Le président rwandais Paul Kagame sera présent à Paris les 17 et 18 Mai. Quel sera l’objectif de son séjour à Paris? Quels sont les dessous de ce séjour? Quelles seront les rencontres qu’il y fera (formelles et informelles)?
Le président rwandais Paul Kagame sera présent à Paris les 17 et 18 Mai. Quel sera l’objectif de son séjour à Paris? Quels sont les dessous de ce séjour? Quelles seront les rencontres qu’il y fera (formelles et informelles)?
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Sur le commentaire de JMV Ndagijimana, sur la présence de Kagame en France dans les prochains jours, il convient de préciser ce qui suit.
1- Sur le prétendu régime Habyarimana
L’ex-Président Français, Nicolas Sarkozy, devant Kagame et autres oligarques de son régime a dit que la France, son pays, a commis une erreur d’appréciation en soutenant le Président Habyarimana, auteur de planification du génocide des Tutsi et raciste.
Sarkozy était ministre du Gouvernement Balladur et connaissait parfaitement les dirigeants rwandais d’alors.
Or, c’est un fait établi que la constitution rwandaise du 10 juin 1991 a consacré le multipartisme et mis conséquemment fin au régime Habyarimana. A compter de cette date, le régime Habyarimana a définitivement cessé d’exister. Ce fait est de notoriété publique. Il s’ensuit que Sarkozy, alors ministre du gouvernement français au pouvoir dans son pays qui a soutenu le régime rwandais d’alors est censé le savoir.
Ensuite, en application de la constitution ci-dessus évoquée et de l’accord entre les partis politiques, le 2 avril 1992, le Président Habyarimana, issu du parti MRND a nommé Nsengiyaremye Dismas au poste de Premier Ministre, issu du parti MDR.
La conséquence logique est que le Rwandais s’est alors trouvé sous un régime de COHABITATION POLITIQUE.
Sarkozy alors ministre du gouvernement français dirigé par Balladur avec un Président socialiste François Mitterrand, qui a soutenu le gouvernent Nsengiyaremye Dismas et parrainé les négociations entre le Gouvernement Rwandais d’alors et le FPR le sait parfaitement.
Enfin, la constitution rwandaise du 10 juin 1991 avait une particularité que les divers commentateurs rwandais et étrangers ont gommé et gomment alors que cet élément est capital quant à la compréhension sur qui était qui et qui a fait quoi au sommet de l’Etat Rwandais.
Elle avait dépouillé le Président Habyarimana de tous ses pouvoirs exécutifs au bénéfice du Premier Ministre, en l’espèce Nsengiyaremye Dismas puis Uwilingiyimana Agathe.
En effet, en vertu des articles 50 et suivants de la constitution susévoquée, le Premier Ministre était la clef de voûte des institutions rwandaise c’est-à-dire le Véritable chef de l’Exécutif.
Illustration : c’est en application de l’article 50, alinéas 1 et 2
« Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation.
Il dispose de l’administration et de la force armée. »
de cette constitution que le Premier Ministre Nsengiyaremye Dismas a
– émietté les services de renseignement rwandais et les a directement rattachés sous son autorité,
– confié la direction générale du service de renseignement intérieur à son ami Iyamuremye Augustin actuellement Président du Sénat et numéro deux du régime Kagame, étant précisé que Iyamuremye opérait au sein du gouvernement rwandais pour le compte du FPR sous l’autorité de Kagame et était donc les yeux et les oreilles non pas du Gouvernement Rwandais qui le logeait et le nourrissait mais du FPR,
– désarmé les FAR car selon lui, la victoire de celles-ci sur le FPR signifiait le renforcement du Président Habyarimana,
– a refusé la commande de matériels militaires pour assurer la sécurité des Rwandais,
– a unilatéralement décidé que les soldats français devaient quitter le Rwanda avant fin décembre 1993, le tout sans en faire part au Président Habyarimana.
– concocté et mis en application la politique dite Ukubohoza avec des effets néfastes sur l’efficacité opérationnelle des services publics tant civil que militaire rwandais.
Les pouvoirs du Président Habyarimana avaient été réduits au simple contreseing des actes du gouvernement et ne pouvait même pas s’opposer aux actes contraires à l’intérêt général tel que le refus de la commande d’armes pour assurer la sécurité des Rwandais.
