjà connus du public rwandais en général et des médias en particulier.

Profil du ministre

Dr Jean Damascène Bizimana, 59 ans, est titulaire d’un doctorat en droit, d’une maîtrise et d’une licence en philosophie et sciences humaines, et en sciences religieuses et théologie. Bizimana est un chargé de cours dans le master sur le génocide à l’Université nationale du Rwanda, et consultant et chercheur indépendant avec une vaste expérience et une formation dans divers pays. A son retour au Rwanda, il a d’abord été nommé professeur de droit international à l’Université Libre de Kigali et l’a quittée plus tard après des désaccords avec des étudiants qui désapprouvaient son insolence et ses insultes ignominieuses à leur égard, pendant qu’il dispensait son cours de droit international public. Il a ensuite travaillé avec RCN Justice et Démocratie (une ONG belge au Rwanda), a été membre de la commission nationale qui a enquêté sur le rôle de la France dans le génocide de 1994 contre les Tutsi, ainsi que la commission qui a enquêté sur l’abattage de l’avion qui portait l’ancien président Juvénal Habyarimana. Il a ensuite été élu sénateur de la province du sud mais n’a pas terminé son mandat car entretemps  il sera nommé secrétaire exécutif du CNLG en remplacement de feu Mucyo Jean de Dieu.

Analyse

Le profil du candidat ne pose pas de problèmes car il est suffisamment formé intellectuellement mais ses positions politiques et sociales officiellement connues poussent les analystes à s’interroger sur les résultats attendus d’un tel impétrant.

Le vrai sens de l’unité et de la réconciliation au Rwanda

Au cours de la guerre de 1990-1994 au Rwanda, s’est progressivement installée une haine ethnique entre Hutu et Tutsi qui a culminé dans les meurtres de Tutsis et de Hutus modérés par les milices Interahamwe de l’ancien régime d’un côté et des milliers de Hutus massacrés par les soldats de l’APR dans un sorte de vengeance de l’autre côté. Pour dépasser ces mésententes inter-ethniques et permettre à toutes les couches de la population rwandaise de vivre ensemble dans une certaine harmonie et convivialité, les nouveaux maîtres du pays ont créé la Commission nationale pour l’unité et la réconciliation (NURC). En 1999, cette commission a organisé des réunions publiques dans tout le pays avec diverses catégories de personnes, par exemple des femmes à Kigali, la capitale. Ici, les gens pouvaient dire ce qu’ils croyaient être nécessaire pour la réconciliation et ce dont ils avaient besoin pour pouvoir se réconcilier. Par exemple, certaines femmes ont dit : « J’ai tout perdu, y compris mon mari, j’ai besoin de nourrir ma famille et de pouvoir envoyer mes enfants à l’école ». À cette époque, cela coûtait de l’argent à tous les niveaux scolaires. Un acte positif ultérieur du gouvernement a été de rendre l’éducation gratuite jusqu’au tronc commun. Un peu plus tard, elle sera étendue jusqu’à la 12e année. Une autre mesure positive a consisté à éliminer la discrimination, du moins officiellement car la réalité est toute autre, dans l’admission des étudiants dans les écoles et les universités, ainsi que dans l’emploi. En somme, l’unité et la réconciliation impliquent le rétablissement de l’harmonie sociale dans les relations entre Hutu et Tutsi.

Un ministre dont on connait déjà la position tribale 

Vous serez reconnu de par vos fruits, dixit l’évangile. De prime abord, il sied de relayer l’opinion du Dr Kayumba Christopher exprimée le 01/09/2021 sur YouTube Primo TV que le ministre nommé risque de ne pas répondre aux attentes de la population si on tient compte de la façon dont il travaillait au CNLG et du fait qu’il avait déjà officialisé sa position politique à savoir le soutien aux Tutsi en général et aux rescapés du génocide en particulier et la haine viscérale contre les Hutu.

