Par Erasme Rugemintwaza
Ce dimanche le 5 Septembre 2021, le Président du Rwanda Paul Kagame a été l’invité de l’Agence Rwandaise d’Information (RBA). Sous les Cameras et micros de RBA par Cléophas Barore et Luckie Lukumbasi, Paul Kagame a tenu une conférence de presse, entrecoupée de deux pauses. Dans cette conférence de presse Paul Kagame a parlé de tout, de coronavirus, de Pegasus, de son image, de son interventionnisme militaire, de la diplomatie en un mot de la politique mais aussi de son fanatisme indéfectible pour l’Arsenal.
- Pour le coronavirus
Au départ Paul Kagame a parlé de la pandémie de coronavirus, qui continue de faire rage et surtout d’intriguer le monde entier et surtout le monde scientifique. Paul Kagame a invoqué le problème de nationalisme vaccinal qui a trop divisé le Nord et Sud où les pays pauvres se débattaient avec des mesures préventives, sans vaccins devant les pays riches qui avaient des stocks archi-combles de vaccins. Dans la recherche de la solution le Rwanda va avoir une firme de production de vaccins et de médicaments contre le coronavirus et à la longue contre la malaria et la tuberculose. Le combat pour avoir cette firme a été difficile mais le Rwanda présentait des atouts d’éligibilité suite à sa conduite préventive impeccable de lutte contre le covid-19. La firme est en même temps un investissement commercial que sanitaire.
- Espionnage et Pegasus
Sur la saga Pegasus dont le Rwanda était au centre avec l’accusation d’espionner le président Cyril Ramaphosa, le Président Paul Kagame a tenu à souligner que « l’espionnage est plus vieux que l’humanité » qu’il est non seulement l’apanage des Etats mais aussi des multinationales. Paul Kagame a dit que même ces journalistes ont eu les informations qu’ils ont publiées par l’espionnage. Mais il a tenu à dire que tout simplement les choses normales deviennent compliquées au seul nom du Rwanda. Le Rwanda comme d’autres pays font de l’espionnage pour collecter les informations et dans ce domaine des instruments d’espionnage sont très diversifiés. Paul Kagame ne comprend pas comment la question de Pegasus peut toujours revenir alors que la réponse a été, depuis très longtemps donnée. Il la reprend : “la réponse est non avec une lettre majuscule”, “Nous ne l’avons pas et par conséquent nous ne l’utilisons pas, comment pouvons-nous utiliser ce que nous n’avons pas?”. Ceux qui accusent le Rwanda d’utiliser Pegasus veulent le nuire.
- L’image du Rwanda et de son président Paul Kagame
Concernant l’image du Rwanda et surtout son image qui reviennent souvent comme celles du régime et homme autoritaires, comme cela a été même écrit dans un livre par Michela Wrong, Kagame part de loin en disant que tout ce qui se dit tient son origine dans le génocide. Les grandes puissances qui veulent toujours esquiver leur rôle dans le génocide et même dans l’après-génocide cherchent toujours des mauvaises choses à dire sur le Rwanda et sur lui-même. Ces puissances du Nord croient toujours avoir des meilleures valeurs que les pays pauvres du Sud d’où le Nord veut toujours imposer des modelés à suivre au Sud, sans vouloir même en discuter. Certes ces puissances ont toujours mis en place les autorités et continueront de le faire. Mais l’histoire leur a montré que ça ne marche pas toujours. Actuellement, ces puissances soutiennent et donnent l’espace libre aux gens qui sont des voleurs. Le premier Ministre des Affaires Etrangères du Rwanda d’après le génocide, qui vit en France, s’est éclipsé avec l’argent qui lui a été donné pour rouvrir les ambassades. Il a vole le pays mais il est devenu le champion démocrate pour l’Occident. Ainsi l’occident a trouvé un ami, dans un voleur. Et pour les autres, chacun d’entre eux, peut te raconter l’histoire obscure de l’autre
Concernant Michela Wrong, Paul Kagame a simplement tenu à souligner que la femme a écrit un livre pour tout simplement le dédier à son ami Karegeya Patrick(que Kagame ne prononça pas le nom) mort, avec le sponsor de certaines de ces puissances qui sont derrière elle. Elle a fait tout ce qu’elle puisse faire pour même bloquer les visions et idées contraires de ce qu’elle a écrit.
- De Rusesabagina
A ce qui est de Rusesabagina Paul Kagame a tenu à dire qu’il a vu cet homme une et une seule fois quand Rusesabagina tenait l’Hôtel des Diplomates et que c’est Twagiramungu Faustin qui le lui a présenté. Dire alors qu’ils ont été des amis ce sont des paroles insensées, car même lors de la présentation de son film, il n’est pas venu au Rwanda. Paul Kagame souligne que Rusesabagina n’est pas poursuivi pour son film qui tient d’ailleurs de la fiction mais pour son rôle dans les actes terroristes que lui-même se vente avoir fait. Paul Kagame dit que les choses ont tourné mal quand la politique est entrée dedans, sinon il n’y avait rien d’envier à la célébrité du joueur de film. Car si c’était pour son film il serait appréhendé depuis très longtemps. “ Ceux qui font beaucoup de bruit pour son cas ne demandent même pas qui sont ses co-accusés. Ils pensent qu’il a une immunité. Et encore ces gens semblent signifier, celui-ci, quoi qu’il ait fait, ne le touchent pas. Ces cris sont absolument rien, tout a été expliqué. Cet homme sera équitablement jugé par un tribunal », dit Paul Kagame,
- De la diplomatie
Pour la diplomatie, Paul Kagame a tenu à souligner le renforcement des relations de bon voisinage avec la République Démocratique du Congo, la Tanzanie et la relance diplomatique avec le Burundi, ont la priorité car quoi qu’il en soit le bon voisinage s’impose. Le problème reste avec l’Ouganda qui maltraite les simples citoyens rwandais alors que les ougandais qui vivent au Rwanda n’ont aucun problème. Il semble qu’il y a une ligne politique tracée contre le Rwanda. La politique ougandaise est arrivée à ce point de considérer que tout mal ougandais est la semence du Rwanda. Il semblerait que même le covid-19 serait attribué au Rwanda, si ça n’avait pas été le problème global ! L’Ouganda est arrivé à ce niveau de construire des routes qui contournent le Rwanda pour aller au Burundi. Tout compte fait, la cohabitation pacifique est une bonne chose et quoi qu’il en soit, un jour ou un autre l’Ouganda mettra fin à la situation qui divise aussi les familles.