Le 3 juin 1992, les partis d’opposition ont signé, à Bruxelles, Belgique, un pacte d’alliance contre le Président Habyarimana. Ndagijimana le sait parfaitement. Une copie de ce pacte existe. Il est limpide quant à l’objectif visé par les alliés contre le Président Habyarimana qui était la cible prioritaire à mettre politiquement hors-jeu. Le problème de la guerre contre le Rwanda et ses conséquences d’une particulière gravité pour le Rwanda et les Rwandais du Nord étaient accessoire et donc une préoccupation secondaire des Gouvernements Nsengiyaremye et Uwilingiyimana. Or, il est hasardeux pour quiconque de soutenir que ces Premiers Ministres Rwandais ont une part de responsabilité dans la planification des massacres des Tutsi.
En vertu de l’article 50 de la constitution rwandaise en vigueur (qui est sur la toile), C’est le Premier Ministre Nsengiyaremye Dismas qui était garant de l’ordre et de la sécurité publics des Rwandais et nullement le Président Habyarimana. Il était également garant de la défense nationale. Le Président Habyarimana était chef des armées.
Il résulte de tout ce qui précède que l’évocation du régime Habyarimana en 1994 et la planification des massacres contre les Tutsi par ce dernier est une pure spéculation.
En effet, si cette planification qu’a évoqué l’ex-Président et autres chercheurs français a existé, ses auteurs sont impérativement Nsengiyaremye, Iyamuremye Augustin, Uwilingiyimana et autres et nullement le Président Habyarimana et autres et encore moins le Gouvernement Intérimaire de Kambanda. Celui-ci ne pouvait sûrement pas être auteur de la planification des massacres qui ont commencé avant sa mise en place.
Le fait de n’avoir pas été en état de mettre fin aux massacres des Tutsi ne signifie nullement que ce gouvernement les ait planifiés. Le gouvernement est une fiction. Les auteurs de la planification des massacres contre les Tutsi n’est pas cette fiction mais bel bien les hommes à savoir les membres du Gouvernement Intérimaire.
Il convient de préciser que le matin du 7 avril 1994, vers 7 heures du matin, Kambanda Jean, banquier de profession, devait prendre Air France, direction Sénégal pour participer à un Séminaire dédié à la microfinance.
Sarkozy, certains chercheurs et les juges français etc. mélangent pêle-mêle les gouvernements Habyarimana, le Gouvernement d’opposition et le gouvernement intérimaire et les mettent dans un même panier qu’ils appellent Gouvernement Habyarimana. Autrement dit l’existence d’un gouvernement de cohabitation est gommée et le gouvernement intérimaire est le gouvernement Habyarimana.
Du 2 avril 1992 au 6 avril 1994, le Rwanda était dirigé par l’opposition, sous l’autorité d’un Premier Ministre, issu du MDR avec un Président issu du parti MRND qui était devenu un monarque qui règne mais ne gouvernait pas.
Un débat purement technique entre les Rwandais compétents en sciences politiques sur la COHABITATION au Rwanda et ses conséquences sur la gestion du Rwanda et la guerre me semble utile aux fins de mieux éclairer les étrangers, les Rwandais et les jeunes rwandais sur – qui était qui, – qui faisait quoi et – qui a fait quoi au sommet de l’Etat Rwandais.
2- Sur le génocide dit des Tutsi
Dans ses interventions, Ndagijimana répète maintes fois ce mot.
Il me semble qu’il confond les faits criminels et leur qualification juridique.
Le génocide est une qualification juridique des faits criminels et nullement ces faits. Pour qualifier juridiquement des crimes, il faut – préciser la chronologie de leur commission d’une part et le contexte dans lequel ils ont été commis.
En l’espèce, il faut préciser la chronologie de la commission des massacres au Rwanda et qui a fait quoi d’abord et le contexte dans lequel ces massacres ont été commis en suite. Cette démarche juridique procédurale est impérative pour qualifier de génocide ces massacres. Ce qui n’a jamais été fait s’agissant des massacres au Rwanda et ce, pour des raisons que des Rwandais connaissent.
Ndagjimana et certains Rwandais soutiennent que les Nations Unies ont reconnu l’existence du génocide dit des Tutsi.
A ce jour, sur les massacres qui ont été commis au Rwanda sous réserve de prouver le contraire, seule la résolution 955 du Conseil de Sécurité de l’ONU du 8 novembre 1994 a consacré l’existence du génocide c’est-à-dire dit génocide sans autre précision sur l’appartenance ethnique des victimes. Cette résolution est sur la toile et conséquemment accessible à tout public.
