Le nouvel ambassadeur de France veut un dialogue renforcé avec Kigali

KIGALI – Le nouvel ambassadeur de France au Rwanda, Michel Flesch, a plaidé mardi pour un dialogue renforcé entre Paris et Kigali, deux capitales aux relations houleuses depuis le génocide de 1994 au Rwanda.

« La première chose que nous devons engager: se parler plus, dialoguer plus, » a déclaré M. Flesch à la presse après la présentation de ses lettres de créances. « En dialoguant davantage on se rendra compte que sur l’immense majorité des grands sujets internationaux, les positions de la France et du Rwanda ne sont pas très éloignées. »

« Le plus important si l’on veut que les choses se passent bien, c’est qu’il faut regarder devant soi, de voir ce que l’on peut faire ensemble de positif, » a-t-il ajouté.

La France est restée plusieurs mois sans ambassadeur au Rwanda. En début d’année, Kigali avait refusé d’agréer le précédent choix de Paris.

L’hebdomadaire Jeune Afrique avait révélé que Kigali avait refusé la diplomate pressentie, Hélène Le Gal, estimant qu’elle était trop proche du ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, considéré comme hostile au régime du président rwandais Paul Kagame.

A l’époque du génocide de 1994, M. Juppé était déjà chef de la diplomatie française.

En reprenant le portefeuille en 2011, il avait dit n’avoir aucune intention « ni de serrer la main » de Paul Kagame ni de se rendre au Rwanda, tant qu’y circulerait un rapport accusant la France de complicité avec les génocidaires.

M. Juppé n’avait ensuite pas reçu son homologue rwandaise, Louise Mushikiwabo, quand elle avait effectué une visite à Paris en juillet 2011. Et il était absent quand M. Kagame s’y est à son tour rendu deux mois plus tard.

Depuis, la gauche est revenue au pouvoir en France et Alain Juppé a été remplacé par le socialiste Laurent Fabius.

Depuis le début de l’offensive de la rébellion du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo, la France a, à plusieurs reprises, appelé au respect de l’intégrité territoriale de la RDC. Kinshasa et des experts de l’ONU accusent Kigali de soutenir la rébellion, ce que le Rwanda dément.

Après sa conférence de presse, M. Flesch, 58 ans, ancien ambassadeur de France à Bissau, devait se rendre mardi dans un cadre « privé » au mémorial du génocide à Kigali.

AFP