«L’alliance entre le RNC et les FDRL est une alliance criminelle»:Brig. Gen. Joseph Nzabamwita

C’est au Rwanda que s’ouvre, mardi 28 janvier, ce que le ministère de la Défense rwandais appelle « Le procès de la terreur ». Sur le banc des accusés, seize personnes accusées d’avoir participé, à différents degrés, aux attaques à la grenade qui ont eu lieu au Rwanda depuis 2010. Un procès qui, selon le porte-parole de l’armée rwandaise, devrait démontrer « l’alliance criminelle » entre le RNC, le parti de Patrick Karegeya – l’ancien chef des renseignements extérieurs retrouvé assassiné en Afrique du Sud – et les FDLR, les rebelles hutus rwandais qui sévissent dans l’est de la République démocratique du Congo. Entretien avec le général Joseph Nzabamwita, porte-parole de l’armée rwandaise.

RFI : Qui sont les accusés ?

Général Joseph Nzabamwita : Nous allons juger seize personnes. Certains de ces accusés étaient des soldats démobilisés, d’autres étaient des déserteurs de l’armée rwandaise qui ont rejoint le Congrès national du Rwanda (RNC). Parmi les accusés, il y a aussi des membres des FDLR. C’est très important de juger ces gens à cause des attaques à la grenade qui ont eu lieu à Kigali et qui ont coûté la vie à des personnes innocentes.

Quelles sont les chefs d’accusation ?

Il y a plus de sept chefs d’accusation. Certains vont de pair alors que d’autres sont bien séparés. Cela dépend des personnes accusées. Cela inclut aussi l’accusation de terrorisme, de meurtre, de complot pour attenter à la vie d’un chef d’Etat, de diffuser des rumeurs avec l’intention de retourner la population contre l’Etat, la possession illégale d’armes à feu, la désertion…

Nous avons des preuves accablantes. C’est pourquoi cette affaire, au moins, va être ouverte au public. Elle va révéler les activités du RNC et des FDLR pour montrer aux Rwandais et à la communauté internationale que l’alliance entre le RNC et les FDLR est une alliance criminelle.

Ils ont tué des Rwandais innocents, ils ont commis des actes terroristes. Et je peux vous assurer que ce procès va révéler beaucoup de choses, des choses qui vont au-delà du cadre du procès. Cela révélera même certains des sympathisants de ces groupes, bien qu’ils ne soient pas sur le banc des accusés. Mais ce procès montrera comment certaines organisations internationales et même probablement certaines personnalités des médias ont mal interprété des faits, de manière sentimentale.

Sur le banc des accusés, on retrouvera Joel Mutabazi et Innocent Kalisa, deux anciens militaires de la garde présidentielle…

Oui, Joel Mutabazi a déserté l’armée rwandaise ; il avait un rôle très important dans les activités du RNC. C’est un très bon exemple de lien entre le RNC de Kayumba Nyamwasa et du défunt Patrick Karegeya et les FDLR parce qu’il dirigeait une cellule en Ouganda avec des FDLR qui ont, eux aussi, des cellules en Ouganda. Et eux tous avaient des liens avec le quartier général des FDLR dans l’est du Congo.

Donc, avoir sur le banc des accusés Joel Mutabazi et Innocent Kalisa, c’est très important parce que nous avons attrapé les gens qui étaient responsables de ces attaques à la grenade. Par conséquent, en dehors des deux partis dont je viens de parler, nous avons mis la main sur le groupe qui terrorisait les Rwandais.

Le RNC s’occupait du recrutement de jeunes dans les universités, là où les FDLR ne pouvaient pas aller. Une fois ce recrutement fait, ils amenaient ces étudiants dans des centres d’entraînement, dans l’est du Congo, tenus par les FDLR. Et après, ils revenaient commettre des crimes au Rwanda.

Avec RFI