Même s’il est inutile de vérifier son origine ethnique au Rwanda où les ethnies ne sont pas officiellement connues car non mentionnées dans les cartes d’identité, le Dr Bizimana Jean Damascène a suffisamment médiatisé sa haine contre les Hutu et cette position s’exprime tout au long de ses publications dans Dialogue -version de Kigali et bien d’autres dont le dernier article intitulé «abahakana jenoside yakorewe Abatutsi mu rugamba rwo kubeshya ko bacitse kw’icumu rya jenoside yakorewe Abatutsi no guhimba indi jenoside itarabayeho» où il fustigeait l’organisation des rescapés du génocide nouvellement créée accusant ses membres l’idéologie du génocide et prônant le double génocide par lequel il était apparemment mû par le FPR et commençait à tâtonner et manquant d’arguments, il inventa bêtement des accusations sans fondement car nous savons tous que les membres de l’Association Igicumbi sont tous des tutsis rescapés du génocide de 1994 et la question à peine abordé, c’est qu’ils n’appartiennent pas au parti dirigeant puisqu’ils veulent briser les chaînes de la discorde entre les ethnies pour une vraie réconciliation.

Une position extrémiste sacrifiant déjà les règles académiques dans sa thèse de doctorat

L’ intéressé a soutenu une thèse de doctorat analysant le fonctionnement du TPIR dans laquelle l’énoncé du problème l’appréciait hautement cette juridiction internationale ad hoc pour ne pas avoir fonctionné en tant que tribunal pénal international de Nuremberg et de Tokyo, qui ont ouvertement été créés pour punir les forces de l’axe, à savoir les nazis allemands et les criminels de guerre japonais; comme tribunaux des vainqueurs sur les vaincus. Malheureusement, il n’a pas réussi à déterminer  leurs divergences étant donné que bien que la résolution 955 du Conseil de sécurité de l’ONU du 8 novembre 1994 ait créé le Tribunal pénal international pour le Rwanda pour « poursuivre les personnes responsables de génocide et d’autres violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire du Rwanda et des États voisins, entre le 1er janvier 1994 et le 31 décembre 1994. Alors qu’à notre connaissance, cette Cour a fermé ses portes et transmis des dossiers et des tâches aux mécanismes résiduels internationaux des tribunaux pénaux sans avoir jugé aucun suspect de l’ex- Armée Patriotique Rwandaise(APR) qui a commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité contre la population civile en particulier les Hutus même si des dossiers avaient été constitués par le parquet. En effet, la procureure générale Carla Del Ponte qui opérait auprès du TPIY et du TPIR sera exclue du TPIR lorsque le Rwanda aura détecté qu’elle avait l’intention de poursuivre même les fonctionnaires du régime de Kigali et ce, grâce à la propagande américaine pour couvrir le régime.

Alors, quelle différence entre ces tribunaux pénaux ad hoc créés au lendemain de la seconde guerre mondiale qui jugeaient les Allemands et les Japonais vaincus par les alliés et le TPIR qui a jugé seulement les Ex-FAR et le gouvernement Abatabazi vaincus par le FPR ? Pire, le mandat des anciens tribunaux (Nuremberg et Tokyo) ne mentionnait pas les crimes éventuellement commis par les forces alliées alors que sciemment ce TPIR dévie de sa mission en jugeant partiellement une partie des personnes impliquées par la Résolution.

Conclusion : un ministère inutile

Les Rwandais ont été habitués à des institutions qui ne satisfont pas leurs besoins ou leurs attentes. Les illustrations sont nombreuses. La commission nationale pour l’unité et la réconciliation a récemment publié un baromètre qui a estimé la réalisation de l’unité et de la réconciliation à 94,7% alors que les conflits et les malentendus réellement tribaux sont encore perceptibles dans les activités quotidiennes et dans le recrutement de personnes aux postes les plus élevés. L’argument du double génocide est toujours ouvert étant donné que de nombreux Hutus ont été massacrés par des soldats de l’APR de Kagitumba en 1990 à Mbandaka en RDC au cours des deux guerres successives. Et les dirigeants mondiaux ne sont pas aveugles comme les rapports le prouvent clairement; à cet égard, tout n’est pas fini, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon suffisamment conscients de ces crimes ont soumis à l’ONU une pétition pour que soient considérées toutes les victimes rwandaises indépendamment de leurs origines tribales. A n’en pas douter, la nomination d’un tel extrémiste présage déjà de l’échec de la mission de ce ministère trahissant les attentes du peuple.