Cette résolution a été adoptée sur demande du Gouvernement Rwandais. Dans la lettre adressée au Conseil de Sécurité de l’ONU par le Gouvernement Rwandais, nulle part est mentionnée le « génocide des Tutsi ». Il est dit clairement « génocide ». Le mot génocide des Tutsi est introuvé.
La résolution susmentionnée a créé le TPIR. Dans le statut institutif du TPIR, est mentionné le mot « génocide ». « Génocide des » Tutsi est inexistent.
Le projet de cette résolution a été porté à la connaissance du Gouvernement Rwandais. Celui-ci n’a émis aucune réserve c’est-à-dire il n’a pas exigé que « génocide des Tutis » annule et remplace le mot génocide. L’absence de réserve vaut approbation du contenu de la résolution.
L’esprit et la lettre de cette résolution sont clairs. Les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU n’ont pas entendu faire une distinction entre les victimes rwandaises des massacres quant à la qualification de ceux-ci.
En droit international public, seules les résolutions du Conseil de Sécurité adoptées en vertu du chapitre 7 de la charte de l’ONU sont contraignantes ou obligatoires et conséquemment pourvues de caractère juridique conformément à l’article 25 de la charte de l’ONU.
Les résolutions ou déclarations de l’Assemblée Générale de l’ONU ne sont pas contraignantes. Elles sont pourvues de caractère strictement politique.
Les affirmations selon lesquelles le « génocide des Tutsi existe parce qu’elle a reconnu par les déclarations de certains Etats membres de l’ONU lors de l’Assemblée Générale de l’ONU sont dépourvues de tout fondement.
Il en est de même de toute assertion selon laquelle, le « génocide des Tutsi » existe parce qu’il a reconnu par le TPIR dans ses divers jugements.
Le statut institutif du TPIR parle de « génocide ». Nulle part dans ce statut est dit » génocide des Tutsi ». Nul ne peut faire dire à la loi ce qu’elle ne dit pas.
Aussi, le statut du TPIR dit « les auteurs de ce génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, indépendamment de leurs fonctions, appartenance ethnique, politique, position sociale,… ».
En créant le génocide des Tutsi et en jugeant les auteurs des crimes précisés dans la résolution 955 du Conseil de Sécurité et son statut institutif en fonction de leur appartenance ethnique, ses jugement ôtent à ceux-ci toute valeur juridique. Les décisions du TPIR sont donc strictement politiques.
A mon sens, exciper des jugements du TPIR pour étayer l’existence du génocide dit des Tutsi est erroné.
Etant précisé que c’est en 2008 que le mot génocide dit des Tutsi a été intégré dans les lois rwandaises par le Gouvernement Kagame.
En clair de 1994 à 2008, le Gouvernement ignorait que les massacres des Tutsi sont constitutifs de génocide des Tutsi et ne l’a su qu’en 2008 !!!!
Etant précisé que de 1994 à ce jour il est strictement interdit à tout Hutu exclusivement de prononcer les mots Hutu, Tutsi et Twa, sous peine d’être judiciairement poursuivi pour crime de divisionnisme lourdement puni. Seuls les Tutsi ont droit de crier sur les toits qu’ils sont Tutsi et que les leurs ont été victimes du génocide des Tutsi. Il est interdit à tout Hutu de dire publiquement ce qu’il est effectivement. Lorsqu’on lui pose la question : qui es-tu, Umuhutu ou umututsi ? Il répond qu’il ne sait ce qu’il est ou qu’il est tout simplement Rwandais alors qu’en réponse à la même question, Umututsi dit clairement et avec fierté qu’il est Umututsi.
Ce n’est donc pas parce que Kagame et autres ont décidé que seuls massacres des Tutsi doivent recevoir la qualification juridique de » génocide des Tutsi » alors qu’ils ne sont pas en état d’étayer matériellement leur assertion qu’il faut reproduire machinalement leur dire ou le colporter à grande échelle.
Conclusion :
Les Nations Unies c’est-à-dire le Conseil de Sécurité de l’ONU et le TPIR n’ont jamais reconnu le « génocide des Tutsi ». Le mot « génocide » mentionné clairement dans la résolution 955 ci-dessus citée ne signifie pas « génocide des Tutsi ».
