SITUATION INQUIETANTE QUANT AU SORT LAFORGE FILS BAZEYE ET THEOPHILE ABEGA

IGNACE NKAKA ALIAS LAFORGE FILS BAZEYE

LETTRE OUVERTE AU MINISTRE DE LA JUSTICE DU RWANDA

Oslo, 25 février 2019

Monsieur Johnston BUSINGYE Ministre de la Justice

et Procureur général du Rwanda 

OBJET : SITUATION INQUIETANTE QUANT AU SORT DE IGNACE NKAKA (ALIAS LAFORGE FILS BAZEYE) ET JEAN-PIERRE NSEKANABO (ALIAS THEOPHILE ABEGA)

Monsieur le Ministre,

Cela fait bientôt un mois depuis que mon frère, Ignace NKAKA et Monsieur Jean-Pierre NSEKANABO ont été transférés à la justice rwandaise par les autorités de la République Démocratique du Congo (RDC).

Il est à rappeler que les deux précités ont été arrêtés à la frontière Ougando-Congolaise de Bunagana le 15 décembre 2018, où ils ont été immédiatement transférés à Kinshasa dans la prison militaire de Kintambo au sein de l’État-Major des Renseignements Militaires de la RD Congo. Leur lieu de détention en République Démocratique du Congo était connu et leur cas était suivi de près par une institution internationale qui veille à la bonne application de la Convention de Genève.

La première personnalité publique à s’être exprimé sur leur sort a été le Secrétaire d’Etat au Ministère des Affaires étrangères rwandais, Monsieur Olivier NDUHUNGIREHE. Formulant au passage son souhait que Ignace NKAKA « soit rapatrié au Rwanda ». 

Le 19 janvier 2019, Ignace NKAKA et Jean-Pierre NSEKANABO ont été transféré à Kigali. Une extradition confirmée par Lambert MENDE, porte-parole du gouvernement congolais : « Ces deux personnes étaient sous un mandat d’arrêt, recherchées par la justice de leur pays. Nous les avons extradées en application d’un accord de coopération judiciaire existant entre la RDC et le Rwanda ».

Le plus alarmant et le plus inquiétant est que depuis leur transfert aux autorités judiciaires rwandaises le 19 janvier 2019, la plupart des instances étatiques déclarent ne pas savoir où ils sont. Le 20 février 2019, dans un article du médias Igihe.com rédigé par Rabbi Malo UMUCUNGUZI, vous avez déclaré Monsieur le Ministre, en votre qualité de porte-parole du gouvernement, que le Ministère de la justice « n’avait aucune information » sur la présence de Ignace NKAKA et Jean-Pierre NSEKANABO au Rwanda. Enjoignant au passage le journaliste « à demander plus d’information à la Commission Rwandaise de Démobilisation et Réintégration de Mutobo (RDRC) ou alors au Ministère de la défense car ces individus n’ont pas encore été présentés à la justice civile ». Madame Séraphine MUKANTABANA, Présidente de la RDRC, a elle déclaré n’avoir « jamais vu ces personnes à Mutobo », encourageant elle aussi le journaliste « à prendre contact avec les autres services ». Le porte-parole du Ministère de la défense et de la Rwandan Defense Force, Lt-Col Innocent MUNYENGANGO, a lui déclaré que : « que s’ils sont rentrés au Rwanda, je le lis comme vous dans les médias, s’ils sont rentrés, ils ne sont pas passé par la RDF ». Quant à Faustin NKUSI, porte-parole du Parquet, il a simplement exprimé : « nous, nous n’en savons rien ». Depuis lors cet article a été étonnamment supprimé. 

Toujours le 20 février 2019, plus tard dans la journée, un nouvel article publié par Igihe.com sous la même plume de Rabbi Malo UMUCUNGUZI, le Ministre des Affaires étrangères, Dr. Richard Sezibera a été totalement à contre-sens de votre déclaration ainsi que celle des autres officiels. Le Ministre Sezibera a déclaré : « nous les détenons depuis plusieurs jours (…), c’est le Gouvernement qui les détient ». Cette déclaration laconique et contraire à celle de tous les autres officiels de l’Etat à de quoi étonner par son timing mais aussi car elle décrit un non-respect du code de procédure pénale rwandais dans le cas d’Ignace Nkaka et Jean-Pierre Nsekanabo.

Monsieur le Ministre,

En tant que frère de Ignace NKAKA, j’en appel au gouvernement rwandais et à la justice rwandaise.

Je fais recours à votre autorité afin que vous assuriez l’application des lois en vigueur au Rwanda en vous rappelant que les susmentionnés ont, comme tous les citoyens rwandais, droit à une défense équitable devant les tribunaux et à un procès en bonne et due forme comme l’assure la constitution rwandaise.