1 COMMENT

  1. Bizimana JD est docteur en droit, spécialité, droit pénal international.
    Il a trouvé un job de professeur à l’Université Libre de Kigali pour enseigner le droit international public.
    Résultat: il a été viré pour insuffisance ou incompétence professionnelle manifeste. Autrement dit, il a été incapable de dispenser le droit international public.
    Un docteur se destine par essence à l’enseignement à l’Université ou enseignement supérieur. Il est expert dans son domaine.
    Le constat est macabre chez Bizimana JD.
    En effet, il a crié sur tous les toits qu’il est expert en droit pénal international. Il est dès lors présumé avoir des connaissances et compétences techniques de haut niveau en droit pénal général et en droit pénal spéciale dont fait partie le droit pénal international (dans le système français) et apte à les dispenser aux jeunes Rwandais.
    Bizimana JD s’est autoproclamé en expert en génocide des Tutsi Rwandais. Le génocide est une qualification juridique des faits criminels et nullement ces faits. Il est présumé avoir des connaissances et compétences de haut niveau en droit international public.
    Or, outre qu’il baragouine lorsqu’il lui est demandé de démontrer juridiquement l’existence du génocide exclusif des Tutsi, le tout au regard des faits établis et dans le stricte des techniques juridiques telles qu’il les a apprises dans la faculté de droit de Toulouse, la qualité du contenu de son cour de droit international public était notoirement piètre.
    Au surplus, il a été incapable de répondre précisément aux questions techniques posées par ses étudiants en droit portant sur le droit international public. Il cafouillait et traitait ses étudiants de bougres.
    In fine, l’Université Libre de Kigali l’a renvoyé pour incompétence manifeste.
    Il n’y a rien d’étonnant car ayant obtenu la note PASSABALE soit 10 sur 20 ou 50%, il ne remplissait aucune des conditions requises pour enseigner dans une Université Rwandaise en l’espèce, soit avoir une note supérieure ou égale à 14 sur vingt.
    C’est pour ce motif que l’Université Nationale du Rwanda se classait en rang utile dans les meilleures universités africaines. Les universités rwandaises sont aujourd’hui des universités poubelles remplies des Bizimana.
    Son cas n’est pas unique. Il convient de rappeler que le TPIR a rejeté une expertise présentée par un ex-magistrat rwandais au seul motif que dans son mémoire de fin de licence de droit, il a obtenu la note Passable et conséquemment, il ne remplissait aucune des conditions requises par le statut du TPIR relativement à la fourniture de l’expertise technique. La mission de l’expert juriste est d’éclairer les juges du TPIR sur des points juridiques techniques précis.
    Une note Passable ne peut conférer à l’intéressé la qualité d’expert juriste. Ses piètres prestations à l’Université Libre de Kigali d’une part et les contenus des rapports et écrits sur le génocide dit des Tutsi sont la parfaite illustration de son incompétence effective.
    Bizimana JD n’a pas été nommé à ce ministère, budgétivore au demeurant, non pas en raison de ses compétences et connaissances avouables et notoires, mais en raison des services rendus à Kagame et son régime. Il a été nommé non pas par Kagame mais par Jeannette Nyiramongi Kagame. C’est celle-ci qui l’a injecté dans le système Kagame.
    Ses exploits au bénéfice du FPR et le régime Kagame sont
    1/ Fabrication des crimes sui generis au Rwanda, à savoir crimes de divisionnisme, crimes de minimisation du génocide contre les Tutsi Rwandais ;
    2/ Diffusion à grande échelle du génocide exclusif des Tutsi ;
    3/ Les chantages, diffamations, infamies en tous genres et la chasse à l’homme contre les Hutu listés aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur listés, pour génocide contre les Tutsi ;
