Lettre à Olivier Nduhungirehe : Comment peux-tu ? Comment peux-tu en arriver là ?

Olivier Nduhungirehe

Comment peux-tu fomenter autant d’ignobles insinuations à l’encontre de toute une famille en sachant pertinemment bien que ce que tu dis est faux, dans le seul but d’inciter les lecteurs à tirer des conclusions erronées ?

Comment peux-tu mentionner le fait de se réfugier dans la peur et la panique chez Mathieu Ngirumpatse dès le 7 avril 1994 pour fuir les tueries de tous bords, sans mentionner que ce refuge, dans lequel on était entassé par dizaines a été salutaire pour plusieurs familles sans distinction ethnique ou politique qui ont eu la vie sauve ? Je pense notamment à Kiko, ami de Gustave, qui venait de vivre l’horreur en échappant au massacre de sa famille par des militaires des FAR et qui a pu trouver refuge chez Mathieu Ngirumpatste, lui permettant de survivre ainsi à l’indicible, que ce soit à Kicukiro mais également à l’Hôtel des Diplômâtes par la suite ?

Comment peux-tu diaboliser sans nuance le gouvernement intérimaire alors qu’une partie des membres de ce gouvernement ont été acquittés par le TPIR ?

Comment peux tu diaboliser quiconque est entré en contact avec ce même gouvernement, alors que tu as déclaré toi-même que ta mère en a accueilli certains membres chez vous à Mbazi au mois de mai 1994 « pour les sermonner » ? Voici ce que tu publiais le 27 avril 2014 sur DHR lorsque tu expliquais le parcours de ta famille en 1994 « La Ministre Pauline Nyiramasuhuko, étant venue chez nous à Mbazi, a été copieusement sermonnée par ma mère, la traitant à plusieurs reprises d’ « Umwicanyi », sous les yeux horrifiés de Christophe, Rukara et les autres »

Comment-peux-tu salir le nom de mon père publiquement à longueur de journée alors qu’en privé tu affirmes lui vouer le même respect que celui que tu vouais à ton père? Voici ce que tu m’écrivais suite à l’article que j’avais publié en 2011 concernant la nomination de Karenzi Karake à la tête des renseignements rwandais ?

Comment peux-tu accuser publiquement de tous les maux une personne que tu respectes « comme tu respectais ton propre père » uniquement pour salir ses enfants sous le seul prétexte qu’ils ne partagent pas le point de vue politique de ton employeur ?

Comment peux-tu diaboliser toute une famille sur les réseaux sociaux avec des accusations gravissimes, alors que tu les as invité (parents et enfants) à ton mariage (2006), que tu leur rends visite chez eux (2010-2016), que tu veuilles leur rendre visite (2016), que tu leur présentes tes enfants (2010-2011) et que tu proposes même d’adopter leur chien (2016) ?

En 2014, tu traitais publiquement Gustave de « tueur» qui aurait proféré des menaces de mort à l’encontre de ta mère et ton cousin le 7 avril 1994, alors qu’étrangement tu as continué à entretenir des liens d’amitié étroits avec lui pendant 17 ans (l’invitant même à ton mariage) jusqu’à l’année 2011 ou tu as commencé les attaques personnelles politiquement motivées.

Olivier, je sais, notamment pour en avoir discuté avec toi à New York en 2011, qu’en tant que « diplomate », ton rôle est de « soigner l’image du régime » (SIC) mais je me demande si tu réalises la gravité de ce double jeu de haine, de mensonges et de peur dans lequel tu entraînes certains rwandais qui prennent tes paroles pour argent comptant ?

Te rends-tu compte que par tes agissements et tes propos, tu crées chaque jour un fossé de plus en plus croissant entre les familles du Rwanda ayant des vécus différents au moment même ou plus que jamais le dialogue est nécessaire ?

Te rends-tu vraiment compte qu’en faisant cela tu sèmes la haine et cultives la peur au sein des générations actuelle et future ?

Il faut impérativement arrêter ce jeu de falsification des histoires des uns et des autres à des fins politiques mais au contraire permettre à chacun d’exprimer librement la sienne.

C’est la juxtaposition de toutes ces histoires individuelles qui permettra aux uns et autres de comprendre la complexité de l’horreur qui s’est abattue sur notre pays et permettra au « NEVER AGAIN » de pleinement prendre tout son sens.

Ruhumuza