Le phénomène «INTERAHAMWE». Anastase Gasana et Robert Kajuga ou l’illustration de la duplicité au Rwanda des années 1990-1994.

Anastase Gasana, est originaire de la commune Gikomero, Kigali rural. Après les études universitaires à Butare et Paris il fut professeur à l’UNR, Faculté des Lettres. Politiquement  ambitieux il fera tout pour être nommé au Secrétariat Général du MRND alors parti unique comme «conseiller» avec rang de Secrétaire Général de ministère. En 1991, à l’avenement du multiparisme sentant le vent souffler en faveur du MDR , il n’hésita pas à aller quémander son admission dans ce parti et en guise de loyauté en remettant des dossiers secrets ou confidentiels du MRND dont il detenait, notamment celui de la création de l’aile de sa jeunesse les Interahamwe qu’il avait piloté. En 1993 quand le parti MDR se scinda en deux factions rivales, Anastase Gasana toujours opportuniste rejoint l’aile minoritaire de Faustin Twagiramungu mais qui avait l’avantage et donc la force d’être soutenu par le FPR . C’est donc tout naturellement que Faustin Twagiramungu le fut nommer ministre des Affaires étrangeres en juillet 1993. Son rêve se réalisait et il n’hésitera devant rien pour le péreniser. D’emblée, il signa l’accord au nom du gouvernement selon lequel un bataillon du FPR serait installé au CND siège du Parlement du pays au cœur de la capital. Son prédécesseur  Boniface Ngulinzira du même parti MDR s’était pourtant refusé à avaliser ce « Cheval de Troie » des temps modernes. Tout naturellement après la prise du pouvoir par le FPR qu’il avait officiellement rejoint en avril 1994 après l’assassinat du président Habyarimana, il sera reconduit à son poste de ministre des Affaires Etrangers. Après quelques années il sera nommé Ambassadeur du Rwanda aux Nations Unies à New York . Toujours opportuniste et égal à lui-même, il ne rentrera pas au Rwanda quand il fut rappellé à la fin de son mandat mais en profitera pour demander l’asile politique aux Etats Unis d’autant plus que tous ses anciens collègues hutu qui avaient travaillé pour le FPR ou l’avaient rejoint tombaient en série en disgrâce. Mais toujours égal à lui-même, il ne rate aucune occasion pour exprimer son allégeance publique à Paul Kagame quand celui-ci est de passage aux USA.

Parallèlement, toujours inconstant et imprévisible Anastase Gasana annonce être président d’un parti politique « PRM/MRP Abasangizi» dont personne ne connait un autre membre et même affime avoir une brache armée nommee «Urukatsa» mais qui visiblement est basée et n’opère que dans sa seule tête.

Quant à Robert Kajuga, c’était un jeune tutsi originaire de Kibungo  et issu d’une famille de commerçants aisée. Il est par ailleurs apparenté à l’épouse de Paul Kagame Madame  Jeanette Nyiramongi.  C’est lui qui fut président national des Interahamwe  jusqu’à la conquête du pays par le FPR en juillet 1994. 

Voici le témoignage d’un des anciens membres de la direction  du MRND qui  a suivi  la création et la montée en puissance de la milice  Interahamwe qui au départ était une aile Jeunesse de ce parti avant de déraper.

« Des Interahamwe.

L’histoire des Interahamwe se résume à ce qui suit :

D’abord une association crée par plusieurs jeunes qui s’entrainaient à divers sports au Club Intwali  à Nyamirambo. Cette nouvelle association fut crée dans le salon de Mr Shyirakera au centre commercial de Kigali en présence entre autres des Mr Murenzi Désiré (BP Fina), Anastase Gasana ex-conseiller au MRND et d’autres personnalités .Ceux-là je les appelerai Interahamwe originaire.

Dans la mouvence des milices des partis politiques les deux témoins de la création de l’association « Interahamwe originaire »  approchèrent la présidence du MRND pour lui offrir les services de la nouvelle association en signant un accord de coopération pour qu’elle s’occupe du recruter et d’entraîner sa milice. Ce qui fut fait sans tarder. Ces Interahamwe je les appelerai Intarahamwe associés .

La direction de cette organisation fut confiée à un certain Robert Kajuga, beau frère de Paul Kagame . Distraction ou inconscience !

Après la chute de l’avion du Président Habyarimana toutes les milices des partis politiques , y comprises celles du FPR dont notamment ces jeunes  (le network ou les techniciens) qui ont fait des séjours d’entraînement en Ouganda qui sont revenus et attendent l’ordre d’agir, fusionnèrent et s’auto-proclamèrent 

 « Interahamwe » avec toujours à leur tête le même Robert Kajuga et commencèrent leur sale besogne (les massacres) ceux-là je les appelerai Interahamwe auto-proclamés. Fusion sur ordre de qui ? Massacrent sur ordre de qui ?

Quand le gouvernement intérimaire est investi il hérite des massacres mais il ne prend pas le courage d’en ordonner l’arrêt et ne sait même pas de qui émanent les ordres de tuer. Ces autorités ne parviennent pas à obtenir à arranger un cessez-le-feu avec le FPR mais tolérent  que leurs milices coopèrent avec celles du FPR.

Aux tristes barrières où périrent des innocents ne voyait- on pas des éléments hutu et tutsi arborer l’uniforme des Interahamwe associés au MRND toisant  des regards de vipères les paisibles passagers dont ils extraient aléatoirement leurs victimes ?