    4/ Auto-proclamation d’expert en génocide exclusivement des Tutsi alors qu’il a été renvoyé par l’ULK pour son incompétence notoire pour enseigner le droit international public et le droit pénal international ;
    5/ Ses écrits pour montrer à Kagame qu’il est voué corps et âme à son régime (étant précisé que ses écrits sont truffés de contradictions, d’affirmations parcellaires et approximatives, des contre-vérités et d’inepties caractérisées d’une part et le manque de rigueur et d’honnêteté intellectuelles élémentaires ou le dysfonctionnement intellectuel manifeste d’autre part ;
    6/ Auto-proclamation de procureur en chef contre la France. Selon lui, les dirigeants français civils et militaires qu’il a listées ont commis le génocide cotre les Tutsi. C’est en qualité d’expert auto-proclamé en génocide des Tutsi qu’il était au premier rang des invités de marque Tutsi lors de la visité du Président Français, Emmanuel Macron. Il était des guides de marque de Macron lors de ses déplacements à Kigali. C’est à cette occasion qu’il a remis à Macron la liste des Rwandais résident en France que celle-ci doit juger et enfermer ou les expédier au Rwanda comme des colis avarié comme l’ont fait certains Etats dont les USA, et certains pays nordiques.
    Bizimana JD a abandonné sa femme Hutu et ses enfants au seul motif qu’Umutsi qu’il est et digne de ce nom ne peut épouser Umuhutukazi ou vivre celle-ci. Selon sa définition d’Umututsi= un Rwandais de père et de mère Tutsi et ce depuis plusieurs générations, ses enfants ne sont conséquemment pas Abatutsi mais Abahutu. Se pose la question de savoir s’il paye la pension alimentaire pour l’entretien et l’éducation de ses enfants.
    Aussi, tout Rwandais peut raisonnablement se poser la question de savoir comment un individu qui a une haine viscérale contre une partie des Rwandais, précisément les Hutu et assimilés appelés Tutsi de nom y compris contre sa femme et ses enfants uniquement pour ce qu’ils sont d’une part et expert incontesté dans la division des Rwandais en trois strates, par ordre Tutsi, Hutu et Tutsi et auteur de la proposition de la ségrégation dans l’habitat au Rwanda c’est-à-dire de la séparation spatiale des Tutsi et des Hutu un des éléments de l’apartheid, peut-il être nommé ministre de l’Unité, de la réconciliation et de l’éducation civique?
    Outre son mépris flagrant à l’endroit des Rwandais, par cette nomination de Bizimana JD est une insulte à l’égard des Rwandais. A vu du nombre des victimes tant Hut que Tutsi, sa place n’est pas dans son ministère où il est logé et nourri entre autres par les familles de ses victimes mais à Mageragere.
    De même, la place de Busingye Johnston, un des criminels notoires rwandais n’est pas à l’ambassade du Rwanda au KU mais à Mageregere.
    Il me semble qu’il est judicieux de faire le nécessaire pour que ces criminels sont connus du monde entier, de sorte que les sponsors de Kagame et son régime ne pourront pas dire qu’ils ne le savaient pas car, ils payeront pour ce qu’ils ont fait. Même s’ils se cachent dans les entrailles de la terre, ils seront débusqués.
    D’emblée, les Associations de défense des droits de l’homme peu importe où elles opèrent doivent agir comme l’a fait la Fondation LANTOS contre ces criminels. Ils doivent savoir que partout où ils iront ils seront vus comme criminels et seront traités comme tels même s’ils ne seront pas envoyés en taule. Il est regrettable que ce soit une ONG Américaine qui agisse à la place des associations rwandaises dites de défense des droits de l’homme dont le bilan n’est manifestement pas glorieux. Plus vous agissez, plus vous seraient entendus, plus la cause que vous défendez sera soutenue. Aucun temps à perdre aux canards boiteux est la devise des maîtres du monde. Celle-ci est immuable.

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