Ce même mot «génocide» ne signifie pas inexistence du génocide des Hutu.
Par « génocide » les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU ont entendu dire clairement « génocide des Rwandais ». C’est cette même qualification juridique qui a été retenue par le Gouvernement Rwandais du FPR dans sa lettre qu’il a dressée au Conseil de Sécurité de l’ONU aux fins de création du TPIR. A défaut, il aurait émis des réserves sur la qualification exacte des massacres des Tutsi. C’est cette qualification qui a été limpidement consacrée par la constitution de 2003.
Sur les Interahamwe
Ce mot a fait et fait encore la Une des médias du monde entier. Il est cité dans tous les livres, les déclarations et articles sur le drame rwandais.
Les massacres contre les Tutsi sont largement imputables au seul Interahamwe. Pour Kagame et sa clique dont certaines officines telles que CNLG, Ibuka et autres, Interahamwe signifie tous les Hutu et tous ceux qui dénoncent les méfaits des dirigeants rwandais.
Or, les Rwandais savent que les Interahamwe est le nom de la jeunesse du parti MRND du feu Président Habyarimana, que chaque parti politique avait sa jeunesse, par ordre de création, Inkuba pour le MDR,Abakombozi pour le PSD, le Jeunesse du PL, Interahamwe pour le MRND et impuzamugambi de la CDR, que le nombre des éléments d’Interahamwe était de loin inférieur à celui des éléments des autres jeunesses des partis politiques pris dans leur ensemble.
A compter du 7 avril 1994, toutes les jeunesses des partis politiques ont cessé définitivement d’exister distinctement. Ils ont formé une coalition contre des milliers d’infiltrés du FPR en tenues civile et militaire dans la ville de Kigali et les grandes villes du Rwandais. Certains ( les éléments des ex-jeunesses des partis politiques coalisés) d’entre eux ont commis des massacres contre les Tutsi. Ont participé à ces massacres de masse contre les Tutsi, les infiltrés du FPR en tenue civile. La confirmation d’existence de milliers d’infiltrés du FPR en tenue civile dans les ex-jeunesses des partis des partis politiques lors de l’entretien avec Barore Cléophas à la télévision rwandaise devant des millions de Rwandais est claire. La participation de ces infiltrés du FPR dans les massacres de masse contre les Tutsi est donc un fait établi.
La participation de ces infiltrés du FPR aux massacres de masse contre les Tutsi aurait dû avoir pour effet, la requalification des génocide des Tutsi qui a été créée par Kagame et le siens en 2008. Force est d’observer qu’ils n’ont pas requalifié la qualification qu’ils ont donnée aux massacres des Tutsi. Pour eux, seuls les massacres qui ont été commis par certains éléments des Interahamwe contre les Tutsi doivent recevoir la qualification de « génocide des Tutsi ». Ils gomment les massacres qui ont été commis par les techniciens ou infiltrés ci-dessus évoqués, certains éléments d’ex-Inkuba, d’ex-Abakombozi, d’ex-jeunesse du PL contre les Tutsi. Une fois de plus, cette distinction entre les auteurs des massacres est une preuve que la qualification de « génocide des Tutsi » est une stricte invention dans l’unique dessein de broyer les opposants politiques ou tout Hutu qui conteste la gestion du Rwanda par Kagame.
Si on admet que seuls les éléments d’Interahamwe ont commis les massacres contre les Tutsi, cela signifierait que des millions de Rwandais qui ont exécutés sur la place publique, croupissent en prison depuis plusieurs années, ont été jugés et condamnés pour génocide (avant 2008) et génocide des Tutsi après 2008 sont les interahamwe. Or, les faits prouvent le contraire.
Imputer les massacres des Tutsi au seuls Hutu est une pure spéculation. Reproduire machinalement les assertions de Kagame et autres ne confère pas la crédibilité à celles-ci.
Il serait plus judicieux de dire simplement « les auteurs des massacres des Tutsi.»
Comme il est logique de dire « génocide des Rwandais ».
C’est cette qualification qui été retenue par les Nations Unies et la constitution rwandaise de 2003.
Que celui qui infirme mes assertions puisse éclairer les Rwandais avec des preuves à l’appui c’est-à-dire les références de résolution abrogative de la résolution de 955 du Conseil de Sécurité de l’ONU et l’exposés des motifs de la révision partielle de la constitution en 2008 consacrant le génocide des Tutsi.