- De l’interventionnisme militaire
Concernant les multiples fronts militaires auxquels le Rwanda se trouve Paul Kagame a tenu à expliquer sa devise « les solutions africaines aux problèmes africains ». Pour la République Centrafricaine, le Rwanda y est doublement présent, par la MONUSCA et par la coopération bilatérale. Cette dernière a été scellée pour pallier à la lenteur de l’intervention et même au mandat des Casques bleues onusiennes alors que Bangui était aux abords de tomber aux mains des rebelles. L’intervention rwandaise a été d’un grand secours pour Bangui et même les élections se sont bien déroulées.
Quant au Mozambique, le groupe terroriste se réclame comme « armée du califat », mais dans ce groupe il y a bien les Rwandais, les Ougandais, les Congolais, les Burundais et les Tanzaniens. Ce qui signifie que le problème est plus que mozambicain, c’est un problème régional. Et dans la vie courante quand un voisin a une maison en incendie, il faut l’aider à éteindre le feu. Et le Rwanda est au Mozambique au côté des autres pays de la SDC, en bonne coordination. Après la province de Cabo Delgado, le contingent rwandais étendra ses opérations sur une autre province. Mais il y a de grands succès, la population retourne peu à peu ; au cas échéant la mission peut être prolongée, et avoir d’autres objectifs comme le renforcement des capacités. Mais le Rwanda n’y est pas seul. Et surtout ce n’est pas pour le compte de qui que ce soit, c’est pour aider les frères mozambicains dans cette partie avec beaucoup de ressources en exploitation par les grandes sociétés comme Total, mais ces ressources doivent d’abord profiter à la population mozambicaine. Toutefois, pour résoudre les problèmes pareils d’insurrection, de rébellion, il faut asseoir la bonne gouvernance, comme au Rwanda et ceci regarde aussi l’Ethiopie et le Tigre.
- Kagame et son équipe Arsenal
Pour terminer la conférence de presse Paul Kagame a souligné que le covid-19, lui a pris presque tout ce qui donne la joie dans la vie, car vivre toujours sous le régime des mesures barrières est frustrant que jamais. Paul Kagame s’est plus que jamais montré grand fan de l’équipe anglaise, Arsenal. Il est fan de ce club depuis plus de trente ans, et non seulement très récemment il a posté un message sur son compte tweeter sur la mauvaise prestation de l’équipe mais il a l’habitude de donner des conseils, à l’équipe à laquelle, et pour les mêmes raisons, il a fait un message tweeter en 2011. C’est son équipe préférée, qu’il ne quittera pas car il ne sait pas quitter l’ami en difficultés. En plus l’équipe a un contrat avec le Rwanda dont l’objectif est d’augmenter l’attractivité touristique du Rwanda en inscrivant sur leurs maillots « Visiter le Rwanda ». A côté d’Arsenal, il y a le PSG, l’équipe plusieurs fois championne de la ligue 1 française, avec laquelle le Rwanda a passé un contrat presque similaire que celui d’Arsenal, avec la même publicité de « Visiter le Rwanda ». Paul Kagame se dit content des stars de l’équipe auquel s’est joint récemment, Lionel Messie
Brièvement ce sont là les grands axes de la conférence de presse de Paul Kagame, qui semblait terriblement fatigué, avec deux pauses, et dont certaines réponses semblaient venir de loin. Les questions des rwandais dans les sites choisis par le RBA étaient en majorité des remerciements sauf le problème du riz de Bugarama auquel Kagame a donné une réponse très évasive et contraire à la philosophie de l’intégration régionale. La question de l’agriculteur concernant le prix du riz plus élevé que le riz importé est en soi une bonne critique plusieurs fois répétée à l’encontre de la politique de « Fabriqué au Rwanda ». Les prix de produits rwandais, comme ce riz de Bugarama, sont plus chers que les produits importés. Paul Kagame a prêché la politiques du protectionnisme et d’empêcher l’importation du riz sous prétexte de la mauvaise qualité. Ceci risque de créer des problèmes diplomatiques sérieux. Et tout simplement les produits ne peuvent pas avoir le même prix, car ils ne sont pas de même qualité ; en plus même une même industrie produit des produits de différentes qualités. La conférence de presse était ouverte au monde et de grands media tels CNN, RFI, Jeune Afrique, Reuters ont participé.
RUGEMINTWAZA Erasme