Victoire Ingabire et le 8 mars: femmes et pauvreté au Rwanda

Victoire Ingabire Umuhoza

7 mars 19: À l’occasion de la Journée internationale de la femme, Victoire Ingabire Umuhoza souligne la contradiction entre les conditions de pauvreté abjecte de la grande majorité des femmes au Rwanda et le discours officiel de ce pays. Selon cette grandes combattante pour la liberté qui a passé 8 ans au prison, « l’éradication de la pauvreté passer par le femme. » Elle ajoute que « que le rapport du bureau de Statistique au Rwanda daté d’août 2018 montre que ces femmes vivent de 0,88$ par jour. »

Ces faits tranchent nettement avec le discours officiel du gouvernement du Rwanda qui se présente comme un champion mondial des femmes en politique.

Pour illustrer le cercle vicieux de la pauvreté, Victoire Ingabire Umuhoza cite aussi un rapport accablant de la Banque mondiale selon lequel au Rwanda 38% des enfants de moins de cinq ans ont la malnutrition chronique ou le retard de croissance. « Les enfants qui souffrent d’un retard de croissance sont piégés tôt dans un cercle vicieux de pauvreté, car leur développement cérébral avait été compromis avant l’âge de deux ans et les dommages sont en grande partie irréversibles. Le retard de croissance dans l’enfance augmente le risque de transmission intergénérationnelle: les mères mal nourries sont plus susceptibles d’avoir un retard de croissance. »

En critiquant les efforts du gouvernement de cacher la vérité sur la pauvreté, elle invite celles qui détiennent des postes politiques et administratifs de devenir les porte-paroles de leurs compatriotes qui vivent dans la misère.