Notre volonté, en tant que famille, n’est pas d’entraver le travail judiciaire rwandais. Nous souhaitons simplement avoir des nouvelles rassurantes de nos proches et pouvoir leurs rendre visite dans leur lieu de détention. Si des faits précis leur sont reprochés, cela doit suivre les procédures légales prévues au Rwanda et devant les instances judicaires légalement établies au Rwanda.

Dès lors, nous appelons le gouvernement rwandais et la justice rwandaise à faire la lumière sur la situation de Ignace NKAKA et Jean-Pierre NSEKANABO que le gouvernement rwandais a affirmé détenir depuis le 19 janvier 2019. Nous invitons la justice rwandaise à la transparence quant au sort qu’elle réserve aux susmentionnés et à réaffirmer sa volonté d’assurer un processus judiciaire conforme aux lois rwandaises et internationales régissant un Etat de droit.

Je vous prie d’agréer Monsieur le Ministre, mes respectueuses salutations

Pierre Céléstin Ruhumuliza

1 COMMENT

  1. « SITUATION INQUIETANTE QUANT AU SORT LAFORGE FILS BAZEYE ET THEOPHILE ABEGA. »
    Kagame s’est octroyé le passeport de tuer en toute impunité.
    A son actif, des morts rwandais se comptent par des millions.
    Ce droit de tuer lui a été et lui est toujours reconnu par les prédicateurs des droits de l’homme et de la démocratie.
    Il est reçu par ces derniers comme il se doit. Il est invité à partager un repas avec eux. Il est récompensé par eux. La parfaite illustration est la récompense du Président de la République Française, dit pays de droits de l’homme: il lui a décerné l’OIF. Le jour même où le Président Français remettait à Kagame les clés de l’OIF, celui-ci a envoyé des dizaines d’opposants politiques en prison, fait exécuter publiquement des Rwanda y compris les avocats et fait disparaître des dizaines de Rwandais. Le Président Français a été informé car une association des SANS VOIX opérant à l’intérieur a porté à la connaissance de Macron les méfaits de Kagame ainsi qu’aux représentants des Etats dits maîtres du monde en poste ici au Rwanda. Par conséquent, il ne peut prétendre ignorer les méfaits de son ami Kagame. Ce même Kagame, détenteur de diplôme dans les domaines de tortures, assassinats et exécutions sommaires des Rwandais, indifféremment de leur appartenance ethnique et de sexe, a pourtant reçu des récompenses de la part des ONG, universités étrangères et divers officines étrangers. Il est encensé de tous les morts par les ignorants étrangers. Il est qualifié de grand leader africain par ces derniers et certains dirigeants français. Les cadavres du Lac Rweru dont certains étaient étudiants à l’Université Nationale du Rwanda et qui ont été reconnus par leurs parents et proches ont fait le tour du monde mais la Une de l’Actualité Internationale. Les autorités Burundaises ont expressément demandé au Conseil de Sécurité et à l’Union Africaine la création d’une commission internationale d’enquête dont la mission aurait été d’identifier ces cadavres et les assassins.
    Réaction de ces organisations: silence de tombeau. Il en est de même de certaines ONG dites de défense des droits de l’homme, excepté HRW. La Voix des Enfants dits enfants de rue, appelés de déchets par Kagame a disparu. Les appels des ONG de défense de droits de l’homme quant à sa libération ou pour permettre à sa famille de l’inhumer dignement sont restés vains. Elle a rejoints définitivement des milliers de disparus.
    Cette lettre est adressée au Ministre de la Justice. O, celui-ci n’est que Ministre sur papier. En réalité, il est l’obligé de Kagame. Il est dépourvu d’autorité décisionnelle. Le patron de la police politique du régime Kagame est plus puissant que lui.

    Le donneur d’ordres d’assassinats et parant commandant en chef des assassins et bouchers est Kagame.
    Il me semble qu’au regard de la gravité des faits, il aurait été judicieux d’adresser directement la lettre à Kagame. En cas d’absence de réponse, l’actionner directement devant les tribunaux des Etats étrangers dits de droit où résident les proches et parents des victimes aurait été plus opérant qu’adresser une lettre au Ministre de la Justice qui, en tout état de cause, ne répondra pas.
    Aussi, les actions disparates et individuelles me semblent inopérantes.
    Il serait judicieux de mener des enquêtes sur les Rwandais disparus et dresser une liste non exhaustive de ceux-ci dans un premier temps et engager judiciairement une action collective contre Kagame en personne dans second temps. Sa fonction actuelle ne le protège pas relativement aux crimes abominables qu’il a commis. Le monde entier a vu les images insupportables d’enfants rwandais, dits de rue, brûlés publiquement vifs par les membres de la police politique de Kagame pour avoir commis un seul crime, celui d’être pauvres et exclus du bénéfice du FARG.
    Parle c’est bon mais agir c’est encore mieux. Seule l’action est soutenue. Le verbe est écouté.

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