D’autres sources crédibles  affirment par ailleurs que dans les milieux ruraux ce sont ces jeunes formés en Ouganda qui avaient épié tous les mouvements des populations locales surtout tutsi qui guidaient les bandes de tueurs pour débusquer des toits des maisons, des buissons et des marais leurs victimes.

S’il faut condamner sans réserve tous les massacres d’avril-juillet 1994 et tous leurs auteurs il ne faut cependant  pas se tromper de cibles  en ciblant seulement dans cette tragédie les hutu alors que ni les Interahamwe originaires, ni les Interahamwe associés au MRND non plus les Interahamwe auto-proclamés le 06 avril 1994 n’étaient constitués que de hutu.

Avant de stigmatiser et de diaboliser il faudrait répondre à la question lancinante de savoir pourquoi cherche-t-on à cacher la vérité en soustrayant les anciens collaborateurs de Mr Robert Kajuga dans le comité de direction des Interahamwe auto-proclamés des enquêtes en allant les terrer dans les bunkers au fin  fond du Canada patrie des multinationales qui convoitaient les ressources naturelles de l’Est de l’Ex-Zaîre alors qu’ils devraient dire de qui ils recevaient les ordres de tuer les innocents rwandais.

N’est-ce pas là la tentative de vouloir occulter la responsabilité des commenditaires des horreurs qu’a vécu notre pays.

Non seulement tous ces échelons d’Interahamwe étaient dirigés par Mr Robert Kajuga un tutsi incontestable de son ethnie, ensuite si l’on tient compte des faits vérifiables et qu’il faut rappeler au monde et à tous les rwandais hutu et tutsi d’avant le 01 octobre 1990 il s’avère que la guerre d’octobre 1990 matrice  de ces évènements trouve origine dans la stratégie de guerre soutenue par des sponsors qui lui ont exigé de leur assurer qu’il accepte le sacrifice des 500.000 morts tutsi que coutera la guerre contre le Rwanda.

Il leur aurait répondu que si c’est le prix à payer pour que les tutsi rentrent chez eux il acceptait que ceux qui n’ont pas partagé leur détresse d’exil ils le payent ainsi.

Donc le sort des tutsi a été scellé bien avant le déclenchement de la guerre en octobre 1990. Et à mon grand regret je rappelle que pendant la guerre aggravée par la mort du Président Habyarimana le Chef des envahisseurs a continué à avaliser la mort des tutsi et on passe outre pour imputer la responsabilité de ces massacres à d’autres que le vrai auteur.

Avant la guerre la CIA a fait une évaluation montrant que si le FPR attaquait le Rwanda il y avait risque que les 500.000 tutsi du Pays soient décimés. Les sponsors du FPR lui ont demandé s’il accepte ce prix. La direction du FPR a répondu qu’il accepte ce prix si c’est le sacrifice que doivent payer ses congénères .

Forts de cet accord du FPR les sponsors validèrent le déclenchement de la guerre. Avant le déclenchement de cette guerre une préparation intense avait été effectuée parmi les jeunes du Rwanda et des pays voisins pour suivre les entraînements militaires en Ouganda d’abord ensuite à Mulindi.

Les jeunes recrutés au Rwanda retournaient  au Rwanda après l’entraînement attendre l’ordre d’agir le moment venu (ils formaient  ce qu’ils ont appelés « network ou les techniciens »

Pendant la guerre le chef du FPR-Inkotanyi n’a cessé d’affirmer que le sort des tutsi lui importe peu,qu’ils peuvent mourir parce qu’ils n’ont pas partagé leur détresse en exil. Il souviendra au lecteur que quand en 1994 on a proposé à Paul Kagame que les troupes belges et Françaises qui étaient à Kigali en train d’évacuer leurs compatriotes  s’interposer pour arrêter les massacres des tutsi il a répondu qu’ils n’ont que mourir ,que leur mort ne lui dit rien. 

Il souviendra également au lecteur aussi que Mr Robert Kajuga beau frère de Paul Kagame à la tête des Interahamwe auto-proclamé agit clandestinement en recevant des ordres , à l’insu des autorités intérimaires qui l’ont trouvé en place et l’ont laissé  agir sans se douter de qui il reçoit des ordres de tuer. 

Cela laisse penser que Kagame dirigeait  les tueries à travers son influence au près de  son beau frère infiltré dans les rangs du pouvoir comme il en avait donné ordre bien avant la guerre quand il a ordonné à ses éléments pré-positionnés d’infiltrer tous les rouages du pouvoir.

Compte tenu de ce qui précède je trouve inexacte d’affirmer que les massacres d’Avril-juillet 1994 sont l’œuvre des Interahamwe hutu.

Délors qu’il y a eu ce conglomerat de milices l’appellation Interahamwe hutu n’est pas correcte .Ces milices exécutaient les ordres de leur chef tutsi Robert Kajuga qui, à son tour, agissait  sur diktat du sommet (Paul Kagame) qui en voulait aux tutsi depuis bien avant le début de la guerre.

Les déclarations contraires antérieures sont le fruit d’une manipulation due au fait qu’à la victoire militaire du FPR le pays a été vidé de tout élément pouvant donner une version contraire à celle fabriquée par le nouveau pouvoir qu’on faisait avaler crûment à ces reporters internationaux qui atterrissaient sans aucune idée de la situation qui a prévalu antérieurement.»