C’est une phrase prononcé par un réfugié d’origine burundaise, professeur à l’Ecole Technique Officielle de Kicukiro(ETO) il y a plus de trente ans.
C’est à l’occasion d’une petite fête dans ma famille. Après avoir prendre quelques verres de primus et quelques gorgées de la fameuse butunda fait par ma mère, comme un homme bien arrosé, il crache la vérité, l’amertume, surtout il exprime sa rage. C’est un ami de ma famille, suite à cette phrase, disputes, discutions interminable! Oui, c’est un dans un monde d’adultes, petite et trop jeune fille que j’étais, je n’avais pas droit à la parole. Tous le s’acharna sur lui, le traita d’idiot d’ingrat, d’insatisfait, traité de tout, il n’a rien dit,il n’a fait qu’écouter les reproches insensés. » Tu ne peux pas au moins dire merci à ce pays qui t’a accueilli en enseignant les enfants de ce pays en contreparie sans se pleindre ni regretter? » retorqua mon père.
En plus, tu as eu un travail, un logement gratuit et autres faveurs comment tu oses maque du respect à ce pays, ajouta mon père. Par couroisie, cet homme enragé, dit à mon père « Ce pays n’est pas le mien. »
Après plus de 15, je me retrouve dans un pays étranger et oui comme réfugiée au ZAÏRE( RDC actuel) La première des humiliations vis à vis d’un réfugié observée me fit comprendre pourquoi l’homme se pleignait d’enseigner les rwandais. Ma cervelle et le temps avaient tout gardé en détail. j’ai pu comprendre la rage d’un homme qui a perdu ses souvenirs la rage d’un homme qui est perdu sa dignité, la rage d’un homme sans droit, la rage d’un humain réduit en RIEN: « REFUGIÉ PAMPA » disait les militaires de Maréchal Mobutu. La rage d’un homme qui a terminé ses études dans un pays DEMOCATIQUE , forcé à rentrer au Rwanda, pas chez lui au Burundi car sa vie serait en danger au Burundi, chez lui dans son pays natal….Oui je l’ai compris,
Compatis mais c’était trop tard pour demander pardon à la place des personnes qui lui avaient humilié quand moi j’étais un enfant , lorsqu’il souffrait en silence, lorsqu’il exprimé la rage dû à la vie de chien : »la vie REFUGIÉ et au PARCOURS D’UN HUMILIÉ DE REFUGIÉ.Trop tard , j’ai appris qu’ il a été tué à Kicukiro en 1994 , son fils aîné aussi tué !! RIP ! Je n’ai pas pu demander pardon à la place des grands qui ne comprennaient rien , surtout le monde des réfugiés! Les experts de la vie sans expériences de toutes les situations qui jugent et condamnent!
Bref, « mieux vaut fuir le danger que de se laisser tuer et mourir » la preuve c’est que je suis là et je témoigne.
En ce journée mondiale pour les réfugiés, je n’ai rien de spécial à dire à tous ceux qui vivent en asile que de REMERCIER LE CIEL QU’ILS SONT ENCORE EN VIE ET DE GARDE L’ESPOIR. JE RENDS HOMMAGE À TOUS CEUX QUI N’ONT PAS PU ARRIVER DANS UN LIEU DE PROTECTION.
En fin, je maudis toutes les circonstances ce qui poussent les êtres humains vers lechemin d’exil, je maudis la guerre, je maudis la guerre, je maudis l’oppression ….
Ouf la rage d’un REFUGIÉ, OUF,PARCOURS D’UN REFUGIÉ….!!!!!
Vestine Umugwaneza