L’ALLEMAGNE DEVRAIT REFUSER D’ETRE ENTRAINEE DANS DES OPERATIONS MACHIAVELIQUES DU REGIME TOTALITAIRE DU PRESIDENT PAUL KAGAME

COMMUNIQUE DE PRESSE

Après avoir changé à plusieurs reprises les noms des circonscriptions administratives pour brouiller les cartes et les lieux des crimes du FPR, la dictature du général Paul Kagame continue inlassablement à liquider ou anéantir toute personne susceptible de détenir les éléments de vérité capables d’éclairer le monde et l’histoire sur le drame rwandais durant la guerre du FPR entre 1990 et 2002.

Une fois de plus, le cas de l’arrestation de Monsieur Enoch Ruhigira vient illustrer la détermination du FPR d’offusquer la vérité sur le génocide rwandais. En effet l’arrestation de Mr Ruhigira doit s’interpréter comme une conséquence de la publication de ses deux livres « La fin tragique d’un régime : Vol. I : Le legs démocratique gaspillé, Mai 2011 ; Vol. II : Une vision étouffée par des intérêts artisans, Novembre 2011 » qui fournissent des informations précieuses contraires aux accusations machiavéliques du FPR.

Mr Enoch Ruhigira a été arrêté le 20 Juillet 2016 sans un mandat d’arrêt valide. En effet, après avoir porté à la connaissance de l’Etat Rwandais la procédure d’enquête décrite dans le courrier qu’elle lui avait adressé le 18 novembre 2014, la commission de contrôle des Fichiers de l’O.I.P.C.-Interpol a informé l’intéressé que rien ne permettait de le faire figurer sur sa liste. Cette lettre datant du 22 septembre 2015 et ayant la référence CCF/93/R445.14/C 2080.15, était libellée en ces termes : « We wish to inform you that the procedure detailed in our letter dated 18 November 2014 has been applied to the processing of your request. Please be advised that the information which you referred to in your letter dated 01 November 2014, is no longer registered in Interpol’s files; Nevertheless, we wish to draw your attention to the fact that the Commission’s powers are limited to supervising the processing of information in Interpol’s files. It is not, therefore empowered to act with regards to national files ».

Constatant que Monsieur Enoch Ruhigira ne pouvait plus être poursuivi pour des crimes de génocide prétendument commis respectivement les 28 avril 1994, 30 mai 1994 et 17 juin 1994 à Kibuye tels que consignés dans le mandat d’arrêt international mis en exécution par l’Allemagne, puisque Ruhigira se trouvait à ces dates-là entre les mains de l’Ambassade de la Belgique qui par la suite, l’a transféré en Belgique, l’Etat Rwandais, selon les dernières informations tirées du journal Igihe.com, poursuivrait Monsieur Enoch Ruhigira pour avoir prétendument planifié des massacres des Tutsi commis à Bigogwe, Kibilira et Bugesera entre 1992 et 1994 et dirigé de nombreuses réunions y relatives. Selon Monsieur Nkusi Faustin, porte-parole du Parquet général de la République du Rwanda, Monsieur Ruhigira aurait planifié ces massacres en complicité avec les Colonels Bagosora Théoneste, Sagatwa Elie et Nsengiyumva Anatole.

Cette vielle musique du FPR avec des sempiternelles allégations sur la planification du génocide sont contraires aux conclusions des différents rapports et du Tribunal Pénal International sur le Rwanda (TPIR) qui n’ont pu trouver aucune trace de telles réunions et/ou la planification du génocide. Les paragraphes 5645 à 5651 de l’arrêt du TPIR du 24 Juin 2011 indiquent ce qui suit à l’égard de la responsabilité pénale d’un supérieur pour les actes de ses subordonnés: “5651. Other factors indicative of effective control include the accused’s position, the procedure for appointment, the actual tasks performed, his or her capacity to issue orders, the nature of such orders, and whether any orders were followed. The Chamber recalls that although the authority to issue orders may be indicative of effective control over subordinates, it does not automatically establish such control. Effective control can only be determined by looking at the evidence in its entirety on a case-by-case basis.”

Il est à noter qu’une Commission Internationale d’Enquête sur les Violations des Droits de l’Homme au Rwanda depuis le 1er Octobre 1990, a mené ses travaux au Rwanda, et a travaillé sur les violences perpétrées au Bugesera, à Bigogwe, à Kibilira, et même ailleurs où il y avait eu des massacres et autres violences. Son rapport rendu public en mars 1993 n’a jamais mentionné le nom d’Enoch Ruhigira ni ceux des prétendus complices, comme ayant été impliqués dans les violences, dans les régions susmentionnées. Dans le rapport publié par cette Commission, les événements de Kibilira sont traités de la page 18 à la page 26, ceux relatifs aux Bagogwe sont traités de la page 27 à la page 42, tandis que ceux relatifs au Bugesera sont traités de la page 42 à la page 47. La conclusion du rapport peut être lu de la page 48 à la page 50.

Une autre commission a été mise en place par le Gouvernement rwandais, en date du 3 février 1993, pour faire une enquête sur les violences qui avaient eu lieu dans les préfectures de Gisenyi, Ruhengeri et Kibuye, en janvier 1993. La commission était présidée par Monsieur Augustin Iyamuremye, alors Chef des renseignements intérieurs, et membre du Bureau politique du parti politique PSD. Il travaillait à la Primature, le Premier Ministre étant Monsieur Dismas Nsengiyaremye, issu de l’opposition politique. La commission comprenait d’autres hauts fonctionnaires, issus de différents partis politiques. Elle a rendu son rapport annexé à la lettre No 76/02.2.1 de Monsieur Iyamuremye au Premier Ministre, et datée du 3 avril 1994. Le nom d’Enoch Ruhigira ne figure pas parmi les responsables des violences. Il en est de même des Colonels considérés comme complices d’Enoch Ruhigira. Monsieur Augustin Iyamuremye travaille actuellement à Kigali pour le Gouvernement rwandais.

Les FDU-Inkingi restent convaincus que les Rwandais ont besoin d’une réconciliation effective sous-tendue par la vérité sur le drame rwandais. La chasse à la sorcière et les tentatives du FPR de supprimer toute une génération des personnes qui sont témoins des mensonges et des crimes du FPR ne font que radicaliser les esprits et présagent un nouveau cycle de violence.
Les pays démocratiques, tels que l’Allemagne, devraient refuser d’être entrainés dans ces opérations machiavéliques qui ne font que renforcer le régime dictatorial et sanguinaire de Kigali.

Fait à Londres, le 17 Aout 2016

FDU INKINGI

Justin Bahunga
Commissaire aux Relations Extérieures et Porte-parole
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