Le fameux fax du 11 janvier 1994 envoyé par le général Dallaire au siège de l’ONU à New York a été prétendument considéré comme une alerte d’un génocide imminent. La vérité est ailleurs. Dallaire n’a en fait jamais parlé avec l’informateur ‘‘Jean Pierre’’. C’est le Capitaine Amadou Deme qui l’a interviewé et a été avec lui sur le lieu pour voir la supposée ’’cache d’armes’’. ’’Jean Pierre’’ voulait savoir quand Dallaire prévoyait la fouille de l’endroit afin de garnir, au préalable, la ‘‘cache’’ pour que l’opération réussisse. Capitaine Deme a transmis ce desiderata de l’informateur à Dallaire qui, d’ailleurs, a reconnu la véracité de ce montage lors de son témoignage au TPIR à Arusha dans le procès Militaire I.
Le capitaine Deme a été le premier responsable de l’ONU à atteindre le site du crash de l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, et a fourni au général Dallaire les informations recueillies à chaud sur les événements survenus à Kigali au cours de cette période et dont une bonne partie est reproduite dans ce livre. C’est le capitaine Deme qui commandait les troupes de l’ONU escortant les réfugiés de l’hôtel des Milles Collines à l’aéroport. Le convoi a été arrêté par des hommes armés. Le désastre a été évité de justesse grâce à l’aide d’un des responsables nationaux des Interahamwe. Plus tard, alors que Deme était enquêteur au TPIR, ce même homme est arrivé au Tribunal, menotté.
Deme était membre de l’équipe du procureur du TPIR qui a recommandé, en 1997, l’inculpation de Paul Kagame pour l’assassinat des présidents Habyarimana du Rwanda et Ntaryamira du Burundi le 6 avril 1994, acte d’agression qui a déclenché le génocide rwandais. Les mémoires du capitaine Amadou Deme racontent, jusqu’aux moindres détails, les méandres du génocide rwandais.
Ancien officier de renseignement militaire de la MINUAR au Rwanda en 1994. Ancien officier des observateurs militaires de l’OUA, diplômé des académies et universités militaires du Maroc, de France et des États-Unis. Spécialiste des technologies de l’information sur les champs de bataille. Enquêteur et coordonnateur de la protection des témoins au TPIR. Conseiller de l’ONU dans les zones de crise humanitaire auprès du HCR à Genève et des opérations de maintien de la paix au Rwanda, en Tanzanie, en RDC, au Congo, en Éthiopie, en Angola, en Haïti, au Kosovo, en Albanie, etc. Membre d’ASIS International. Actuellement impliqué dans la gestion des opérations de sécurité dans les sables bitumineux de l’Alberta.
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