L’équipe de défense de Paul Rusesabagina proteste. 5 avocats, 4 internationaux et un Rwandais devraient défendre l’ancien dirigeant de l’hôtel des mille collines, dont l’histoire a inspiré le film « Hotel Rwanda », qui relate comment il a sauvé plus d’un millier de Hutus et de Tutsis dans son établissement lors du génocide de 1994.
Les avocats de Paul Rusesabagina dénoncent l’absence d’accès à leur client depuis l’annonce de son arrestation, mais aussi la désignation d’un avocat rwandais qui « serait juste là pour travailler dans l’intérêt du gouvernement ». Ils exigent la libération de leur client, notamment en raison de la procédure engagée pour le ramener à Kigali.
Cela fait plus d’une semaine que sa détention a été rendue public. Opposant, il est accusé de terrorisme, d’assassinat et de kidnapping entre autres. Si le président Kagame a assuré dimanche que la procédure était régulière, sa famille assure qu’il a été kidnappé et dit craindre pour sa sécurité
Le jeudi 27 août 2020, Paul Rusesabagina atterrit à 19h10 à Dubai. Il appelle sa famille, mais ne les informe pas d’un nouveau déplacement. La même nuit, aux environs d’1h du matin, soit six heures après, un jet Bombardier Challenger 605 de la compagnie GainJet (une compagnie d’aviation de luxe basée à Athènes qui a un bureau au Rwanda) décolle de l’aéroport international Al Maktoum et atterrit vendredi au petit matin à Kigali. Cela corrobore les déclarations des Emirats arabes unis. Un officiel avait assuré à CNN que son pays n’avait joué aucun rôle dans cette arrestation et que l’ancien hôtelier avait passé à peine plus de 5h à Dubai.
La police rwandaise n’annonce détenir Paul Rusesabagina que le lundi suivant et dit avoir bénéficié d’une coopération internationale. Elle évoque même un mandat d’arrêt international, sans pour autant donner de détails sur les circonstances de l’arrestation.
Le président rwandais reste tout aussi vague, il assure toutefois qu’il ne s’agissait pas d’un kidnapping. « Il est venu ici sur la base de ce qu’il croyait, de ce qu’il voulait faire », a commenté Paul Kagame, assurant que Paul Rusesabagina le reconnaîtrait lui-même.
Pour la famille de l’opposant, il est impossible que l’ancien hôtelier ait accepté de se rendre à Kigali de son plein gré, alors qu’il se disait menacé depuis des années par le régime.
Au sein de l’opposition, on évoque les deux hypothèses, celle d’un kidnapping, en rappelant que Paul Rusesabagina n’est pas le premier rwandais à disparaître d’un pays et à réapparaitre devant une cour de justice au Rwanda.
Mais aussi, à la lumière des propos de Paul Kagame, on envisage celle d’un piège « On a dû lui faire croire qu’il y avait une opportunité. Tout le monde parlait de la mort de Kagame et de possibles discussions ouvertes en vue de sa succession », estime un opposant.
RFI
Que va faire Kagame? Il va opposer aux autorités belges et à bon droit, leurs incohérences dans l’Affaire Rwandaise.
En effet, elles ont toujours soutenu Kagame dans ses méfaits à l’endroit des Rwandais, aussi bien Abahutu qu’Abatutsi. Elles n’ont jamais condamné les assassinats des opposants politiques et les exécutions sommaires flagrantes des avocats, journalistes, défenseurs des droits de l’homme et les simples citoyens tels que les cadavres des victimes trouvées dans le lac Rweru.
S’elles avaient le sens de justice comme elles le prétendent, elles auraient dû condamner les agissements criminels de Kagame.
Le constant macabre est qu’elles ont observé le silence de tombeau même s’agissant des Belges qui ont été massacrés par les soldats du FPR sur ordre de Kagame.
En quoi Rusesabagina Paul représente-t-il plus un intérêt pour la Belgique que des milliers voir des millions de victimes rwandaises, congolaises et burundaises? Sachant que Rusesabagina est Rwandais.
En Belgique, les naturalisés bénéficient-ils des mêmes droits que les Belges authentiques quant à la protection de leurs intérêts et leur sécurité par les autorités belges?
La première ministre belge s’est-elle exprimée sur le cas Rusesabagina Paul?
C’est un fait de notoriété publique que le mépris de la loi par Kagame est la règle et son respect, l’exception.
Aussi, la singularité de Kagame est qu’il a dore relever le défi qui lui est lancé, peu importe les conséquences encourues par lui ou son pays. C’est un de ses points forts.
Il s’ensuit que la demande des avocats sera implicitement rejetée par Kagame. Une seule personne qui peut faire plier Kagame est le Président américain Trump. Pourquoi? Parce que la gesticulation n’est pas son point fort. Kagame qui, de surcroit, bénéficie de la protection des USA et a planqué dans les banques américaines les butins volés dans les caisses publiques rwandaises ne peut pas passer outre les injonctions du Président Trump. Dans l’Affaire Diane Rwigara, il a sommé Kagame de libérer celle-ci dans le plus bref délai. Il s’est exécuté car il savait que le Président Trump ne sera pas complaisant à son égard et que sa réaction sera rapide et foudroyante en cas d’inexécution de sa demande. Attendons pour voir la suite.