Discours de guerre du Président Barack OBAMA contre le Burundi

Le Président Barack OBAMA des USA est un grand leader politique mondial. Il est parmi les rares Chefs d’Etat titulaires du Prix Nobel de la Paix qu’il a reçu au début de son premier mandat, non pas pour ses mérites de paix mais dans l’espoir que ses mandats politiques ramènent la paix dans le monde.

A un an de la fin de son passage à la présidence des USA, le bilan semble plutôt guerrier que pacificiste. Osons espérer que de nouvelles guerres à son initiative ne seront pas nombreuses vu que son pays commence les campagnes électorales. En ce qui concerne son récent message à l’adresse des Burundais, beaucoup d’observateurs se demandent pourquoi le Président de la première puissance mondiale se rabaisse en se lançant à la conquête d’un petit pays comme le Burundi avec un discours très guerrier alors q u’on attendait de lui une capacité à faire la paix. Plusieurs explications peuvent être trouvées dans notre analyse du 13/11/2015  :  (Burundi, du rôle des puissances occidentales dans la déstabilisation).

L’analyse de cette vidéo de Barack Obama révèle un discours populiste et le manque de volonté de résoudre les problèmes de la déstabilisation la région des Grands Lacs qui a son origine au Rwanda.

Tout le mode sait bien que le Président Paul KAGAME a joué un rôle majeur dans l’assassinat du Président Melchior NDADAYE au Burundi et dans les massacres qui ont suivi, et qu’il est impliqué ostensiblement aujourd’hui dans le conflit burundais aujourd’hui comme il l’a reconnu dans son récent discours devant le « Unity Club » . Le recrutement et l’entraînement de rebelles burundais sur le territoire burundais est un secret de polichinelle surtout après les révélations de France 24 quia ouvert les yeux de plusieurs esprits hésitants. Le Président Obama se tient prêt à avaliser le changement constitutionnel au Rwanda pour permettre au criminel Paul Kagame de rester au pouvoir plus de 40 ans ! Son pays ne fait rien, aucun geste tangible pour s’opposer au Président de l’Ouganda qui va faire un 5ème mandat à la tête de son pays. Moins d’efforts pour contraindre Joseph Kabila et Denis Sassou Nguesso à s’éterniser au pouvoir ! De par ce comportement, plus d’autorité morale à s’attaquer au Burundi où le Président s’engage à partir après ses deux mandats au suffrage universel direct comme c’est prévu par la constitution de son pays. Il sait bien que les Rwandais sont massacrés régulièrement au Rwanda par le pouvoir à l’intérieur comme à l’extérieur, qu’il n’existe pas de liberté d’opinion et d’association, que l’opposition y a été chassée depuis plus de 21 ans, que le Rwanda est devenu une véritable prison où les blogs et sites internet de l’opposition et de la société civile rwandaise qui s’exprime depuis l’étranger n’ont pas accès comme l’a révélé récemment un rapport d’enquête d’une ONG internationale. Le Président Obama connaît bien toute cette réalité qu’il passe sous silence dans son effort de propagande et de manipulation de l’opinion burundaise et internationale.

Un discours particulièrement guerrier

Un tel geste est plutôt rare dans les usages diplomatiques. Qu’un chef d’état étranger s’adresse directement au peuple d’un autre état au dessus des épaules de ses dirigeants légitimes, n’est pas anodin. Ces pratiques ont été observées dans des situations où deux pays étaient en guerre et que cela relevait de la guerre psychologique quand le chef d’Etat d’un des belligérants s’adressait directement à la population du pays ennemi pour la démoraliser ou pour déverser sa propagande. Compte tenu de ce que le président des Etats-Unis Barack Obama s’est permis, on peut alors se demander si cette puissance se croit désormais en guerre contre la République du Burundi et donc que dans son volet « guerre psychologique » du conflit il ait besoin de s’adresser directement au peuple burundais pour faire sa propagande.

Toujours en considérant ce message de Barack Obama au peuple burundais, il apparaît que la représentation diplomatique des Etats-Unis à Bujumbura est, soit complètement déconnectée de la réalité de ce qui se passe au Burundi en général et dans la capitale Bujumbura en particulier, ou alors est solidaire et même à la base des actions terroristes des insurgés qui depuis avril 2015 sèment le désordre dans certains quartiers de Bujumbura. Sinon comment comprendre que Barack Obama reviennent encore sur la manipulation déjà dénoncée qui avait consisté à interpréter les appels à la population à collaborer avec les forces de l’ordre pour rétablir l’ordre et la sécurité, le discours ferme et sans ambigüité des autorités à rétablir l’ordre et la sécurité et à ne pas tolérer des zones de non-droit à l’intérieur du pays ou dan s la capitale…, comme des « appels à la violence ethnique » et même pour certains « un début de génocide » ? Pourtant, tout gouvernement responsable confronté à tels événements lancerait un tel message.

Comment le président Obama peut-il continuer à se baser sur une manœuvre de désinformation de l’opinion internationale alors que les services de son ambassade à Bujumbura sont parfaitement au courant de la réalité et savent que les propos des responsables burundais avaient été intentionnellement mal interprétés ? De là à conclure que l’Ambassade des USA à Bujumbura est complice des chefs de l’insurrection qui, avec l’appui des forces spéciales rwandaises que Paul KAGAME avec le Major Désiré NYARUHIRIRA (ancien Premier Conseiller d’ambassade chassé de Bujumbura) a dépêchées à Bujumbura, donnent des ordres et fournissent la logistique pour semer l’insécurité dans le pays, il n’y a qu’un pas que les esprits de bonne foi n’hésiteront pas à faire.

Contrairement aux dispositions de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui appellent au dialogue national « au Burundi et à l’extérieur », Barack Obama décrète que les négociations devront se faire « en dehors du Burundi ». On dirait que son speech lui a été inspiré par ceux-là même qui dirigent l’insurrection à partir de l’étranger et qui sont déjà inculpés pour des actes terroristes et autres crimes contre l’humanité et qui redoutent de devoir un jour en répondre devant la justice.

Plus troublant, le président Obama s’adresse aussi à l’Armée burundaise comme pour lui dire de se rebeller contre l’autorité politique, chose incompréhensible et même impensable dans des pays dits démocratiques. Il a, à ce propos fait miroiter le fait que l’armée burundaise participe aux missions de maintien de la paix de l’ONU dont on sait qu’elles sont en grande partie financées par les USA, comme pour dire que si elle parvenait à renverser les institutions démocratiques, elle recevrait toujours l’appui des USA. Les choses sont donc très claires et il ne pouvait pas être aussi précis pour faire comprendre qu’il travaille à la chute du régime actuel.

Nous osons dire au Président OBAMA que les USA peuvent jouer un rôle plus positif dans la Région des Grands Lacs en aidant à la démocratisation des tous les Etats sans exception et que plusieurs élites politiques et économiques sont très favorables à la coopération avec son pays pour la protection et la prospérité de ses intérêts et ceux des citoyens américains qui sont les bienvenus pour y investir.

Nous lui disons que le peuple burundais qui a connu trois génocides (1972, 1988, 1993) ne mérite pas d’être plongé dans une guerre et que le partage ethnique du pouvoir, déjà acquis dans ce pays, est à stabiliser par tous les efforts de paix car il constitue un gage de sécurité et de protection de la minorité.

Message du Président Obama au peuple burundais 

Bruxelles, 16/11/2015

innocent Twagiramungu

Innocent TWAGIRAMUNGU en consultation des experts en relations internationales